La rocade bordelaise à l’honneur
L’exposition « Rocade, territoires de projets », prolongée jusqu’au 31 mars 2017 au hangar G2 à Bordeaux, éclaire sous un jour nouveau le plus long périphérique de France. L’enjeu ? Mieux comprendre un « territoire mal aimé. »
La rocade bordelaise, territoire mal apprécié
Longue de 45 kilomètres d’asphalte, la rocade de Bordeaux est un équipement urbain a priori peu élégant. Pourtant, son parcours est jalonné par des marqueurs emblématiques de la métropole Bordelaise. L’automobiliste qui l’emprunte pour se rendre au travail passe ainsi le long de repères à la fois géographiques (la Garonne, le lac, les prairies humides) et architecturaux (le Pont d’Aquitaine, le Grand Stade) constitutifs de l’imagerie locale.
Au-delà de ces considérations esthétiques, la diversité des fonctions remplies par la rocade est elle aussi sous-estimée. Plus qu’une simple autoroute urbaine, elle est également un lieu de vie. 40 000 personnes habitent ainsi le long de cet axe qui dessert plus du tiers de l’emploi métropolitain.
« Rocade, territoires de projets », une exposition pour la mettre en valeur
L’exposition « Rocade, territoires de projets » organisée par l’agence d’urbanisme Bordeaux métropole Aquitaine (a-urba) met en valeur ce territoire mal connu et les initiatives dont il est le théâtre. Entreprises, institutions, collectivités et usagers se partagent donc la vedette au hangar G2 à Bordeaux jusqu’au 31 mars 2017. Le mot d’ordre : penser ensemble la rocade de demain.
Pour ce faire, rien de tel que d’apprendre à mieux connaître celle d’aujourd’hui. L’exposition s’intéresse donc à la démarche de Bruit du Frigo, « un hybride entre bureau d’étude urbain, collectif de création et structure d’éducation populaire » qui propose depuis 2014 des randonnées à travers les périphéries des villes. Ces marches exploratoires sont des voyages extraordinaires « l’ordinaire de nos villes contemporaines. » Elles révèlent la diversité de paysages, le patrimoine architectural, et la nature abondante qui sont autant d’atouts insoupçonnés du péri-urbain.
A-urba profite également de l’exposition pour donner la parole à des artistes inspirés par ces paysages trop souvent dénigrés. Les oeuvres des plasticiens bordelais Andrea Ho Posani et Jo Brouillon, qui donnent à voir la rocade sous un nouveau jour, sont ainsi à l’honneur.
La rocade, un enjeu urbanistique majeur
Si la “rocade de demain” mobilise autant d’attention, c’est que son rôle paysager, économique et social est appelé à grandir. « La rocade est un enjeu urbanistique majeur », résume Jean-Christophe Chadanson, directeur d’études à l’a-urba.
Tout d’abord en tant que “vitrine de l’agglomération” : Alors que Bordeaux se voit en pôle économique et touristique à l’échelle européenne, son abord immédiat se doit de présenter un visage attractif au nouvel arrivant. Sur le plan du développement économique, les chantiers de Bordeaux Aéroport, Opération Campus ou celui du quartier d’affaires Euratlantique vont venir renforcer la demande de mobilité le long de l’axe périphérique. Même chose du côté de l’habitat périurbain qui, conséquence directe de ces dynamiques, devrait aller en se densifiant.
La rocade en quelques chiffres :
200 000 personnes chaque jour
1/3 des emplois de la métropole à proximité (36% de l’emploi exactement)
40 000 habitants
Entrée libre
A’URBA agence d’urbanisme Bordeaux Métropole Aquitaine
bassin à flot
Hangar G2
Quai Armand Lalande
33041 Bordeaux Cedex
En savoir plus sur l’exposition « Rocade, territoires de projets »
Deux ouvrages :
– La rocade bordelaise, une exploration anthropologique, d’Éric Chauvier (éd. Le Bord de l’eau)
– Pour une mobilité fluide, raisonnée et régulée, Rapport du Grenelle des mobilités de la métropole bordelaise, a’urba, 2013.
Une vidéo :
Découvrir la rocade vue du ciel