SICLE, des jardiniers paysagistes à vélo
Depuis 5 ans, SICLE parcourt les villes à vélo à la rencontre des collectivités, des particuliers et des entreprises pour concevoir des espaces naturels sobres et participatifs. Adoptant un modèle coopératif, l’entreprise angevine met l’humain au cœur de ses préoccupations et ramène la nature en zone urbaine. Des « siclistes » engagés à de nombreux égards pour bâtir la ville écologique et solidaire de demain.
3 questions à Eddie Pineau, associé-gérant de SICLE, pour en savoir plus sur ce projet coopératif.
Pouvez-vous nous présenter les origines du projet en quelques mots ?
« SICLE est né d’une coïncidence heureuse. Les deux associés-fondateurs et moi-même avons fait nos études ensemble. Après des débuts dans le monde professionnel chacun de notre côté, nous nous sommes retrouvés avec l’envie conjointe de nous lancer dans un projet aux valeurs écologiques et sociales fortes. Nous avons quitté nos bureaux d’études éloignés du terrain pour remettre nos mains dans la terre. SICLE est née sous format coopératif pour respecter les valeurs sociales qui nous sont chères. Aujourd’hui, la coopérative compte 6 associés et bénéficie de l’agrément ESUS (Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale), octroyé par l’Etat. Nous sommes aussi à l’origine de deux autres associations : les boites à vélo, un collectif qui rassemble les professionnels à vélo, et MAUVE, le mouvement pour une agriculture urbaine vivante et éthique, qui organise les 48 heures de l’agriculture urbaine à Angers. Nous travaillons aussi au quotidien en partenariat avec des structures du handicap et la Fondation des Apprentis d’Auteuil qui œuvre pour l’insertion professionnelle des jeunes, chez qui nous recrutons des stagiaires régulièrement. »
En quoi consiste l’activité de SICLE ?
« Nous sommes à mi-chemin entre le jardinage et la conception de paysages. On pratique un jardinage écologique sans utiliser de produits chimiques. Nos déchets végétaux sont broyés sur place, ce qui évite l’export et réduit notre empreinte écologique. On promeut également le jardinage participatif, en proposant à nos clients particuliers de concevoir le jardin ensemble de A à Z. Pour les collectivités locales, nous gérons la conception et la maitrise d’œuvre de certains espaces publics. Enfin, nous accompagnons des habitants sur la mise en place et la gestion de jardins partagés. Cela prend souvent la forme d’ateliers de 2 à 3 heures, durant lesquels tout le monde met la main à la pâte. Et bien sûr, tous nos déplacements se font à vélo ! »
Quels sont vos liens avec les acteurs de la ville ?
« Nous travaillons régulièrement pour ALTER, qui assure la maîtrise d’ouvrage déléguée pour les projets d’aménagement public en Anjou. Nous œuvrons pour que chaque projet respecte au mieux nos convictions environnementales. Par ailleurs, ce sont souvent les bailleurs sociaux qui nous mandatent pour animer et faire vivre les jardins partagés. Cela fait 3 ans que nous aidons à leur conception, une activité en plein essor. La demande de la part des citoyens augmente sensiblement. Nous allons même jusqu’à aider les habitants à se constituer en association pour gérer ces lieux de nature et de coopération en ville. Les jardins partagés sont souvent des lieux de vie créés en quartiers prioritaires, où se côtoient des familles, des gens isolés, des personnes engagées, etc.
De plus, la demande des villes et leur rapport aux espaces verts évolue. De plus en plus d’appels à projets promeuvent le retour de la nature en ville, comme celui des Quartiers Fertiles de l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine (ANRU). Il y a donc une véritable demande sociétale, suivie à présent par la sphère politique mais aussi par les promoteurs immobiliers. Petit à petit, l’écosystème se diversifie et permet à une agriculture urbaine semi-professionnelle d’émerger. »