Quand la mobilité se partage
Il est des évidences évidentes qui peinent à être vues. Depuis que le monde fabrique des voitures, il les équipe de 4, 5 voire même 7 places depuis l’avènement des monospaces. Pourtant parallèlement, le nombre de passagers par déplacement en voiture stagne (voire baisse légèrement) autour de 1,4 en France.
Nul besoin de ces savants calculs pour se rendre compte que nos voitures sont rarement remplies. Sur-dimensionnées pour leur usage quotidien, elles sont par conséquent sur-consommatrices de ressources diverses (carburant mais aussi espace et matériaux de fabrication) et sur-émettrices de CO2, entre autres. Un constat qui a tardé à émerger tant la voiture fait partie de notre culture industrielle moderne mais qui a donné naissance à quelques unes des innovations les plus intéressantes de ces dernières années dans le domaine du transport urbain et péri-urbain. Au coeur de ces innovations: le partage. L’idée que pendant ces phases d’inutilisation par son propriétaire, une voiture peut servir à d’autres. Ou celle, plus générale, qu’il n’est pas nécessaire de posséder une voiture pour s’en servir. C’est la fameuse économie de fonctionnalité.
L’auto-partage fait partie des modèles tirés de cette idée. D’abord mis en oeuvre par des sociétés privées comme Zipcar aux Etats-Unis (racheté par le groupe américain de location de voitures Avis le 2 janvier dernier), son principe a aussi donné naissance à Autolib à Paris qui compte déjà près de 50.000 abonnés et plus de 800.000 locations en un an. De quoi faire réfléchir les acteurs de la mobilité, loueurs, constructeurs, pouvoirs publics mais aussi compagnies de taxi, dont les véhicules sont eux aussi désormais proposés en partage par de nouvelles sociétés.
Mais le partage n’a pas attendu Autolib pour se démocratiser. Depuis plusieurs années déjà, le vélo-partage a envahi les grandes villes françaises, favorisant l’usage du 2 roues et la création de pistes cyclables qui viennent ici et là grignoter l’espace traditionnellement réservé à la voiture. De son côté, le covoiturage est aussi en plein développement et s’est structuré au point de devenir un moyen de transport utilisé par 3 millions de Français en 2011. Les parkings dédiés au covoiturage commencent ainsi à peupler les zones péri-urbaines et l’entrée des grands axes routiers.
Porté par la pression croissante sur les revenus des particuliers et le développement des technologies (mobile, géolocalisation, paiements en ligne, etc) le partage pourrait bien devenir une activité rémunératrice comme une autre pour les utilisateurs de véhicules individuels. Le covoiturage mais aussi la location entre particuliers comme le proposent déjà des sites tels que Buzzcar ou Drivy (anciennement Voiturelib), ou encore le colis-voiturage qui permet de se faire rémunérer pour le transport de colis, sont autant d’initiatives allant dans ce sens. Autant de pistes pour exploiter au mieux les ressources de mobilité existantes plutôt que d’en produire de nouvelles. Autant d’innovations qui conditionneront à coup sûr le visage de la ville de demain.
Vos réactions
Après une phase de découverte, cet usage semble être promis à un essor rapide et intéresse donc les acteurs traditionnels de la location automobile (Avis, Hertz,…). Le marché des véhicules partagés
devrait atteindre 10 milliards de dollars dans
les prochaines années, dont 3 milliards chacun pour
l’Amérique du Nord et l’Europe, et 4 milliards dans la zone Asie-Pacifique.
Pour compléter sur le sujet du taux de remplissage des véhicules, il y a un excellent article dans le Sciences & Vie de janvier sur la seconde génération de voitures électriques. Cet article évoque notamment la nécessité pour ces modèles de faire la chasse au gaspillage. Le mensuel prend pour exemple le cas de la climatisation, qui ne sera active que pour les sièges occupés. Plus dé détails dans le l’article que je vous invite fortement à lire !
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