Qu’est-ce que le recyclage ?
Si tout le monde connaît le terme « recyclage », peu de Français, 44% seulement, déclarent le pratiquer le recyclage de manière systématique. Le recyclage est pourtant financé par le contribuable, encouragé à s’y mettre par des mesures de plus en plus incitatives.
Que recycler ?
Transformer six bouteilles en plastique en un T-shirt, 114 aérosols en une trottinette, 700 canettes en un cadre de vélo… c’est ça le recyclage ! Une façon de réduire le volume des déchets, donc la pollution, tout en préservant les ressources naturelles et en donnant une deuxième vie à des objets ou matériaux déjà utilisés. Des emballages plastiques aux téléphones portables, en passant par les voitures, les vêtements… aujourd’hui, tout se recycle, ou presque, et il est très facile de participer au recyclage. D’autant plus que si aucune loi n’impose le recyclage, la pratique est financièrement encouragée par les pouvoirs publics.
Recycler la maison
Toutes les communes de France ont mis en place un système de tri sélectif, et ce depuis 1974. Il suffit de déposer les déchets, par nature, dans la poubelle qui convient : le verre d’emballage dans la verte, le plastique, le carton et le papier dans la jaune et le reste, dans la poubelle grise ou noire, sauf pour ceux qui se sont mis au compost pour leurs déchets organiques. Mais attention : certains produits sont à jeter dans des espaces de collecte spécialisés, comme les piles et les cartouches d’encre vides. D’autres déchets ne sont pas recyclés. C’est le cas des cartons sales et humides, des papiers photo, du papier peint, du papier aluminium, des capsules de café, des gobelets, de la vaisselle et des barquettes alimentaires en plastique ainsi que des objets en verre autres que des bouteilles. En cas de doute, il est possible de consulter le Guide du tri. De quoi éviter de compliquer le travail de ceux qui transportent les quelque 2,1 kilos d’ordures journalières par habitant — selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) — vers les centres de tri pour les décortiquer par familles de matériaux. Les déchets sont ensuite compactés puis revendus à des usines pour en faire de nouveaux produits. Par exemple, six briques de lait serviront à fabriquer un rouleau de papier toilette, neuf boîtes de conserve une boule de pétanque, 36 bouteilles en plastique une couette…
Recycler au bureau
La même démarche de tri se développe dans les entreprises. Depuis janvier 2018, toutes les sociétés d’au moins 20 salariés sont obligées de trier et de recycler leurs déchets. Mais le recyclage, ce n’est pas que le tri et la fabrication à base de déchets, c’est aussi une démarche qui vise à réduire les déchets à la source. Par exemple, en optant pour une tasse à café réutilisable plutôt que pour un gobelet en plastique, en évitant d’imprimer des documents, d’utiliser des post-its (non recyclables), en éteignant son ordinateur ou encore en achetant des cartouches d’encre réutilisables.
Recycler au jardin
Le recyclage, c’est aussi la réutilisation d’objets qui ont déjà servi tels quels. Cette pratique est très répandue dans les jardins, avec des palettes en bois utilisées comme carrés de plantation, des boîtes de conserve devenues des pots, d’anciennes fenêtres reconverties en vitres pour châssis ou encore des emballages de pâtisseries industrielles transformés en mini-serres… Les possibilités n’ont comme limites que l’imagination des jardiniers.
Prime au recyclage
D’une certaine manière, recycler c’est aussi savoir se passer des appareils trop polluants, comme les voitures, par exemple. Pour inciter les Français à faire recycler leurs véhicules anciens, le gouvernement a instauré une prime à la conversion, versée lors de la mise à la casse d’un véhicule diesel ou essence en échange de l’achat d’un véhicule neuf ou d’occasion électrique ou moins polluant. Certaines communes cherchent également à pousser leurs habitants à se mettre au recyclage en finançant, en partie, un compost. Hormis ces deux mesures d’aide au financement directes, certaines communes mettent en place d’autres mesures, qui relèvent davantage de la sanction.
Qui finance le recyclage ?
Pour inciter leurs habitants à mieux trier leurs déchets, certaines communes ont pris des arrêtés. Les éboueurs peuvent, par exemple, ne pas enlever une poubelle lorsqu’elle déborde de déchets recyclables. Près de 190 communes en 2016 avaient mis en place une surtaxe des déchets, via ce que l’on nomme la tarification incitative. Elle permet d’inclure une part variable dans la facture déchets des ménages, calculée selon la quantité de déchets générés. Pour le savoir, certaines communes ont apposé des codes-barres sur les poubelles, qui permettent aux éboueurs de constater la fréquence de ramassage et la quantité de déchets. Plus les chiffres sont élevés, plus cela coûte cher.
Le gouvernement a annoncé, fin mars 2018, qu’il souhaite mettre en place un système de consigne pour les plastiques. Comme en Allemagne pour les bouteilles en verre, le consommateur récupérera le surcoût de la consigne à chaque dépôt de bouteilles. Une façon d’inciter de manière concrète au recyclage, même si celui-ci est déjà financé par le contribuable au moyen de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) ou de la redevance d’enlèvement des ordures ménagères (REOM). Enfin, l’écocontribution, que les Français payent souvent sans s’en rendre compte, est reversée aux différents éco-organismes chargés de recycler les produits.