Smart home : c’est pour quand, la révolution numérique de l’habitat ?
Comme chaque année, se tenait début janvier à Las Vegas le plus grand salon dédié à l’innovation technologique et électronique grand public : le Consumer Electronic Show 2016 (plus connu sous son acronyme CES). Une bonne occasion pour nous de rebondir sur l’un des grands secteurs largement représentés lors de l’événement, celui consacré à la maison ! Car aux côtés des drones, de la réalité virtuelle, de l’automobile et le l’IA, la « smart home » tient une place de choix dans ce type de rencontres… L’objectif n’est pas ici de faire un compte-rendu des innovations dédiées à l’habitat connecté présentées au CES 2016 (d’autres l’ont fait mieux que nous) mais bel et bien de rebondir sur cette thématique, à la fois très ancienne et paradoxalement plus que jamais d’actualité, qu’est l’habitat connecté. Aujourd’hui, que souhaitons-nous vraiment pour le futur de nos espaces de vie intime ?
L’éternelle émergence du secteur domotique
Si quelques « devices » ont pénétré assez profondément notre vie quotidienne depuis près de dix ans, nombre d’entre eux sont en développement depuis longtemps, mais n’ont pas forcément réussi à être adoptés pour un usage de masse. Le champ de la domotique fait ainsi partie de ces enfants des années 1980 n’ayant pas été assimilés de la même manière par le grand public qu’un smartphone ou qu’une console de salon. Pourtant, le secteur n’a jamais cessé de fasciner et de batailler pour s’introduire dans les mœurs présentes. Plus globalement, le modèle de l’habitat connecté reste un fantasme et un champ d’expérimentation totalement contemporain. De nos jours, penser l’habitat du futur va bel et bien de pair avec cet imaginaire du « tout connecté ».
Et si la majorité des ménages est aujourd’hui loin de concrétiser ce fantasme, le secteur de la maison hybride suit son chemin. D’une part, il s’est durablement installé dans l’univers étendu des technologies et du digital, comme on le mentionnait précédemment. Salons, incubateurs et autres start-ups dédiés émergent ici et là, témoignant dès lors de sa légitimité et d’un intérêt certain de la part des acteurs du marché de l’innovation. De même, la sphère de l’habitat connecté connaît depuis deux ans à peu près une petite révolution avec l’arrivée sur le marché de nouveaux acteurs puissants. En effet, après les fournisseurs d’accès internet un peu plus tôt (notamment Google), ce sont aujourd’hui les géants de la high tech et du smartphone (Google, Samsung, Apple) qui sont tout récemment venus épousseter ce secteur prometteur…
Quelles innovations pour quelle maison ?
Dans les faits, de quoi parle-t-on exactement lorsque l’on mentionne les innovations de la maison de demain ? L’objet le plus commun qui a, depuis quelques temps déjà, pénétré nos neuves propriétés s’incarne dans le visiophone… Si l’interphone vidéo est loin de constituer un agent indispensable de l’espace domestique contemporain, il a pu représenter une sorte de “must have” des années 1990-2000 pour les ménages. Et on peut dire qu’il en incarne désormais un objet ordinaire, bien que pas forcément généralisé. C’est bien plus la box de connexion internet qui a envahi les ménages les plus triviaux ces dernières années. Dès lors, cet équipement a permis d’envisager tout un tas d’équipements connectés, censés améliorer, faciliter ou optimiser la vie quotidienne des occupants de tel ou tel logis.
Les domaines essentiellement influencés par cet « internet des objets » de la maison sont bien connus : les économies d’énergie, la sécurité, et bien évidemment le confort. De ce point de vue, c’est notamment le gain de temps des habitants qui est visé. Le réfrigérateur dernier cri lancé par Samsung le mois dernier va ainsi dans ce sens, puisque ses caméras intégrées permettent de repérer les aliments manquants… et une association avec Mastercard autorise un service associé de livraison des courses à domicile !
Vers un écosystème d’objets connectés
On rappellera néanmoins que ce type d’application n’est pas inédit en soi. La nouveauté vient davantage du fonctionnement en écosystèmes d’objets connectés, permis par leur multiplication et l’émergence du smartphone comme interface. Globalement, les deux champs vers lesquels l’habitation innovante tend aujourd’hui sont donc : le développement empirique des systèmes mis en place (auto-apprenants en fonction des usages qu’on leur fait effectuer), et la mise en commun du système de pilotage de l’ensemble :
“L’Internet des Objets peut encore démultiplier son potentiel. L’idée consiste à analyser vos habitudes de vie pour s’adapter au mieux non pas au comportement classique d’un foyer de votre région, mais à votre routine personnelle. Elle permet également de combiner les données de tous les systèmes d’un bâtiment pour optimiser l’ensemble, voire offrir de nouveaux services.”
Outre les terminaux personnels des usagers, c’est d’ailleurs l’interphone qui semble être l’heureux élu pour jouer ce rôle de navigateur multifonctions. Gestionnaire de consommation énergétique, plateforme de communication résidentielle en même temps que visiophone, le HomeBook System d’Urmet France proposait ainsi l’année dernière une solution plutôt convaincante dans le domaine. D’autres pistes émergent çà et là, que l’on viendra évidemment vous relater dans d’autres billets… Du reste, on garde un œil attentif sur ce secteur d’innovation très encourageant, et dont on a pas fini de parler ! Prochainement, on pourrait notamment s’intéresser aux petits tracas qu’il engage, entre dysfonctionnements et bugs en tout genre… Un sujet vital, si la « smart home » veut éviter les écueils de son aînée la domotique.
Pour aller plus loin :
- Domotique le grand chambardement – sur Bâti 2030
- « Un jour, Google construira des maisons » – Nicolas Colin, co-fondateur de The Family, sur Le Moniteur
- « On ne croit pas en la maison intelligente, mais en la maison consciente » – Le crédo de Nest, racheté par Google en 2014, sur Le Moniteur