Patrimoine agricole commun – Utopies urbaines 1/7

L’exercice est convenu : « dessine-moi une ville verte ». Les étudiants du Design Lab Ville Durable de l’Ecole de Design Nantes Atlantique, encadrés par Clémentine Laurent-Polz, architecte, se sont prêtés au jeu de la confrontation des imaginaires en partant d’une donnée : les changements des modes de production agricole.

Et si l’approvisionnement des villes en nourriture façonnait nos territoires demain ? Ces utopies, ou parfois contre-utopies, sont le moyen de réinterroger l’économie et le rapport du citoyen au territoire au travers du design urbain. Une saga en 7 volets.

Patrimoine agricole commun - Olivier Malgat, Laure Mercier, Marie-Astrid Simon, Estelle Thebault

Patrimoine agricole commun – Olivier Malgat, Laure Mercier, Marie-Astrid Simon, Estelle Thebault

Et si, en 2050… Un foncier rare à préserver

Nous sommes dans une ville française de grande taille. Les terres urbaines sont très fertiles et la place au sol est devenue une denrée rare. Pour subvenir aux besoins alimentaires de la population, une seule solution : protéger la surface agricole au même titre qu’une église ou un château. Comment réintégrer des zones agricoles dans des villes qui manquent déjà de place pour les logements ? Comment préserver au mieux les ressources et en créer de nouvelles ? Doit-on patrimonialiser les surfaces agricoles ? C’est à ces questions qu’ont voulu répondre Olivier Malgat, Laure Mercier, Marie-Astrid Simon, Estelle Thebault, tous étudiants en quatrième année à l’Ecole de Design Nantes Atlantique. Leur proposition : une ville utopique dans laquelle l’homme et la nature vivraient en parfaite symbiose pour réinterroger notre position face au bâti et aux terres agricoles.

Libérer l’espace au sol pour l’agriculture

Pour ce groupe d’étudiants, la ville du futur est forcément dense et fortement peuplée. Qui dit forte population dit forte demande en approvisionnement alimentaire. Et quand on a la chance d’habiter sur un terreau fertile, mieux vaut le préserver au mieux pour l’agriculture. « Nous avons voulu libérer le maximum d’espace au sol pour y placer des champs cultivés », explique Laure Mercier. « Nous avons donc imaginé des constructions en hauteur qui remplacent les traditionnels pavillons avec jardins». Et pour optimiser encore plus l’espace, ces immeubles sont pourvus de façades potagères et de toits végétalisés. Des fermes verticales ont également fleuri un peu partout dans la ville. « Même les transports sont verticalisés : nous avons pensé un système de téléphérique et de tram aérien qui peut servir à la fois au transport des personnes et à celui des marchandises», ajoute Olivier Malgat.

Sensibiliser et éduquer le citoyen

L’autre façon de préserver la surface agricole passe par l’éducation et la sensibilisation. « Nous avons voulu que le bâtiment le plus proche de la zone cultivée soit une école afin d’habituer les enfants à protéger leurs denrées », explique Marie-Astrid Simon. De nombreuses actions de sensibilisation autour de l’agro-écologie sont prévues. « Pour nous, chaque citoyen doit être tour à tour acteur, pédagogue et producteur », insiste Estelle Thebault. « Chacun cultive des fruits et des légumes de saison pour faire évoluer les habitudes de consommation des habitants ». Les étudiants ont voulu que les citadins puissent suivre le circuit de production dans son intégralité. Le consommateur a ainsi une visibilité directe sur la production de ses aliments : la mise en pot du miel se fait directement après la récolte sous ses yeux. Dans cette ville où le consommateur est devenu consom’acteur, plus besoin de supermarchés : place à un nouveau mode de consommation sous la forme d’un marché local au quotidien. Cette zone nouvelle sert également à mettre en valeur l’espace public et devient un point de repère dans la ville. Et bien sûr, cette ville est intelligente, notamment en matière de production et de distribution d’énergie qui se font en fonction des besoins de la population et sont optimisés grâce aux Technologies de l’Information et de la Communication.

« Sur notre visuel, nous avons voulu faire apparaître les zones cultivées au premier plan et la ville dense au loin », résume ce groupe d’étudiants. Une manière de montrer que le véritable patrimoine d’une ville peut se situer dans la richesse de ses terres.

Patrimoine agricole commun avec légendes - Olivier Malgat, Laure Mercier, Marie-Astrid Simon, Estelle Thebault

Patrimoine agricole commun avec légendes – Olivier Malgat, Laure Mercier, Marie-Astrid Simon, Estelle Thebault

Par Zélia Darnault, enseignante.

L'École de design Nantes Atlantique
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