Rotterdam, les secrets d’une ville innovante
La deuxième ville des Pays-Bas a reçu, en novembre 2014, le prix de la « meilleure ville d’Europe », remis par l’Academy of Urbanism, un think tank britannique. Un prix qui récompense sa gouvernance originale et son audace architecturale.
Décidément, les urbanistes britanniques aiment les ports. Après avoir distingué l’année précédente Marseille, alors capitale européenne de la culture, les membres de l’Académie d’urbanisme de Londres ont élu Rotterdam « meilleure ville d’Europe en 2015 ». Les villes d’Aarhus (Danemark) et Turin (Italie) complètent le podium. « Rotterdam abrite une population jeune, ouverte et tolérante, à l’affût de nombreuses innovations urbaines et architecturales, à l’avant-garde en terme d’entrepreneuriat », a déclaré Steven Bee, le président de l’Académie, pour justifier la décision de son think tank. Cette récompense confirme la montée en puissance de la cité néerlandaise, qui figurait déjà, l’année dernière, dans le classement du New York Times des « 10 villes à visiter en 2015 ».
Une gouvernance inédite
Si Rotterdam devance les villes d’Aarhus et Turin, c’est surtout grâce à son modèle de gouvernance original. À Rotterdam, le maire est nommé pour un mandat de six ans par le gouvernement central. Il se retrouve donc à l’écart des structures politiques, ce qui lui assure une plus grande liberté d’action et lui permet de mieux associer les citoyens et les entreprises locales à la prise de décisions. L’efficacité des partenariats noués ces dernières années entre les secteurs public et privé ont également permis à la cité néerlandaise de se distinguer. « La stratégie mise en place par l’administration vise à rassembler les familles et les entreprises dans le centre-ville, grâce à un développement urbain innovant, à la construction d’espaces publics vivants et à un excellent réseau de transports en commun », complète Steven Bee.
Une architecturale originale
Défigurée par la Seconde Guerre mondiale, Rotterdam était souvent moquée, au cours des dernières décennies, pour son architecture anarchique, loufoque et incohérente, à l’image des fameuses « maisons cubiques » aujourd’hui vantées pour leur originalité. Ce prix est donc une belle revanche pour la deuxième ville des Pays-Bas, où les grands projets d’aménagement lancés ces dernières années ont été unanimement salués pour leur audace. C’est le cas, notamment, d’édifices comme le marché couvert Markthal (qui abrite également logements et restaurants), devenu aujourd’hui une véritable attraction touristique, ou encore pour la « Centraal station » et son aile métallique anguleuse.
Désormais, le chantier prioritaire du maire Ahmed Aboutaleb est de réduire le chômage. La ville aux 174 nationalités souffre en effet d’un taux d’emploi bien moins élevé que dans d’autres grandes villes du pays comme Amsterdam ou Utrecht.