Recycler les infrastructures et les friches industrielles de la ville

L’Ecole de design Nantes-Atlantique a été invitée à participer et à rendre compte des échanges du Sommet mondial Ecocity. Une chronique en 10 articles questionnant les enjeux de la ville durable.
 

Face à l’augmentation du prix du foncier et en alternative à l’étalement urbain, le recyclage des friches industrielles des villes a aujourd’hui le vent en poupe. Quels sont les enjeux de cette pratique ? Comment est-elle mise en œuvre ? Quels sont les apports du design dans cette discipline ? Quelques éléments de réponse en prolongement des débats initiés à Ecocity.

Le recyclage urbain : mode d’emploi. © Sandra Pelletier

Le recyclage urbain : mode d’emploi. © Sandra Pelletier

Une usine désaffectée, un hangar inexploité ou encore des docks abandonnés, voilà le nouveau paysage urbain. Ces bâtiments hier encore encombrants deviennent aujourd’hui un véritable enjeu pour les villes désireuses de voir renaître leur riche patrimoine industriel. Enjeu d’autant plus important qu’avec le développement de nos villes certains bâtiments se retrouvent en plein centre. A Nantes, c’est désormais l’industrie de la culture qui vient habiter les vestiges d’un passé ouvrier (chantiers navals, usine LU…). Face à la remise en cause totale de notre modèle, il y a fort à parier que ce simple réemploi ne suffira pas : quel avenir pour nos autoroutes dans un monde sans voitures ?

Le Lieu Unique à Nantes, un complexe culturel installé dans les anciennes usines LU. © Karim Gabou

Le Lieu Unique à Nantes, un complexe culturel installé dans les anciennes usines LU. © Karim Gabou

La Cathédrale verte de Montréal : un emblème pour le recyclage urbain

Nicolas Vezeaux et Jean-Baptiste Reulet sont deux montréalais persuadés que le développement de leur ville passera par la réhabilitation des friches industrielles. Ils ont ainsi jeté leur dévolu sur d’anciens incinérateurs devenus obsolètes en plein centre-ville de la métropole québécoise. Le projet baptisé « Cathédrale verte » est pensé pour être une future référence du recyclage urbain. Les buts de l’entreprise : valoriser les bâtiments et connecter les citoyens à leur patrimoine tout en créant une signature forte pour le territoire. Les mots d’ordre : conserver l’existant, dépolluer et implanter de nouvelles technologies. Les incinérateurs deviendront des unités de valorisation des déchets promouvant le savoir-faire et révélant l’histoire des lieux. Ouverture prévue en 2017.

Bellastock : un festival dédié au recyclage urbain

Réunir 1000 étudiants et jeunes architectes pendant 5 jours autour du recyclage urbain, c’est le pari fou lancé par les organisateurs du festival Bellastock. Ce Woodstock du recyclage a investi les entrepôts du Printemps devenus pour l’occasion un véritable laboratoire d’expérimentations autour du détournement des déchets et matériaux issus du site. Le but de cette expérience : questionner les étudiants sur leur rapport aux ressources limitées, notamment dans l’acte de bâtir. Tous ont ainsi pu exprimer les possibilités du réemploi et les potentialités constructives d’objets et architectures tombés en désuétude.

Le recyclage urbain, outil du designer

Le recyclage urbain, outil du designer. © Sandra Pelletier

Le recyclage urbain, outil du designer. © Sandra Pelletier

Dans cette véritable course au recyclage le designer n’est pas en reste ! Le recyclage devient son outil créateur et ré-utilisateur de matière première. Repenser la ville à travers ses mutations en prenant en compte son histoire, voilà les apports de cette matière nouvelle. Sandra Pelletier, étudiante en 5ème année à l’Ecole de Design Nantes-Atlantique, a fait du recyclage urbain sa spécialité : « Je m’oriente plutôt sur la question du co-design : comment faire émerger les besoins des usagers et créer ensemble des projets. Je veux mettre en avant l’identité d’un lieu en valorisant son patrimoine ». Créer une infrastructure flexible, au service des usagers, et durable, grâce à la reconversion, sont les principaux défis auxquels elle doit faire face. En investissant les anciens chantiers Dubigeon, à Nantes, elle souhaite faire cohabiter ce monde industriel avec une réhabilitation des locaux pour créer une parcelle mutable.

Les locaux des anciens chantiers Dubigeon à Nantes, un lieu à investir par le recyclage. © Sandra Pelletier

Les locaux des anciens chantiers Dubigeon à Nantes, un lieu à investir par le recyclage. © Sandra Pelletier

Par Claire Chatelier, Sandra Pelletier, étudiantes en 5ème année option Mutations du cadre bâti, et Zélia Darnault, enseignante

L'École de design Nantes Atlantique
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Vos réactions

Nzazi Katia
7 septembre 2017

Bonjour,
j’ai beaucoup aimé votre dessin qui résume le propos de mon mémoire sur la mutabilité des sites bâtis et non bâtis dans la commune de Vitry-sur-Seine.
Je suis actuellement en master 2 territoire et développement durable et je me demandais si il était possible d’utiliser votre dessin pour illustrer la première page de mon mémoire en vous citant.
Cordialement,
Mlle Nzazi Katia

Fabienne Bouloc
7 septembre 2017

Bonjour,
Merci de votre intérêt pour notre blog ! Nous nous renseignons auprès de l’auteur de l’article et nous vous tenons au courant.
Cordialement,
L’équipe Demain la Ville

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