Sways : au cœur des usages

photographie durant le salon vivatech
17 Juin 2019

C’est une promesse ambitieuse que fait Bouygues Immobilier avec son projet Sways à Issy-les-Moulineaux : celle de créer un bâtiment à la fois technologique et serviciel qui puisse préfigurer l’évolution d’un quartier et les besoins de ses habitants. Présenté au salon Vivatech qui réunissait à la mi-mai la crème de l’innovation, le projet implémentera la solution de la start-up MonBuilding : une application chargée d’améliorer le quotidien des collaborateurs sur leur lieu de travail.

photographie durant le salon vivatech

Salon Vivatech 2017 – École polytechnique/J.Barande

 

Crème de tech

Dans les allées, le fourmillement des visiteurs est continu. Succession joyeuse d’écrans LED et de robots humanoïdes, le parc des expositions de la porte de Versailles ne désemplira pas pendant trois jours. C’est la quatrième édition du salon Vivatech, grande messe internationale des nouvelles technologies à Paris. Partout on boit les paroles de gourous de la tech, on essaye des machines étranges et on échange des cartes de visite. Le stand Bouygues est tout aussi bondé et il faut jouer des coudes pour atteindre la maquette robotisée du projet Sways. Par une simple pression sur un interrupteur, celle-ci se déploie pour laisser admirer les entrailles de l’édifice dont la livraison est prévue pour 2021.

C’est une rénovation lourde à laquelle procède Bouygues Immobilier sur cet immeuble de bureaux. Conçu en 1992 par l’agence d’Architecture Anthony Béchu & Associés (AABA), c’est la même agence qui – presque trente ans plus tard – est en charge de la transformation. Fermé sur lui-même dans cet ancien quartier industriel d’Issy-les-Moulineaux devenu progressivement quartier d’affaire à partir des années 1980, le bâtiment de 42 000 m2 doit aujourd’hui se réinventer. Performance énergétique, modulable et doté des dernières technologies de smart building, le projet Sways coche toutes les cases. « Il n’existe pas de bâtiment plus élaboré que Sways » assène Eric Mazoyer, conseiller du Président de Bouygues Immobilier.

 

À l’écoute des besoins

Qu’on veuille ou non y croire, l’affirmation témoigne de l’ambition déployée par Bouygues Immobilier dans ce projet. Elle témoigne aussi d’une mutation importante du métier de promoteur immobilier. Car outre ses innovations technologiques, le bâtiment revendique une approche différente : « Sways est pensé dans sa programmation et dans son usage futur » explique Mathieu Barbaud responsable Open Innovation chez Bouygues Immobilier. Non content d’être un bâtiment livré en temps et en heure, il veut anticiper les usages futurs et les accompagner dans le temps. « Il y a quelques années on ne pensait pas que la fabrique de la ville était notre responsabilité. C’était le maire qui opérait ça. Mais de plus en plus, une partie de la responsabilité nous est proposée. Grâce à notre capacité à coordonner plusieurs corps de métiers vers un objectif commun, on acquiert ce rôle de prescripteurs et on est en mesure d’influer sur l’aménagement d’un quartier. »

Préliminaire au projet, il faut donc comprendre le quartier, ses besoins et ses potentielles évolutions. « Nous avons réalisé un sondage auprès des habitants et des utilisateurs du quartier entre 2017 et 2018 » raconte Julien Magnaud, responsable de l’opération Sways. « L’idée était de savoir quels types de services et d’usages intéressaient les gens. » En partenariat avec MadeInVote, la plateforme de démocratie commerciale (dont nous parlions déjà ici), Sways a pu ainsi prendre le pouls des habitants du quartier, des passants et des usagers des bureaux à proximité. Il en ressort une réponse assez unanime : « il y a un manque de services à la personne et de services de restauration ». En effet, le quartier n’étant que peu doté en logements, les commerces ne fonctionnent pas après les horaires de bureaux.

 

Anticiper les usages

Illustration du Living Square de Sways – Sways © Illustration L’autre Image – Agence d’Architecture Anthony Béchu & Associés – Architecture d’intérieur Volume ABC

 

Ce sera donc la mission du projet Sways : réussir à intégrer une large offre de services à un immeuble de bureaux et ouvrir celui-ci sur le quartier. Au cœur du projet, un Living Square veut incarner cette approche. Ce vaste espace de 2600 m2 en rez-de-chaussé est accessible à la fois aux riverains et aux collaborateurs qui travaillent dans les étages. C’est un lieu ouvert et mixte qui mêle commerces et services : une conciergerie, un auditorium, une salle de fitness, des salles de réunions réservables, du coworking… Une « halle gourmande » sera également coordonnée par le chef Julien Duboué.

« Avec humilité, nous essayons de prévoir avec des experts ce que sera la société de demain, pour que les bâtiments soient mieux adaptés » poursuit Mathieu Barbaud. Pour cela, Wojo est en charge de l’exploitation du lieu. Anciennement nommée Nextdoor, cette filiale de Bouygues Immobilier spécialisée dans les espaces de travail partagés et flexibles est l’interlocuteur des exploitants commerciaux et des utilisateurs. C’est à lui d’assurer que la promesse de Sways est tenue, c’est à dire que les usages programmés perdurent. La tâche peut sembler délicate vu la juxtaposition d’acteurs et de services.

 

Du bien-être au travail

MonBuilding laureaat du challenge startup

© MonBuilding

Alors que les curieux profitent de la maquette de Sways, Bouygues Immobilier organise à quelques pas le délibéré de son challenge de start-up. Parmi les 70 candidatures, 10 ont été retenues et une sera sélectionnée pour implémenter sa solution au projet. Le lauréat, MonBuilding, offre précisément une réponse aux défis de coordination liés aux bâtiment à usages mixtes. Fondée en 2016, cette start-up développe une application pour améliorer le bien-être des collaborateurs sur leur lieu de travail. Après avoir travaillé dans la banque d’affaires Rothschild&Co, sa fondatrice Eliane Lugassy observe qu’il est possible de réduire la pénibilité quotidienne des collaborateurs sur leur lieu de travail grâce aux nouvelles technologies.

La force de l’application MonBuilding réside dans sa flexibilité. En effet, une cinquantaine de modules pré-programmés peuvent être sélectionnés par le gestionnaire pour composer une interface propre aux spécificités de l’immeuble. Ils créent un lien entre le gestionnaire, les exploitants et les usagers, et de fait facilitent la circulation d’informations, la création d’une communauté et l’utilisation des services. Pour Eliane Lugassy, « il y a une forte adéquation entre notre application et le projet SWAYS, car ils anticipent tous les deux une nouvelle génération d’immeubles plus flexibles, où les besoins et le bien-être des usagers sont au cœur des préoccupations. »

Usbek & Rica
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