Quelles solutions pour lutter contre les îlots de chaleurs urbains ?

La vague : un projet de rafraîchissement urbain au cœur de Montréal © Arcadia Studio
16 Juil 2020 | Lecture 3 minutes

3°. C’est l’écart de température que l’on peut observer entre le centre urbain d’une grande ville comme Nantes et sa périphérie. À Paris, la nuit, cette différence peut atteindre jusqu’à 10°. Évidemment, avec le réchauffement climatique, la bétonisation et la disparition croissante des espaces verts en milieu urbain ces différences ne risquent pas de s’atténuer, bien au contraire. Alors d’ici quelques années le centre-ville sera-t-il invivable, car trop chaud ? Peut-on envisager des solutions pour lutter contre les îlots de chaleurs urbains ?

© Gabriel Côme

© Gabriel Côme

Utiliser les lieux délaissés de la ville pour générer de la fraîcheur

Avec les différentes mutations urbaines nos villes se transforment, leurs formes changent, elles s’adaptent à de nouveaux usages. Ainsi, des endroits autrefois largement plébiscités deviennent aujourd’hui obsolètes, délaissés, et des espaces se retrouvent vidés de leurs fonctions initiales. Mais la ville a horreur du vide, et trouver de nouveaux usages pour ce que l’on appelle désormais de façon péjorative des « non-lieux » devient alors essentiel. Pourquoi, donc, de pas se servir de ce handicap comme d’un atout ? Peut-on imaginer le non-lieu comme un endroit permettant de produire de la fraîcheur, et ainsi de rendre les températures urbaines plus supportables, notamment en été ? Permettre, par exemple, à la végétation de venir (re)coloniser ces lieux est une façon d’atténuer la chaleur.

Laisser la nature reprendre ses droits dans les lieux délaissés de la ville : une solution pour lutter contre les îlots de chaleur urbains. Ici une mise en œuvre du tiers paysage de Gilles Clément à Saint-Nazaire © jardinspaysdelaloire.fr 

Laisser la nature reprendre ses droits dans les lieux délaissés de la ville : une solution pour lutter contre les îlots de chaleur urbains. Ici une mise en œuvre du tiers paysage de Gilles Clément à Saint-Nazaire © jardinspaysdelaloire.fr

Car les apports du végétal sont nombreux en la matière : générateurs d’ombre, rejet d’humidité captée… les atouts des plantes sont nombreux. Créations de canopées urbaines végétales, végétation sur les toits ou encore laisser la nature reprendre ses droits à la manière du tiers paysage de Gilles Clément sont donc des solutions permettant à la fois de retrouver des usages aux non lieux et de lutter contre les îlots de chaleurs au cœur des villes.

Vous pouvez d’ailleurs consulter notre vidéo consacrée au sujet !

Profiter des changements d’usages de nos villes pour davantage de fraîcheur

Parmi les changements d’usages notables à prévoir dans nos villes du futur, la baisse de la part de la voiture semble se dessiner. Et qui dit moins de voiture, dit des places de stationnement qui deviendront obsolètes. Alors ces nouveaux espaces disponibles pourront-ils contribuer au mieux-être urbain, notamment par la création d’espaces de fraîcheur ? C’est en tout cas ce qui a été imaginé à Montréal où une installation urbaine vient prendre place sur cinq places de parking de la rue St Denis. Intitulés « la vague » en raison de leurs formes, ces panneaux de bois équipés de brumisateurs constituent une véritable pause fraîcheur au cœur d’une ville dont les températures estivales sont souvent très hautes. Une façon d’inspirer les autres métropoles ayant à faire face aux mêmes problématiques.

La vague : un projet de rafraîchissement urbain au cœur de Montréal © Arcadia Studio

La vague : un projet de rafraîchissement urbain au cœur de Montréal © Arcadia Studio

Un mobilier urbain pour agir sur les îlots de chaleur

Gabriel Côme, étudiant en deuxième année de cycle master à L’École de design Nantes Atlantique, a choisi d’utiliser le mobilier urbain comme un moyen de lutter contre les îlots de chaleur au centre de nos villes. Il a ainsi créé Oasis un lampadaire qui cumule plusieurs fonctions permettant l’apport de fraîcheur. Recouvert de plantes dépolluantes, le lampadaire se servirait des bienfaits de la végétation déjà évoqués. Doté d’un écran d’informations, il alerterait sur les dangers liés à l’augmentation de la température. Sa forme mouvante, tantôt lampadaire traditionnel, tantôt abris de type parasol, permettrait de générer de l’ombre dans des centres-villes qui peuvent en manquer cruellement. Enfin, une fonction brumisateur apporterait un bienfait immédiat aux usagers en manque de fraîcheur. De quoi se rassurer : la chaleur urbaine n’est peut-être plus une fatalité.

Oasis est un mobilier urbain inventé pour lutter contre les îlots de chaleur en centre-ville © Gabriel Côme

Oasis est un mobilier urbain inventé pour lutter contre les îlots de chaleur en centre-ville © Gabriel Côme

Par Zélia Darnault, enseignante à L’École de design Nantes Atlantique

L'École de design Nantes Atlantique
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