Quito et la ville de demain
La conférence Habitat III se tiendra à Quito du 17 au 26 octobre 2016. Cet événement mondial qui a lieu tous les 20 ans entend définir un Nouvel Agenda Urbain. Le rapport officiel La ville qu’il nous faut 2.0 définit 10 principes pour parvenir « à un meilleur avenir urbain ».
Le rapport de 64 pages publié par l’ONU Habitat et la World Urban Campaign résume le discours officiel sur les objectifs de la Conférence Habitat III. Les différentes recommandations que l’on y trouve proviennent des 26 campus urbains qui se sont déroulés partout dans le monde (Italie, Inde, Brésil, Mexico, Chine, Suède…) en vue d’Habitat III. Le rapport revient sur un grand nombre de défis majeurs auxquels font face les villes du XXIe siècle, notamment la redéfinition du rôle et des responsabilités des agences publiques, « mal définis et obsolètes », ou la lutte contre l’étalement urbain non maîtrisé en raison de « mauvais choix en matière d’urbanisme ».
Des défis majeurs
Le gaspillage des eaux, des sols et de l’énergie constitue également une préoccupation essentielle « puisqu’il exacerbe les causes et conséquences du changement climatique ». Le manque de transparence dans les politiques d’urbanisme et dans les décisions prises est directement pointé, il a pour effet d’entraîner « un déficit de confiance de la part de la société civile et des entreprises ». Comment regagner la confiance de la société civile vis-à-vis de ceux qui fabriquent la ville ?
Autre enjeu essentiel : de larges segments de la population mondiale ne peuvent toujours pas accéder à un logement abordable, faute d’une politique adaptée. Résultat, la population des bidonvilles ne cesse d’augmenter, en Asie et en Afrique notamment, tout comme le nombre des sans-abris.
Le droit à la ville
Rappelons qu’aujourd’hui 1 % de la population mondiale accapare 50 % de la richesse. Les inégalités continuent de s’aggraver dans les villes, et ce d’année en année, comme le signalait Oxfam dans son dernier rapport, début janvier 2016. Le droit à la ville est « individuel et collectif », et signifie le droit de changer et de réinventer la ville d’après les souhaits de ses habitants. Il naît dans les rues avec une volonté d’appropriation des espaces publics, comme en Turquie en 2013 suite au projet de destruction du parc Gezi. Habitat III entend dorénavant prendre en compte officiellement les revendications de la société civile partout dans le monde pour assurer justement un droit à la ville digne de ce nom. La Plateforme Globale pour le Droit à la Ville (GPR2C, Global Platform for the Right to the City), un réseau international d’organisation de la société civile et de gouvernements locaux qui a vu le jour en 2014 à Sao Paulo, viendra défendre cette notion largement débattue aujourd’hui.
Des accords non contraignants
Le principal objectif d’Habitat III est de promouvoir des villes « plus justes, plus démocratiques et plus durables, » c’est pourquoi les travaux de la Conférence se baseront sur les conclusions de la COP21 qui s’est déroulée à Paris en novembre 2015. Néanmoins, les éventuels accords signés par les États à Quito ne seront pas contraignants, ce qui a de quoi laisser perplexe face à l’écart entre la théorie et la pratique pour pallier les défis liés à l’urbanisation dans le monde. Le rapport « La ville qu’il nous faut 2.0. » est librement consultable ou téléchargeable sur Internet.
https://issuu.com/worldurbancampaign/docs/tcwn_french_final
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Les cinq plus grandes villes du monde :
Tokyo : 38 millions d’habitants
Delhi : 25 millions
Shanghai : 23 millions
Mexico, Mumbai, Sao Paulo : 21 millions
Les 10 principes définis par « La ville qu’il nous faut 2.0 »
Principe 1
La ville qu’il nous faut favorise l’inclusion sociale. Elle est « éthique, juste et centrée sur l’être humain ».
Principe 2
La ville qu’il nous faut est abordable, accessible et équitable
Principe 3
La ville qu’il nous faut est inclusive et dotée d’un dynamisme économique
Principe 4
La ville qu’il nous faut est gérée collectivement et gouvernée démocratiquement
Principe 5
La ville qu’il nous faut favorise un développement territorial cohérent
Principe 6
La ville qu’il nous faut est résiliente et régénératrice
Principe 7
La ville qu’il nous faut porte des identités communes et un sentiment d’appartenance
Principe 8
La ville qu’il nous faut est bien aménagée, adaptée aux piétons et aux transports
Principe 9
La ville qu’il nous faut est une ville sûre, saine et source de bien-être
Principe 10
La ville qu’il nous faut apprend et innove