Smart City : quand le design croise la data
A l’occasion du premier anniversaire de la chaire Environnements Connectés Banque Populaire Atlantique – Lippi, l’Ecole de design Nantes Atlantique revient sur un an de travaux de recherches et d’investigation autour de la Smart City. Ces travaux seront également présentés lors du séminaire « Smart la ville ! La vie en mode connecté ? » le 25 juin prochain à Nantes.
La data. Derrière ce mot obscure se cache une réalité qui l’est peut-être plus encore. Car si cet anglicisme est aujourd’hui à la mode, difficile de savoir ce qu’il recouvre : la data est partout. Alors pour déchiffrer ces fameuses données et les rendre intelligibles, le designer a plusieurs cordes à son arc. Autant de clés pour explorer le monde de la data.
La data : quésaco ?
La data désigne la donnée brute, elle peut partir d’une observation ou d’une mesure. Cette donnée est dépourvue d’interprétation et est donc indiscutable. Dans le cas de la smart city, la donnée est récoltée à l’aide de capteurs, visibles ou invisibles. Et le plus répandu de ces capteurs n’est autre que notre meilleur ami du XXIè siècle : le smartphone. On peut mesurer tout un tas de choses comme nos déplacements, nos consommation d’énergie, le taux de pollution … Transcrites et analysées, ces données peuvent donc servir de base pour la gestion dite intelligente d’une ville.
L’art de la datavisualisation
Alors comment faire passer ces données d’intelligibles par seuls quelques happy few à des données compréhensibles par le plus grand nombre ? C’est là qu’intervient la représentation des données, ou la datavisualisation. Et nous avons tous appris à faire de la datavisualisation à l’école : graphiques, diagrammes ou autres camemberts sont des formes de datavisualisation. Aujourd’hui, on part de données plus complexes que l’on croise avec d’autres données complexes et on essaie de les rendre intelligibles en un seul coup d’oeil. C’est ainsi que sont nées des formes de représentation inédites que le britanique David McCandless a contribué à ériger au rang de véritable art.
Exemple de travaux de recherches menés par la Chaire Environnements Connectés
Les élèves du China Studio de l’Ecole de design Nantes Atlantique encadrés par Mathieu Bernard et Florent Orsoni ont eu une semaine pour plancher sur l’analyse et la représentation de ces données. Le but : à partir de 200 000 data concernant les différents restaurants de Shanghai, arriver à fournir un classement clair et intelligible. Les étudiants ont fait le choix d’une représentation en perspective isométrique en classant les restaurants par type de cuisine. Chaque type de cuisine est symbolisée par un bâtiment dont la taille varie en fonction du nombre de restaurants de ce type basés à Shanghai. 3 colonnes apparaissent sur le toit du bâtiment pour représenter le coût moyen, le nombre de commentaires et le nombre de photos à propos de ces restaurants. Sur le côté apparaissent les notes moyennes recensées sur les sites Internet spécialisés. Grâce à ce mode de représentation, le croisement des différentes données est rendu intelligible en un coup d’oeil. Pour Florent Orsoni, « comprendre et modéliser la donnée amène donc à envisager de nouveaux potentiels de services et à en mesurer l’efficacité. Les décideurs publics peuvent aussi embrasser des réalités complexes en un clin d’oeil. » Design et data sont donc aujourd’hui deux carburants essentiels de l’innovation.
Par Zélia Darnault, enseignante