Construire un quartier sur un espace urbain longtemps abîmé par les infrastructures : c’est tout l’enjeu du chantier « Nanterre Cœur Université » lancé en janvier dernier. Situé à proximité immédiate de la gare multimodale Nanterre-Université, l’écoquartier défend une « nouvelle fabrique de la ville ».

Les infrastructures multimédia, sportives ou culturelles entendent favoriser les rencontres entre les habitants, les salariés, les étudiants. © Nanterre Cœur Université

Pour Patrick Jarry, maire de Nanterre et Président du Conseil d’administration de l’EPADESA (Établissement public d’aménagement de la Défense Seine Arche), il importait de comprendre un territoire complexe, en raison de son emplacement et du réseau de transports, notamment du RER. Les ambitions du projet sont claires : « Cœur Université est une opération majeure pour Nanterre. Il s’agit de résorber une importante coupure urbaine héritée du passé, et d’y faire émerger un lieu de ville et de vie mixte, que les habitants de Nanterre, les salariés et les étudiants puissent s’approprier ».

Une opération de rénovation urbaine majeure

L’espace urbain de Nanterre s’est considérablement modifié depuis une quinzaine d’années, en témoigne l’éclosion de la ZAC Rouget-de-Lisle, l’écoquartier Hoche, et désormais Cœur Université. Ce futur quartier, d’une surface de 3,5 hectares, s’insère entre la gare multimodale de Nanterre-Université et le quartier des Provinces Françaises. La mue de Nanterre a commencé en 2004 quand l’enfouissement de l’A14 a permis de libérer 300 hectares. Treize ans plus tard, cette cité fait l’objet d’une des plus importantes opérations de rénovation urbaine en Île-de-France.

La nouvelle gare multimodale Nanterre-Université a accueilli ses premiers voyageur en décembre 2015. Elle est au cœur d’un quartier en pleine mutation. © Nanterre Cœur Université

Un écoquartier innovant

« Mixte, intelligent et durable », Cœur Université sera le résultat d’une démarche innovante conçue par Bouygues Immobilier : UrbanEra^®. Pour Emmanuel Desmaizières, Directeur général UrbanEra^®, ce projet est « un pas vers une nouvelle fabrique urbaine, sur-mesure et innovante, aux côtés des collectivités locales ». Une démarche qui regroupe entreprises, start-up, associations et habitants en vue de les fédérer et de les accompagner le temps d’imaginer et de réaliser un véritable écoquartier.

Façades, balcons, potagers partagés et toits terrasses végétalisés sont au programme de l’éco-quartier Nanterre Cœur Université. Le programme Iconik’ reprend la forme d’une proue. © Nanterre Cœur Université

Ginko à Bordeaux, Issy-Grid® à Issy-les-Moulineaux et dorénavant Cœur Université à Nanterre, les quartiers UrbanEra^® défendent une vision : « réunir les bons outils et les meilleurs partenaires afin d’anticiper les évolutions technologiques, économiques, démographiques et environnementales à venir et animer la vie locale de ces quartiers dans la durée. »

Nanterre, qui défend un « projet de ville solidaire et durable », poursuit cette dynamique de rénovation urbaine jusqu’à l’horizon 2030, avec l’aménagement de trois autres secteurs : les Groues, les Bords de Seine et la Boule. Ainsi, le site des anciennes Papeteries de la Seine, avec ses 17 hectares, verra peut-être la création d’un pôle économique autour des éco-industries. « Conçu comme une alternative au tout tertiaire de La Défense, le nouveau site offrira des emplois diversifiés, ouverts à tous. »

Le quartier propose également une offre commerciale variée. Une grande place publique accueille des kiosques, des boutiques éphémères. © Nanterre Cœur Université

Nanterre Cœur Université en quelques chiffres :

• 27 000 m² de bureaux à énergie positive
• 14 000 m² de commerces dont 1 multiplex cinéma de 1500 places
• 1 centre de création numérique sur près de 2000 m²
• 500 logements
• 2 500 m² d’espaces verts et jardins partagés, des espaces publics repensés
• Un parking ouvert au public

Le plan d’aménagement de l’éco-quartier, avec les résidences, les bureaux, les commerces et le cinéma. © Nanterre Cœur Université

Le tout alimenté par 40% d’énergies renouvelables issu d’un mixte énergétique (géothermie, photovoltaïque, biomasse,…) et piloté par un smart grid.

L’opération, qui se déroule en 3 phrases, verra ses premières livraisons intervenir en 2018, les deux autres entre 2019 et 2020.

A titre indicatif, les 500 logements construits laisseront une large place à la mixité sociale, avec 40 % de logement social,  10 % d’accession intermédiaire, 10 % d’accession encadrée et 40 % d’accession libre.