Qu’est-ce que l’énergie fossile ?
Que ce soit le gaz, le pétrole ou le charbon, l’énergie fossile est le type d’énergie le plus consommé par l’être humain (chauffage, transports, électricité, etc.). Pourquoi utilise-t-on autant l’énergie fossile ? Est-elle polluante ? Éléments de réponses.
Énergies fossiles : quelle est la plus consommée ?
L’énergie fossile est l’énergie produite à partir d’un combustible fossile, qui est lui-même un composé chimique riche en carbone. Formés par l’accumulation et la dégradation de la matière organique pendant plusieurs millions d’années (d’où leur nom de fossile), ces combustibles sont trouvables dans les sols de la planète.
Les ressources fossiles les plus connues sont trois hydrocarbures : le pétrole qui représentait 33 % de l’énergie mondiale commercialisée en 2016, le charbon qui en représentait 27,5 %, et le gaz naturel qui en représentait 24,2 % (selon le dernier bilan mondial statistique de l’énergie publié par le géant du secteur BP). Chacun de ces hydrocarbures a une utilité spécifique : le pétrole est particulièrement utilisé pour le déplacement de l’être humain (transports), le gaz naturel pour son chauffage, et le charbon pour produire de l’électricité (même s’il est aussi possible de produire de la chaleur avec du charbon).
D’autres combustibles fossiles existent comme le lignite, la tourbe, le gaz de schiste ou encore le gaz de couche (aussi appelé gaz de houille). L’Agence internationale de l’Énergie et BP estiment que 85 % de la consommation d’énergie primaire du globe (aussi appelée mix mondial) utilise ces ressources fossiles. Malgré les subventions publiques actuellement accordées, les énergies renouvelables ne représentent que 11 % environ (hors énergies autoconsommées) de la consommation mondiale (hydroélectricité 6,9 %, éolien 1,6 %, biomasse et géothermie 1 %, biocarburants 0,6 %, solaire 0,6 %, selon BP). Accentué par le drame de Fukushima survenu en 2011, le recul de l’utilisation de l’énergie nucléaire est aujourd’hui significatif (4,5 % de l’énergie mondiale produite en 2016).
Les inconvénients de l’énergie fossile
Si l’énergie fossile reste actuellement indispensable au quotidien de l’être humain (transport, électricité, chauffage, production industrielle, etc.), celle-ci n’est pas considérée comme une énergie du futur. Par définition, les énergies fossiles sont des énergies utilisant des ressources terrestres non renouvelables puisque le charbon, le pétrole et le gaz naturel mettent des millions d’années à se constituer. De plus, les réserves de la planète en ressources fossiles ne sont pas sans fin. D’après l’ONG Global Footprint Network, elles devraient même être quasiment épuisées avant la fin du siècle prochain si l’être humain continue de consommer autant d’énergie fossile. Au rythme de la consommation actuelle par rapport aux réserves mondiales prouvées d’énergies non renouvelables, il resterait entre 50 à 100 ans avant la fin du pétrole, entre 60 et 70 ans en ce qui concerne le gaz et environ 200 ans pour le charbon.
Autre énorme problème, l’extraction et la transformation des combustibles fossiles pour la consommation de l’homme entraînent l’émission d’une grande quantité de gaz à effet de serre (GES). Il s’agit même là de la source principale des GES qui contribuent au phénomène du réchauffement climatique et qui incluent le très polluant dioxyde de carbone (ou CO2). En mai, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé que la pollution de l’air tuait chaque année 7 millions de personnes dans le monde. Inégalement réparties sur la planète, les ressources en énergie fossile sont à la fois source d’intérêt économique mais aussi de conflits entre les régions. Se réunissant régulièrement au sujet des différents dangers pesant sur la planète du fait de cette crise énergétique généralisée, la communauté internationale est arrivée à s’entendre presque dans son ensemble lors de la Conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques (195 pays sur 197 pays reconnus par l’ONU ont signé l’Accord de Paris sur le climat). Cet accord international sur le climat fixe comme objectif une limitation du réchauffement mondial entre 1,5 °C et 2 °C d’ici 2100, avec pour ce faire la substitution progressive des énergies fossiles par les énergies renouvelables. Dans la foulée, les maires de France se sont aussi engagés à poursuivre les objectifs de transition écologique prévus dans l’accord, notamment en mettant en place des initiatives de villes durables, parfois à l’aide d’architectes ou d’urbanistes à la conscience écologiste.
Les avantages de l’énergie fossile
L’énergie fossile est devenue indispensable à la révolution industrielle, période depuis laquelle l’être humain n’a cessé d’augmenter ses besoins en matière d’énergie (augmentation de 101 % de la consommation énergétique mondiale finale de 1973 à 2015).
Devant l’énorme demande actuelle en énergie, l’être humain privilégie les énergies fossiles qui lui coûtent en principe moins cher que les énergies renouvelables, et se trouvent donc plus rentables.
Première source de production d’électricité, le charbon est particulièrement apprécié des pays émergents (à la croissance économique rapide et à la population nombreuse) pour son coût peu élevé. Facilement transportable comme le gaz naturel (via des oléoducs, gazoducs, etc.), le pétrole a vu son prix baisser ces dernières années, devenant encore un peu plus attractif.
Il faut également ajouter que les énergies fossiles sont utilisées par l’homme depuis de nombreuses années et qu’elles sont donc considérées comme un type d’énergie facilement maîtrisable et, par conséquent, plus pratique d’utilisation. Pour toutes ces raisons, les secteurs de l’industrie et des transports, qui représentent quasiment 60 % de la demande mondiale en énergie (29 % pour l’industrie et 29 % pour les transports), ont particulièrement recours aux trois sources d’énergie fossile principales (pétrole, charbon, gaz naturel).