Vers des villes sans eau : quelles solutions ?

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12 Déc 2019 | Lecture 5 minutes

D’ici 2030, un quart de la population mondiale viendra à manquer d’eau. Alors que cet été la sécheresse a été particulièrement importante, se pose alors en ville, toute l’importance de l’eau. En Europe, les épisodes de canicule sont d’années en années, de plus en plus nombreux. Alors quels impacts pourrait avoir cette pénurie pour les villes de demain ? Quelles sont les solutions déjà mises en œuvre et celles qui pourraient dans le futur, devenir envisageables ?

Jacek Dylag via Unsplash

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Surnommée la planète bleue, la surface de la Terre est recouverte à plus de 70% d’eau, une ressource renouvelable et à première vue abondante. Pourtant, malgré des ressources naturelles suffisantes, près de 600 millions de personnes n’ont actuellement pas accès à l’eau potable. D’une part, parce que les ressources sont inégalement réparties dans le monde, et d’autre part parce que ses diverses utilisations sont inadéquates aux ressources disponibles.

Rappelons quelques chiffres nécessaires à la bonne compréhension de la situation actuelle. L’ensemble des eaux douces représente moins de 3% du volume global de l’eau présente sur Terre, et de ce faible pourcentage qui comprend les glaces et les neiges permanentes, l’homme ne peut en utiliser qu’un tiers. Autrement dit, l’eau douce disponible est contenue dans seulement 0,7% du volume total d’eau présente sur Terre. Et cette quantité reste constante de décennies en décennies grâce au cycle et au renouvellement perpétuel de l’eau. Pourtant, le nouveau terme que l’on emploie “or bleu” pour désigner l’eau, démontre bien sa potentielle future rareté, et tous les défis que celle-ci engendre…

©WikiImages via Pixabay

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L’eau, un défi majeur

De plus en plus d’études sont menées pour tenter de comprendre et appréhender notre futur. Hypothèses sur les transports de demain, préconisations sur le climat de 2050, des études montrent aussi que Paris pourrait bientôt connaître prochainement les températures actuelles de Barcelone. Tandis que les alertes se multiplient sur le possible épuisement de nos ressources naturelles.

Vitale à chaque individu, l’eau représente un enjeu majeur et mondial. Tout d’abord parce que la population ne cesse de croître, et avec elle, proportionnellement, les besoins et consommations d’eau. Avec près de 7,7 milliards de personnes dans le monde, et des prévisions qui avoisinent les 10 milliards d’ici 30 ans, l’utilisation d’eau va également s’intensifier. D’autant plus que la croissance démographique entraîne une concentration de la population dans des zones urbanisées et densément peuplées, ce qui peut rapidement multiplier les enjeux liés à l’eau.

En moyenne, sur l’ensemble de l’eau que nous consommons, la part correspondant aux usages domestiques représente seulement 10%, tandis que 20% sont destinés à l’industrie et les 70% restants à l’irrigation des domaines agricoles. Ces chiffres varient en fonction des régions. L’essentiel des prélèvements en Allemagne est par exemple à destination de l’industrie, alors que les usages agricoles prédominent en Espagne. D’ici 2050, l’agriculture mondiale devra par ailleurs nourrir près de 10 milliards d’individus. Les prélèvements d’eau vont donc inévitablement s’intensifier, afin de pouvoir nourrir et hydrater l’ensemble de la population, majoritairement urbaine, mais aussi produire de l’énergie hydraulique et participer au développement économique des territoires. Et cela peut, dans un futur proche, fragiliser considérablement les ressources disponibles, certes renouvelables, mais tout de même aux stocks limités.

©Ryoji Iwata via Unsplash

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Le dérèglement climatique et son impact sur les ressources naturelles

Les activités anthropiques qui provoquent et accélèrent le dérèglement climatique ont un impact direct sur nos ressources naturelles, d’abord parce que la chaleur réduit la quantité d’eau disponible, mais aussi car cela augmente nos besoins et donc notre consommation en eau. L’intensification des périodes de canicules et de sécheresse, la propagation des pollutions d’eau, ou même l’augmentation du niveau de l’eau peuvent entraîner des conséquences sur le long terme, dont nous n’avons pas forcément tous conscience.

Pourtant, les villes, et notamment les métropoles, sont au cœur des enjeux liés à l’eau. Miami par exemple, connaît actuellement une crise qui menace l’approvisionnement des habitants. En effet, suite à la fonte des glaces des pôles et donc l’augmentation du niveau de la mer, l’eau de l’océan Atlantique s’infiltre progressivement dans les réserves d’eau de la ville, et pourrait rapidement menacer sa potabilité.

De même, la capitale londonienne risque d’être fortement impactée par les conséquences du dérèglement climatique. Bien que plusieurs scenarii préconisent l’intensification d’averses et d’inondations, voire la possibilité qu’une partie de la ville se retrouve sous l’eau d’ici 2100, d’autres prévoient une constante augmentation des températures qui pourrait entraîner des problèmes d’approvisionnement d’ici 2025, et à terme une pénurie d’eau d’ici 2040. Cette situation alarmante est principalement dûe au fait que Londres soit aujourd’hui largement dépendante des ressources en eau douce disponibles dans la Tamise et la rivière Lea.

La Tamise au coucher du soleil ©Jplenio via Pixabay

La Tamise au coucher du soleil ©Jplenio via Pixabay

Actuellement, ce ne sont donc plus seulement les territoires isolés et arides qui font face à des défis majeurs concernant l’eau, mais bien tous les territoires, même les plus urbanisés.

L’urbanisation des territoires, source de pénuries….

Pourquoi nos villes sont-elles donc autant touchées par les problématiques liées à l’eau, et risquent-elles par ailleurs, de connaître de sérieux stress hydriques ?

L’urbanisation d’un territoire implique généralement une concentration de populations et une densification de bâti à un même endroit. Une dynamique qui vise notamment à préserver les lieux de nature à l’échelle de territoires plus vastes, mais qui entraîne tout de même, la construction de lieux et d’aménagements urbains imperméables, au sein desquels les sols sont artificialisés et les prélèvements d’eau externalisés.

L’acheminement de ces lieux de prélèvement externalisés aux lieux de consommation se fait principalement par de longs tuyaux qui représentent l’une des raisons de potentielles pénuries. En effet, le gaspillage et les fuites d’eau réduisent considérablement la consommation réelle. Selon une étude réalisée par 60 millions de consommateurs, rien qu’en France, près d’un litre d’eau potable sur cinq est perdu chaque année dans les fuites de canalisations, une perte qui augmente à près de 40% à Nîmes ou Saint-Denis de la Réunion.

Par ailleurs, les territoires urbains sont généralement des territoires dans lesquels l’eau est facilement accessible. La ressource paraît donc abondante et peut être utilisée quotidiennement. C’est la raison pour laquelle nous utilisons l’eau pour toutes nos activités domestiques, alors même qu’elles ne nécessitent pas forcément l’utilisation d’une eau potable et pourrait tout à fait être remplacée par de l’eau de pluie par exemple, en tout cas pour les régions dans lesquelles le climat le permet. Par exemple, en France, près de 54% du volume d’eau utilisé pour des usages domestiques ne nécessite pas une qualité d’eau potable.

Pourtant, il existe justement des systèmes de récupération d’eau de pluie, notamment pour les habitats individuels dans lesquels les gouttières peuvent être reliées à une cuve extérieure, mais aussi pour les logements collectifs. L’eau de pluie est naturellement filtrée et peut directement être utilisée via un robinet pour les cuves hors-sol, ou par pompage pour les cuves enterrées.

… mais surtout source de solutions !

Néanmoins, des solutions pour éviter la multiplication de territoires en stress hydrique et développer des villes toujours plus résilientes, bien heureusement, il y en a d’autres !

L’un des premiers enjeux est la bonne répartition de l’eau. 9 pays dans le monde se partagent aujourd’hui, 60% des ressources en eau douce, dont la Chine et l’Inde, les deux pays les plus peuplés au monde. Par ailleurs, de nombreuses ressources naturelles comme celles contenues dans le Danube, le Mékong ou encore le bassin du Nil, traversent plusieurs pays et engendrent des conflits géopolitiques importants. C’est pourquoi son partage et son équitable répartition s’avèrent essentielles. Les états membres des Nations Unies se sont d’ailleurs mobilisés en 2015 pour définir 17 Objectifs de Développement Durable, parmi lesquels l’eau ainsi que son accès universel et équitable pour tous sont mentionnés.

Au niveau local, il est par conséquent primordial d’adopter une gestion durable de l’eau. Cela débute par une consommation plus responsable des citoyens qui ont un accès facilité à l’eau. L’historien Alexandre Adler insiste sur l’importance des actions individuelles, notamment d’une prise de conscience et de responsabilité des citoyens sur leur consommation d’eau.

À Los Angeles, une démarche citoyenne et environnementale s’est lancée afin de sensibiliser la population sur ces questions de pénurie d’eau, et afin notamment de réutiliser davantage l’eau de pluie. Avec le slogan Save The Drop, le principe est d’inciter les habitants à adopter des comportement éco-responsables en proposant des systèmes de micro-irrigation ou des conseils sur les plantes locales à planter dans son jardin, notamment à partir d’une communication instructive et ludique.

Les collectivités et politiques publiques ont évidemment un rôle important à jouer, et peuvent s’appuyer sur plusieurs organismes et syndicats des eaux pour assurer une gestion plus responsable de l’eau.

Des résultats peuvent déjà être constatés au Cambodge par exemple. Phnom Penh, la capitale, qui avait pourtant subi les conséquences néfastes de la guerre sur son territoire, est aujourd’hui un vrai modèle en terme de gestion publique efficace de la distribution de l’eau. Cela est principalement dû à la mutation de la Régie des Eaux, qui a développé un réseau concentré et une politique de services aux populations pauvres. Un modèle qui devra en revanche continuellement innover pour répondre aux enjeux de demain.

De plus, une gestion durable de l’eau implique avant tout une préservation des ressources existantes, et cela se matérialise notamment par des actions d’assainissement et de réduction des pollutions. Bien que la situation actuelle soit à améliorer, il est important de s’appuyer sur les progrès en cours afin de perpétuer ces dynamiques. C’est par exemple le rôle des agences de l’eau en France, qui agissent pour une gestion équilibrée des ressources et luttent contre la pollution de l’eau, notamment par l’instauration de redevances.

L’urbanisme est également un moyen d’actions riche pour développer des projets en faveur du développement durable et de la protection des ressources naturelles. L’écoquartier Vauban à Besançon a par exemple mis en œuvre une gestion alternative des eaux pluviales de telle sorte qu’aucune eau de pluie ne sera rejetée dans les réseaux d’assainissement de la ville, mais stockée et infiltrée par les espaces verts implantés sur le site. Un objectif que l’on retrouve dans la plupart des écoquartiers.

De même, en 2016, le projet urbain des Mureaux a remporté le trophée Novatech pour sa gestion des eaux pluviales intégrée au parc Molière. En effet, la construction de l’éco-quartier Molière a permis la remise à ciel ouvert du ru d’Orgeval sur près de 500 mètres, et une gestion de l’eau basée sur l’infiltration naturelle de ce cours d’eau. Un exemple réussi qui redonne toute sa place et sa fonction à l’eau dans la ville !

Quotidiennement des études et des recherches sont financées pour répondre aux problématiques liées à l’eau. Des aides financières ainsi que des programmes sont mis en place par les grandes institutions internationales. L’OMS, l’ONU, les agences de développement entreprennent des actions et des accords afin de sensibiliser les populations et de prévenir les potentielles pénuries d’eau.

©Mika Baumeister via Unsplash

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Le fait est que les politiques publiques et l’aménagement du territoire intègrent depuis quelques années déjà des réflexions sur le développement de la trame verte et bleue en ville. Pourtant, la majorité des projets urbains se focalise principalement sur la trame verte, négligeant parfois les aménagements en faveur de la récupération d’eau ou du zéro rejet. Or, on le voit, il est pourtant nécessaire aujourd’hui de replacer l’eau comme un enjeu prioritaire et ainsi par la même occasion, de multiplier les réflexions sur l’eau en ville.

D’autres solutions restent encore à trouver pour assurer la résilience de nos territoires, limiter les conséquences de l’action anthropique sur le cycle de l’eau et réaménager les espaces urbains de manière à ce que l’eau redevienne une ressource plus qu’un défi à relever. C’est pour cela qu’une mobilisation solidaire, internationale et locale, est essentielle pour que tous les citoyens puissent avoir un accès partagé à l’eau. Ainsi, tout comme les derniers programmes de régulation de consommation énergétique, l’eau ne doit-elle pas également être consommée de manière responsable ? Le défi est de taille et l’intelligence et l’action collectives pourraient bien être des premières pistes de réflexion …

LDV Studio Urbain
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Vos réactions

denise
7 avril 2020

Les zones tempérées de la planète sont caractérisées par la présence d’eau ou de végétation, et c’est justement quand les continents se « dévégétalisent » l’été que la désertification s’installe ! Avant de perdre ses arbres le Sahara était une forêt ! L’été la Nouvelle aquitaine est un désert, et depuis 20 ans on diminue de 10% par an les surfaces irriguées , ce qui amplifie fortement le phénomène de désertification !

Dans un écosystème forestier (notre référence en matière de climat) 70% des précipitations sont consacrées à l’entretien du cycle de l’eau (évapotranspiration) par rétention dans les sols, ce qui laisse 30% de retour en mer. Quand les retour en mer d’un bassin versant dépasse les 30% c’est que la végétation n’aura pas assez d’eau, ce qui va entrainer un manque d’évaporation (donc un stockage de chaleur dans les sols = canicule) un manque de pluie, un assèchement des sols et une destruction de la biodiversité, un sol sec c’est un sol mort !

Toute la régulation thermique des basses couches de l’atmosphère se fait par l’évaporation (chaleur latente) ! Il faut végétaliser massivement (villes et campagnes) au rythme des forets de feuillus . Contrairement aux idées reçues, la pluie ne vient pas uniquement de la mer : 70% des précipitations continentales proviennent de l’évapotranspiration (végétation) et seulement 30% de l’évaporation en mer … Autrement dit , il ne pleut pas sur des sols secs !

En climatologie on part du principe que c’est la végétation qui apporte les pluies, donc l’ irrigation n’est pas un problème mais LA solution , à condition d’avoir fait des réserves l’hiver ! Le bilan hydrique de la végétation est toujours positif dans un rapport 2/3 1/3 : 2 litres d’eau évaporée = 3 litres de pluies ! Si tout le monde avait le bon sens de faire comme les agriculteurs, des réserves d’eau l’hiver (particuliers, villes, industriels, etc …) pour végétaliser en épargnant les nappes phréatiques l’été on ne parlerait jamais de sécheresse ! Oui la végétation utilise 70% des pluies mais c’est quand elle ne le fait pas que le climat se dérègle !

En France les forets brulent parce que depuis 30 ans on plante des conifères qui consomment deux fois moins d’eau … donc apportent deux fois moins de pluies ! D’ailleurs on ne plante de conifère en Afrique !

Les vrais spécialistes du climat nous disent bien que quand la température monte il y a plus d’évaporation et donc plus de pluie, donc il n’y aura pas moins d’eau mais une dégradation de la répartition annuelle des précipitations avec des accidents climatiques : inondations l’hiver et sécheresses l’été !

Les villes commencent à comprendre qu’il faut végétaliser pour « climatiser » mais tous les étés on laisse, dans nos campagnes, des millions d’hectares sans végétation; un champ bien vert l’été aura le même impact sur le climat qu’une foret ! Il y a 20°c d’écart entre un champ vert et un champ sec l’été , sur 4 millions d’hectares de Surface Agricole Utile l’impact sur le climat est énorme ! Si on reboisait dès aujourd’hui l’ensemble de la région il faudrait attendre 30 ans avant de commencer à voir les effets sur le climat … C’est bien de replanter des haies dans les champs mais c’est une goutte d’eau dans l’océan !

Les inondations sont provoquées uniquement par les ruissellements sur des sols étanches ou saturés, c’est pourquoi il est urgent de capter tous les ruissellements (ce que demande le ministre de l’agriculture avec les réserves collinaires…) pour prévenir les inondations , éviter les pollutions, alimenter les nappes phréatiques par infiltration et garder de l’eau pour l’été. Un bassin versant se gère en amont et pas en aval : pour lutter contre les inondations tout en gardant de l’eau pour l’été il faut retenir l’eau le plus en amont possible du bassin versant avec des réservoirs ! Si la Seine n’avait pas les grands lacs, Paris serait à sec tous les étés. Les rivières sont le drainage naturel des sols, quand on augmente le débit de drainage les sols sèchent plus vite.

En Nouvelle Aquitaine les nappes phréatiques sont pleines depuis début décembre 2019 … Tout est saturé mais comme on n’a pas fait de réserves supplémentaires on manquera dramatiquement d’eau l’été prochain … comme l’été dernier ou toute la France était en restriction ou même en crise !

Les nappes profondes sont alimentées par les nappes superficielles elles mêmes alimentées par les eaux de surfaces (rivières étangs lacs pluies), pour ne pas perturber le cycle de rechargement des nappes phréatiques il faudrait que tous les prélèvements soient compensés (à volume équivalent) par des réserves de surfaces, avec une application strict du code de l’environnement : Aucun rejet en rivière par un recyclage de l’eau dans les sols (irrigation).

La consommation d’eau en Nouvelle Aquitaine est de 1,5 milliards de m3 (potable, industrie et agricole) ce qui correspond à 2,5% des pluies reçues annuellement, nous ne manquons pas d’eau mais de simplement de réserves !

Depuis le 4 11 2019, la Garonne a évacué (au niveau de Tonneins) 11,5 milliards de m3 d’eau douce (5 milliards de m3 au delà du débit moyen annualisé de 595m3/sec) sur un bassin versant de 51500km2 avec une pluviométrie moyenne de 700mm par an cela correspond à 32% des pluies. La Garonne vient d’évacuer en 4 mois ce qu’elle aurait du évacuer en une année, si on extrapole ce calcul à la surface de la Nouvelle Aquitaine (84200km2), on obtient un excédent d’eau en 4 mois de 8 milliards de m3, c’est à dire le volume nécessaire pour irriguer (fortement) les 4 millions d’hectares de la Surface agricole Utile de la région.

Donc à partir d’aujourd’hui on sait déjà que la Garonne a évacué trop d’eau, donc on n’aura pas de quoi végétaliser le bassin versant l’été prochain donc on aura des canicules et un manque de pluie.

dans les Deux Sèvres nous en sommes à la quatrième période d’inondations et on manquera d’eau l’été prochain … au niveau de Niort à la Tiffardière, depuis le 18 10 2019, la Sèvre a déjà évacué 550 millions de m3 d’eau douce vers la mer alors que le bassin reçoit annuellement 900 millions de m3 … La Sèvre vient de rejeter en 4 mois ce qu’elle aurait du rejeter en DEUX ANS … ça doit être la rivière de France la plus mal gérée … et ce n’est pas fini !
On va atteindre les 60% de rejet en mer alors qu’il ne faudrait jamais dépasser les 30% ! Si tout le monde avait le bon sens de faire de faire comme les agriculteurs, des réserves d’eau l’hiver (particuliers, villes, industriels, etc …) pour épargner les nappes phréatiques l’été on ne parlerez jamais de sécheresse !

Les surfaces végétales sont les seules à évacuer la chaleur, entretenir le cycle de l’eau, baisser l’albédo des sols, stocker de l’énergie solaire sous forme de biomasse, protéger et nourrir la biodiversité dont nous faisons partie .

Notre référence climatique c’est la forêt de feuillus (sur tous les continents) , nos forets sont vertes l’été il faut que nos champs soient verts au même rythme, plus la densité végétale de notre environnement sera importante mieux on vivra !

Les cultures d’hiver ne sont pas gênantes à condition qu’elles soient suivies d’un couvert végétale vivant l’été, c’est d’ailleurs imposé par la PAC mais pas respecté en Nouvelle Aquitaine puisque tous les étés on coupe l’irrigation pour alimenter les villes qui rejettent les pluies en mer, qui ne font pas de réserves et qui ne recyclent pas l’eau dans les champs …

Depuis les années 50, le taux d’urbanisation a fortement augmenté, avec une demande en eau croissante et des stations d’épurations raccordées (par facilité) aux rivières, donc sans recyclage de l’eau ! Toute l’eau qui arrive en ville (pluie, eau potable, alimentation) rejoint la mer via les rivières sans être correctement traitée et donc en générant une pollution massive.

Dans les années 70 on a subventionné l’irrigation, ce que la population a assimilé à de l’agriculture intensive.

Dans les années 2000 on a finit par épuiser les nappes l’été, la répartition des prélèvements étant la suivante : 46% agricole, 34% potable et 12% industrie, il était facile d’accuser l’agriculture et de lui couper l’eau. Mais ce qui aurait du rester une mesure provisoire s’est transformé en moyen de gestion de la ressource : dès que les nappes baissent on coupe l’irrigation sans jamais rechercher de compensation donc sans jamais résoudre le vrai problème : le détournement massif et illégal de l’eau douce par les villes non conformes au code de l’environnement ! 34% + 12% = 46% donc si l’eau potable et industrielle était recyclée dans les champs on diviserait par deux les prélèvements dans les nappes phréatiques et si on y ajoute l’eau qui ruisselle sur le béton des villes on pourrait irriguer la totalité de la surface agricole utile de la région (781 000 hectares de béton en Nouvelle Aquitaine (9,3% du territoire)) qui détournent annuellement 5 milliards de m3 d’eau douce vers la mer au lieu de l’infiltrer, c’est 3 fois la consommation TOTALE de TOUTE la région ,potable agricole et industrie)

Les coupures systématiques de l’irrigation, dès que les nappes baissent l’été , ont ancré dans l’opinion publique que l’irrigation était LE problème, en occultant que les villes rejettent 10 fois plus d’eau dans les rivières , que les prélèvements agricoles représentent seulement 2% des précipitations annuelles et surtout que la végétation est notre pompe à eau ! Alors effectivement en coupant la pompe on n’a plus de fuite mais on n’a rapidement plus d’eau … Si les agriculteurs avaient pu constituer des réserves l’hiver pour irriguer l’été, le détournement des villes serait passé inaperçu (hormis les problèmes de pollution) , mais comme l’irrigation a été désignée responsable des pénuries d’eau , les « écologistes (FNE, SEPANSO, génération écologie et EELV) » ont bloqué la construction de réserve (Sivens, Caussade, etc ..) … Bilan de l’opération : la région se transforme en désert tous les étés !

Pour résumer la loi sur l’eau : 1) priorité à la consommation humaine 2) biodiversité 3) eau économique !

La consommation humaine sous entend l’eau de boisson, c’est à dire 1% de la distribution d’eau (la loi ne légalise pas l’utilisation d’eau potable pour les toilettes ou les lessives, on devrait même l’interdire si l’eau n’est pas recyclée dans les sols après traitement… l’adduction d’eau potable était destinée à la boisson pour éviter les intoxications et les épidémies, avant tout le monde avait des réserves et des toilettes sèches au fond du jardin, tous les usages non domestiques ont été raccordés à l’eau potable sans autorisation et avec destruction des réserves existantes ce qui contribue à un épuisement des nappes phréatiques si l’eau n’est pas recyclée dans les sols. Les arrêtés limitant l’irrigation pour continuer à alimenter les toilettes des villes sont donc hors la loi … ).

Si tous les rejets des villes étaient traités correctement les rivières ne seraient pas polluées et on pourrait recycler l’eau dans les champs… imposez la mise aux normes des villes et on ne parlera plus jamais de sécheresse !

La biodiversité : la base de toutes les chaines alimentaires se trouve dans la biodiversité des sols, les micro-organismes des sols sont indispensables à toute la vie sur la planète , un sol sec c’est un sol mort, c’est pourquoi il est indispensable de maintenir une couverture végétale vivante, sur les sols agricoles, l’été . En laissant sécher des millions d’hectares l’été, non seulement on nuit gravement à notre sécurité alimentaire mais on coupe le cycle des pluies et nos rivières sèchent ce qui provoque une rupture de la continuité écologique des cours d’eau !

Les agriculteurs sont les seuls à pouvoir végétaliser massivement et rapidement des millions d’hectares !

L’eau économique : l’industrie utilise beaucoup d’eau, cette eau est nettoyée après usage mais rejetée en rivière au lieu d’être recyclée pour l’arrosage ! Le code de l’environnement impose un traitement et une infiltration de TOUS les rejets (pluies et eaux usées pour : villes, maisons individuelles, industrie) pour ne pas perturber le cycle de rechargement des nappes phréatiques, et quand les infiltrations ne sont pas possibles l’eau doit être recyclée pour des usages non domestiques comme l’arrosage (irrigation). si le code était appliqué par les villes et l’industrie les nappes ne s’épuiseraient pas ! Pour la métropole de Bordeaux, les rejets en rivières (pluie et eaux usées) correspondent à 365 millions de m3 par an … C’est un volume d’eau douce équivalent au barrage de Sivens qui rejoint la mer chaque jour pendant que les campagnes du département sèchent dramatiquement !

L’eau agricole ne doit pas être intégrée à l’eau économique parce qu’elle entretient le cycle, couper l’irrigation c’est comme couper la pompe à eau des continents ! On devrait remplacer le mot irrigation par « entretien du climat« ou « végétalisation »

On aura sauvé le climat et la biodiversité quand la France sera verte l’été !

Je tiens à votre disposition des planches explicatives.

merci de répondre

Cordialement

Laurent DENISE

Celles sur belle

07 82 84 2015

denise
11 août 2020

les gaz à effet de serre ont aussi un effet parasol, et ça change toute la compréhension du dérèglement climatique !
https://www.mediaterre.org/actu,20200810121408,1.html

denise
30 septembre 2020

Une pluie même forte n’est pas un raz de marée mais elle le devient automatiquement quand on ne régule pas les ruissellements en amont des bassins versants. Depuis plus de 30 ans les climatologues disent bien, qu’avec le dérèglement climatique, il n’y aura pas moins d’eau mais une dégradation de la répartition annuelle des pluies : inondations l’hiver et sécheresse l’été, exactement le scénario qui s’installe durablement en France et partout dans le monde. En France la menace vient de l’eau des terres et pas de la submersion des mers !
Le bon sens aurait voulu qu’on anticipe en construisant des retenues en amont des villes pour maintenir un débit acceptable et plus régulier en aval tout au long de l’année, mais depuis quelques années l’administration ordonne la destruction des ouvrages sur les rivières au nom de la continuité écologique, ce qui a amplifié massivement un phénomène parfaitement prévisible : quand l’eau s’écoule plus vite elle s’écoule moins longtemps !

La France ne manque pas d’eau, la consommation (potable, industrie et agricole) ne représente que 2.5% des précipitations annuelles, mais juste de réserve. Actuellement les rivières françaises rejettent entre 50 et 70% des précipitations (alors qu’il ne faudrait jamais dépasser les 30% …) ce qui provoque des inondations, un assèchement mathématique des bassins hydrologiques. Contrairement aux idées reçues les pluies ne viennent pas exclusivement de la mer mais à 70% de l’évapotranspiration et donc des terres, Autrement dit avec 0% d’évaporation on provoque 0% de chance d’avoir des pluies, et au lieu d’évacuer la chaleur on la stocke dans les sols ce qui provoque des canicules et amplifie les effets du dérèglement climatique !

Depuis la sécheresse de 2019, la seule réserve collinaire construite (lac de Caussade) a entrainé deux ans de prisons fermes pour les responsables du projet, alors que si tout le monde avait le bon sens de faire de faire comme les agriculteurs, des réserves d’eau l’hiver (particuliers, villes, industriels, etc …) pour épargner les nappes phréatiques l’été on ne parlerait jamais de sécheresse !
Pendant des millénaires les humains ont construit pour retenir l’eau douce sur les continents, il aura fallu quelques années à l’administration pour détruire le réseau hydrologique français au nom d’une continuité écologique qui n’existe plus puisque le résultat est conforme au plan d’actions : les rivières sont ravagées par des crues de plus en plus fortes et les poissons migrateurs vont apprendre à marcher pour remonter les rivières sèches l’été.. Tous les ans les indemnités sécheresses et inondations nous coutent des milliards (sans parler des vies humaines … ) alors qu’avec quelques millions on résoudrait en même temps les deux problèmes. Sans oublier l’énergie propre que peut fournir une turbine associée à une retenue, en France nous avons largement de quoi doubler notre production hydroélectrique !

On peut agir très vite puisque toutes les lois existent déjà, il suffit juste de les faire appliquer aux collectivités : tous les rejets (pluies et eaux usées) doivent être traités et infiltrés pour ne pas perturber le cycle de rechargement des nappes phréatiques, et quand les infiltrations ne sont pas possibles l’eau doit être recyclée pour des usages non domestiques comme l’arrosage. Les rivières sont le drainage naturel des sols et elles sont caractérisées uniquement par leurs sources, tous les apports supplémentaires (ruissellements, fossés et rejets de station d’épuration) amplifient le drainage naturel donc assèchent les nappes phréatiques et polluent. Contrairement aux idées reçues l’irrigation n’assèche pas les nappes phréatiques puisqu’elle contribue à l’alimentation du cycle, c’est au contraire le manque de végétation en été (après les moissons) qui coupe le cycle de l’eau ! Les villes ont enfin compris l’intérêt de la végétalisation mais il faut la généraliser partout en faisant des réserves d’eau l’hiver.

ça peut paraitre anodin mais en Nouvelle Aquitaine la consommation d’eau potable et industrielle, dans les nappes phréatiques, correspond exactement aux prélèvements agricoles, donc si cette eau était recyclée pour l’arrosage (conformément au code de l’environnement) on diviserait par deux les prélèvements estivaux.
Idem pour les ruissellements urbains, la Nouvelle Aquitaine compte 781 200 hectares artificialisées (9.3% du territoire) avec une pluviométrie moyenne de 700mm par an on obtient 5 milliards de m3 d’eau douce exploitable pour des usages non domestiques comme l’arrosage. 5 milliards de m3 c’est 3 fois la consommation TOTALE de toute la région (potable agricole et industrie) qui n’est que de 1.5 milliards, c’est 10 fois les prélèvements agricoles estivaux dans les nappes phréatiques (500 millions de m3) , c’est à dire qu’au lieu d’irriguer 400 000 hectares on pourrait en irriguer 4 millions donc la TOTALITÉ de la Surface Agricole Utile de la Nouvelle Aquitaine sans prélever une goutte dans les nappes phréatiques l’été…

Concrètement chaque bassin versant doit avoir un volume d’eau de surface équivalent à la consommation humaine (potable, industrie et nucléaire) plus le volume d’eau nécessaire à la végétalisation des surfaces l’été (villes et campagnes) c’est à dire 2000m3 à l’hectare ou 4000m3 à l’hectare pour le maraîchage (globalement une surface végétale a besoin de 200l d’eau par m2 l’été et deux fois plus pour les fruits et légumes qui sont composés à 90% d’eau ). L’évapotranspiration c’est la part du climat et elle correspond à 70% des pluies, si on prend la part du climat il se dérègle comme dans les déserts.

https://www.mediaterre.org/actu,20200503184212,1.html
https://www.mediaterre.org/actu,20200810121408,1.html

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