The Economist a publié en février le classement des 50 métropoles « les plus sûres du monde ». Trois villes asiatiques trustent le podium (Tokyo, Singapour, Osaka). Paris, en revanche, ne décroche que la… 23e place.

Deux policiers à bicyclette sur Spring Street, à Melbourne (Australie). Crédits : Takver / Flickr

Les villes asiatiques sont les plus sûres du monde. Telle est la principale leçon à retenir du « Safe cities index » publié en février par The Economist. Pour établir ce classement, l’hebdomadaire britannique a passé au peigne fin les statistiques de 50 métropoles à travers le monde en se concentrant sur quatre secteurs : la sécurité digitale (fréquence des vols d’identité, importance des effectifs luttant contre la cybercriminalité), la santé (nombre de lits d’hôpitaux par habitant, espérance de vie), la sécurité des infrastructures (qualité des routes, mortalité liée aux catastrophes naturelles) et celle des personnes (activité policière, chiffres de la délinquance). Chacune des villes a reçu une note sur 100 dans ces quatre domaines, la moyenne de ces notes définissant leur place dans le classement final.

Un podium 100% asiatique

C’est Tokyo qui remporte la palme de la ville la plus safe du monde, devant Singapour et Osaka. La capitale du Japon se distingue notamment en matière de cybersécurité et de fiabilité des infrastructures, malgré la menace constante des tremblements de terre dans la région. Une information qui fera plaisir à la capitale nippone, qui s’apprête à accueillir les Jeux Olympiques d’été en 2020.

Si l’archipel tire son épingle du jeu, le leadership asiatique en matière de sécurité dépasse largement les frontières du Japon puisque, en plus de Tokyo et d’Osaka, Singapour (2e), Hong Kong (11e) et Taipei (13e) se classent aussi dans le top 13 mondial. Une performance qui s’explique notamment par des chiffres de la délinquance beaucoup moins élevés que dans les grandes villes européennes et surtout celles d’Amérique du Nord.

Au-delà des différences régionales, on peut noter que ce sont les mégapoles les plus riches du monde qui se révèlent être les plus « sûres », à l’exception des grandes cités du Moyen-Orient comme Abu Dhabi (25e), Doha (29e) ou Riyad (46e), qui restent à la traîne. La capitale indonésienne, Djakarta, ferme la marche de ce classement.

L’Europe en retard

Autre enseignement de l’étude de The Economist : les villes européennes sont à la traîne en matière de sécurité, notamment en ce qui concerne la lutte contre la cybercriminalité. Seules trois villes du « vieux continent » se frayent ainsi une place dans le top 10 global : Stockholm (4e), Amsterdam (5e) et Zürich (7e). Le seul domaine où les villes européennes se taillent la part du lion, c’est celui de la santé, avec 6 villes classées dans le top 10 mondial.

Paris, quant à elle, ne figure qu’à la 23e place du classement général. Un résultat plutôt médiocre, dû à ses mauvais résultats en matière de sécurité digitale (32e), de sécurité aux personnes (24e) et de sécurité des infrastructures (26e), qui aurait pu être encore plus faible sans les bonnes performances de la capitale française en matière de santé (5e).

Perception vs. réalité

L’étude présente un autre classement intéressant : celui du « sentiment de sécurité ». Alors qu’elle se situe en réalité dans le ventre mou du classement statistique (25e), Abu Dhabi se classe ainsi numéro 2 des villes en matière de sécurité ressentie. Même phénomène du côté de Riyad, la capitale saoudienne, avec un écart de 33 places entres les deux classements. Au contraire, les habitants de Chicago se croient beaucoup plus en insécurité qu’ils ne le sont réellement, avec un écart de 27 places entre les deux classements. La preuve que le sentiment de sécurité des citoyens est une notion toute relative, qui résiste mal à la réalité du terrain.

Découvrez l’intégralité de l’étude sur The Economist