Rêver les futurs (en et hors temps de confinement)
“Il n’y a qu’une crise, celle de l’imagination.” On connaît bien l’adage maintes fois répété. Si, aux premiers jours du déconfinement, on se dépêche bien évidemment de retrouver les habitudes de l’avant, l’exercice d’imaginer les futurs est salutaire en temps troublés. Avec une consultation lancée au travers d’un jeu Bright Future auprès de 5 partenaires européens, quelques tendances se dégagent…
Pour un design de fictions
Le design de fictions projette et représente des scénarios tangibles à partir d’éléments de la réalité, de discussions et met à portée de tous. Comme le souligne Bastien Kerspern (Horizons Publics), “le principal intérêt de ces scénarios tangibles, ancrés dans des usages quotidiens, est de rendre accessible au plus grand nombre des problématiques complexes et systémiques. Les designs fictions viennent également nourrir les débats publics ou internes aux organisations avec de nouvelles perspectives, souvent provocantes. Ces nouvelles visions sont autant de voix qui s’expriment et de retours à considérer pour éclairer les décideurs publics.”
Envisager les futurs
Sans rentrer dans la machinerie complexe du design de fiction, dans le cadre du projet Atlantic Youth Creative Hubs (www.aych.eu), l’idée a spontanément émergé de demander à plus de 200 jeunes européens leur idée de la ville du futur. Discuter de la réalité virtuelle, du home-working, de technologies qui nous paraissent comme des évidences et qui pourtant peuvent être mises en question, améliorées…
Développé par les étudiants du City design lab de L’École de design encadrés par Clément Gault, Bright Future, initiation à la pensée créative et au partage, a été souvent le point de départ de marathons créatifs, physiques ou virtuels, nationaux ou internationaux pour initier une dynamique de partage, de dialogue et se projeter résolument vers le futur avec le langage international de l’image et des imaginaires.
Plutôt qu’une machine à produire une “prospective des temps incertains”, il s’agit surtout du début d’un puissant processus de dialogue et de compréhension des enjeux. Imaginer un avenir idéal, non désiré ou simplement possible devient un moyen de mieux se confronter aux défis communs sociétaux et environnementaux… pas si lointains, aux premières conséquences déjà visibles… et pourquoi pas, d’imaginer des premières interventions pour rappeler le pouvoir d’agir de chacun ?