Thecamp : un campus dédié à la ville de demain
Le « campus du futur » ouvrira ses portes en automne 2017 à deux pas d’Aix-en-Provence. Thecamp est l’un des projets phares du label French Tech. Le lieu défend « la création, l’innovation et l’expérimentation numérique pour la ville intelligente et durable » et fera d’Aix-en-Provence l’épicentre national pour penser les « smart cities ».
Un campus à l’américaine, d’une surface de 7 hectares, voit le jour non loin de la technopole de l’Arbois. Corinne Vezzoni, architecte basée à Marseille, a conçu cet espace destiné à accueillir des étudiants, des conférenciers, des grands patrons ainsi que des prix Nobel. Le maquis environnant a déterminé la conception des lieux, devant s’intégrer au mieux dans cet écrin naturel à préserver. Le dialogue avec la nature constitue la base de ce projet qui souhaite prendre cas de « tout ce que la nature nous offre. C’est à dire le vent, l’ensoleillement et la pluie » pour reprendre les termes de Corinne Vezzoni.
Un seul lieu, plusieurs réponses collaboratives
Pour Frédéric Chevalier, à l’origine du projet, ce campus est l’un « des plus grands projets de territoire en France aujourd’hui ». Président-fondateur du groupe de solutions marketing HighCo, ce dernier souhaitait regrouper tous les savoirs en matière de ville intelligente. « Trois milliards et demi d’humains vivent en ville, le double en 2050 ! La complexité, la variété et l’interdépendance des questions écologiques, scientifiques ou sociétales que cela soulève les rendent inaccessibles à une réflexion isolée. Les réponses que nous apportons ne peuvent être que collaboratives. C’est la mission que je donne à thecamp. » Campus mais aussi incubateur, thecamp accompagnera près de soixante startups et PME dans leur développement. L’objectif est de faire de la Provence une région pilote pour tester de nouvelles pratiques qui, une fois validées, pourraient être déployées ailleurs.
Similarités avec les centres de recherche américains
« Je revendique l’ADN américain du projet, dans la mesure où nous essayons de bâtir un lieu de vie comme ont su le faire Stanford ou le MIT (Massachusetts Institute of Technology). Mais la Silicon Valley, c’est invivable, vous n’avez aucune envie de vous y éterniser ! »
Thecamp vient enrichir le réseau mondial des centres d’excellence en matière de prospective et de sciences des villes, « Sciences of Cities ». Si Frédéric Chevalier revendique des similarités entre thecamp et ces prestigieuses universités américaines, il cite également un autre modèle, le Center for Urban Science and Progress à New York, inauguré en 2013. D’après sa présentation officielle, ce centre de recherche public-privé « se base sur New York en tant que laboratoire vivant et salle de classe pour aider les villes du globe à devenir plus résilientes, plus productives et plus vivables ».
Un campus ouvert sur le monde
Citons aussi la Singularity University, installée non loin du siège de Google en Californie et dont la mission est également de préparer au monde de demain. Elle offre aux décideurs « un avant-goût des ruptures économiques, politiques et sociales à venir, induites par les nouvelles technologies ». Think-tank, incubateur et université, elle promeut la théorie de la « singularité » d’après laquelle êtres humains et machines pourraient un jour fusionner de manière à ce que la maladie, le vieillissement ou la mort appartiennent au passé. Les biotechnologies, les nanotechnologies et l’intelligence artificielle sont autant de pistes explorées pour atteindre de tels objectifs. Thecamp est « fondamentalement ouvert sur le monde et l’accueil international », pour reprendre Frédéric Chevalier. En attendant de découvrir les lieux dans un an, le studio Backlight propose déjà un avant-goût de visite en proposant aux internautes une immersion en réalité virtuelle.
The Camp en chiffres :
12 000 m2 de locaux, d’enseignement, de formation, de détente
250 chambres, 2 restaurants
350 jeunes – de 9 à 18 ans – en Summer Camp par an
2 500 emplois générés en 5 ans par les start-up, 150 emplois directs et indirects d’ici à l’ouverture