Roubaix, nouvelle capitale de la mode responsable
Ancienne grande puissance économique, la ville de Roubaix a connu une longue période de déclin suite à la baisse d’activité de son industrie textile. De nombreux acteurs de l’économie sociale et solidaire revitalisent aujourd’hui la ville tout en célébrant son identité industrielle.
Ils donnent naissance à de nombreuses initiatives durables, à l’image de l’association Fashion Green Hub qui a pour mission de recréer de l’activité à Roubaix en rendant la mode plus durable et plus humaine. Ce réseau fédère 200 entreprises et partenaires autour de projets concrets et innovants qui font bouger les lignes de la mode responsable. Annick Jehanne, directrice de l’association, a répondu à 3 questions pour nous permettre d’en savoir plus sur ce facilitateur de projets innovants qui redonne à la ville une place centrale dans la mode, grâce à son approche locale et responsable.
D’où vient Fashion Green Hub ?
« C’est moi qui suis à l’origine du projet. Je trouvais que Roubaix regorgeait de profils passionnants dans le monde de la mode et du textile. Mais la plupart ne se connaissaient pas. Quand j’ai expliqué il y a 5 ans que je voulais faire travailler ces acteurs ensemble au service de l’innovation et de la mode durable, personne ne me prenait au sérieux. Désormais, même la Région Hauts-de-France a inscrit le textile dans ses axes d’innovation et de développement économique. Il y a un véritable futur pour la filière. Roubaix possède tous les atouts pour devenir chef de file : beaucoup de filateurs sont toujours présents en actifs dans la ville par exemple. »
Le Plateau Fertile, tiers-lieu mode et design, animé par Fashion Green Hub, qu’est-ce que c’est ?
« Nous avons pour objectif de travailler sur le renouveau de Roubaix. La mise en réseau d’acteurs ne suffisait pas à mon sens. Nous voulions un lieu physique où ils pourraient se rencontrer, travailler ensemble, s’enrichir les uns les autres. Via le tiers-lieu du Plateau Fertile, nous offrons à des porteurs de projet de mutualiser leurs équipements comme leurs compétences. C’est un lieu au service de la recherche de business models innovants et pérennes pour la mode responsable. Tous types d’acteurs se rencontrent, des associations, des start-ups, des petits créateurs. De grandes entreprises, comme Auchan, s’associent au site également. Elles s’intéressent de plus en plus à la fabrication locale de leurs lignes de vêtements. »
Quels projets phares ont pu émerger ?
« Je pense tout de suite à Blanche Porte, qui a travaillé dans nos ateliers à partir de stocks morts sur une collection de 15 accessoires confectionnés par des designers. Ils ont mis au point un processus de production 100% circulaire et ils travaillent maintenant sur l’upcycling de produits textiles. Le Plateau Fertile accueille aussi la start-up La vie est Belt, très connue aujourd’hui pour ses ceintures confectionnées à base de pneus de vélo ou ses nœuds papillons en chambre à air ».