À Téhéran, une mosquée « en forme de kippa »
Dans la capitale iranienne, la construction d’une mosquée à l’architecture moderne soulève les protestations. Sans minarets, celle-ci prend la forme d’une vague sobre et élégante : une trahison pour le média conservateur Mashregh News qui la compare à une kippa. Située dans « un des lieux culturels les plus sensibles de Téhéran » selon les architectes du projet, la mosquée Vali-e-Asr est à proximité de l’université de Téhéran ainsi que ses parcs et librairies. Elle fait surtout face au Théâtre de la Ville, un haut lieu de la vie culturelle, construit avant la révolution de 1979 et dont l’architecture est unique.
Renouveau dans l’architecture perse
La précédente maquette du bâtiment, beaucoup plus classique, comportait notamment un dôme et de hauts minarets. Son envergure avait inquiété les responsables du Théâtre dont il menaçait les fondations.
Pour Reza Daneshmir et Catherine Spiridonoff, les deux architectes iraniens à l’origine du projet, l’enjeu était de faire cohabiter les deux bâtiments côte à côte, mais aussi de réinventer l’architecture des bâtiments religieux iraniens. « La mosquée Vali-e-Asr n’a pas de minaret ni de dôme, comme les toutes premières mosquées. Une mosquée est avant tout un lieu de culte et le Coran n’impose aucune structure particulière pour celles-ci. L’important est ce qu’elles contiennent. » Le duo d’architecte est connu pour avoir initié un renouveau dans l’architecture perse en mêlant les éléments traditionnels aux design contemporains.
En savoir plus : https://www.theguardian.com/world/2017/oct/23/a-modern-mosque-without-minarets-stirs-controversy-in-tehran