Réinventer un commerce en crise : le bureau de tabac (2/2)
Dans un premier volet, nous vous avons présenté le contexte qui a mené les étudiants du Design Lab Ville Durable de l’École de design Nantes Atlantique à s’intéresser à l’avenir des tabacs-presse, nous invitant ainsi à repenser nos rapports au service et à la proximité, à utiliser les ressources locales et le numérique à bon escient. Retours sur leurs propositions encadrées par les designers Giulia Sola et Benjamin Walsh et présentées à Losangexpo, le Salon des buralistes.
« In So Go Up » : adaptabilité, identité et fonctions
Le projet « In So Go Up » porté par Augustin Le Claire, Camille Pelletier et Siya Wang a pour principes de bases l’adaptabilité et la modularité. Bien souvent, l’espace et l’agencement d’un bureau de tabac se ressemble, que l’on soit à un coin ou un autre de la France. Pourtant, la clientèle n’est pas la même en quartier d’affaires, en zone littorale, en centre-ville dynamique ou en zone rurale. Ses attentes et ses besoins profonds diffèrent eux aussi. Avec ce projet, c’est au buraliste de choisir parmi quatre ambiances, associées à des services et options, la couleur, et donc l’âme et l’identité profonde qu’il veut donner à son commerce. Ainsi, il peut s’adapter à son espace mais aussi aux exigences de sa clientèle. Le commerce devient donc un lieu où l’on va ajouter ou modifier des fonctions selon les attentes et besoins détectés de la clientèle. Par exemple, en zone rurale, il pourrait être intéressant de s’associer avec les commerçants locaux pour proposer un corner de produits régionaux. En zone littorale, on insistera davantage sur les produits saisonniers et les souvenirs, tandis qu’en centre d’affaires, on pourra proposer une ambiance et des produits plus hauts de gamme. Le buraliste est donc remis au centre du projet car c’est à lui qu’incombe la responsabilité de moduler son espace comme il le souhaite.
« L’Arène » : redynamiser l’activité par de nouveaux services
Pour leur projet, Élise Lecuyer, Maxime Sérazin et Mathilde Riha sont partis d’une observation : « les bureaux de tabac s’organisent généralement sous la forme ci-dessus. Nous avions remarqué que la zone centrale, de vente, n’était pas dynamique alors que celle-ci était parfois de très grande taille. Ainsi la zone de vente s’organisait sur les pourtours de l’espace créant une ambiance et une circulation monotone ».
Les étudiants proposent une rupture avec cet agencement traditionnel. A la manière d’une arène, le centre devient dynamique, un véritable cœur qui ferait vivre le commerce. Mais dans une arène, le spectacle n’est pas que sur la scène : l’action qui s’y déroule permet de faire rayonner des zones d’actions secondaires, car les spectateurs ne sont jamais totalement passifs. Ainsi, des points de vente s’organiseraient autour de cette place centrale multi-usages.
Cette nouvelle place centrale peut ainsi permettre d’accueillir de nouvelles activités : des animations ponctuelles, des producteurs locaux ou encore un espace de détente. Dès lors, la circulation se fait plus aisément et sans laisser d’espaces morts.
« La maison » : relation, création d’un lien entre intérieur et extérieur
Lisa Gaudin, Camille Chevroton et Ying Tang ont, quant à elles, choisi de travailler sur la frontière entre le commerce de proximité et l’espace public afin de faire davantage du bureau de tabac une partie prenante de son environnement. Elles ont donc choisi d’investir l’espace public devant le bureau de tabac, et pour elles, cette audace se révèle tout à fait réalisable « car nous proposons un espace public qualitatif qui améliore la qualité de vie au sein de la commune, de la ville ou du village ». Pour elles, le bureau de tabac fonctionne dans un environnement, celui de son écosystème immédiat. Pourquoi ne pas alors en profiter pour mutualiser cet espace public et proposer des services pour tous : stationnement pour un foodtruck, dépôt de pain, café-vélo… C’est en proposant davantage de porosité entre l’intérieur et l’extérieur que l’on incitera les gens à entrer et donc à devenir usagers du commerce.
Avec ces différents projets, les étudiants proposent des moteurs d’idées et d’innovations. Ils invitent à réinventer un commerce à l’image vieillissante en l’ancrant davantage dans son environnement et dans son écosystème, afin que la proximité demeure son atout majeur.
Par Zélia Darnault, enseignante à l’École de design Nantes Atlantique
Vos réactions
Bonjour,
En tant que Buralistes dans la région Lyonnaise, nous avons été particulièrement impressionnés par le résultat de votre étude et par l’élaboration du projet « Le récréatif ».
Nous avons un projet d’aménagement complet de notre point de vente (locaux neufs) et votre étude nous intéresse au plus au point.
Nous souhaiterions vous transmettre le plan de notre futur magasin ainsi que les informations de notre activité actuelle afin que vous nous aidiez à établir une implantation optimale inspirée par vos différents travaux de recherche.
Merci pour votre retour.
Bonjour
Je suis en charge du commerce à la CCI 47 et recherche des idées pour conseiller un buraliste dans l’amenagement Extérieur et intérieur de son point de vente
Vos idées m’intéressent beaucoup pour changer les codes traditionnels
Merci pour votre retour Tel 0553771032
bonjour
je suis en charge du commerce à la cci36 et je recherche également des idées pour accompagner les professionnels buralistes à réinventer leurs espaces marchands.
Vos idées sont interessantes et il possible d’echanger
Merci de votre contact 0254535273