Mutations et innovation urbaine, la ville est à nous !
La Cité des Sciences et de l’Industrie accueille du 14 juin au 5 mars 2017 une exposition consacrée à la « transformation des villes dans le monde ». Malgré de nombreux défis, les initiatives présentées démontrent que des solutions existent pour rendre les villes plus durables.
Pour Bruno Maquart, président d’Universcience, qui regroupe le Palais de la Découverte et la Cité des Sciences et de l’Industrie, l’exposition « propose au visiteur des clés de compréhension des mutations qui transforment nos villes. Chacun peut y jouer un rôle : c’est ce que notre exposition fera découvrir, à quelques mois de l’ouverture de la Conférence Habitat III de l’Onu, à Quito ».
Une scénographie inspirée de la ville ouverte
L’espace d’exposition, soit 1000 m2, se divise en trois grands moments : Villes sous tensions, Terre urbaine et Devenirs urbains. La scénographie est basée sur le concept de « ville ouverte, » pour laisser les visiteurs évoluer librement et découvrir les défis posés aujourd’hui par l’urbanisation. Des dispositifs de sondage invitent chacun à proposer sa « propre pratique de la ville ». L’objectif ? Collecter les réponses puis les comparer à celles des autres visiteurs pour restituer autant que possible une « vision générale de la conception des visiteurs de la ville ».
L’espace Terre urbaine invite à découvrir un film de 8 minutes projeté sur un écran géant hémisphérique : quatre séquences reviennent sur l’urbanisation de la planète, la diversité des territoires urbanisés, la pollution de l’environnement et enfin les inégalités à l’échelle de la planète.
Faciliter et oxygéner la ville
Pour « faciliter la ville », Norman Foster a imaginé le Skycycle, un « réseau cyclable aérien » qui serait construit au-dessus des voies ferrées londoniennes. Le projet, présenté par Fosters + Partners et Space Syntax, experts en urbanisme, permettrait la réalisation de 220 kilomètres de pistes cyclables. Si le projet a de quoi faire rêver les 12000 cyclistes (par heure !) qui en profiteraient, la construction pourrait prendre une vingtaine d’années, de quoi faire patienter bon nombre de Londoniens.
Pour « oxygéner la ville », le trottoir piezo, à Toulouse, produit de l’énergie grâce au va-et-vient des passants. « Il s’agit pour l’instant d’une expérimentation mais ce système unique au monde prouve qu’il est possible de recycler de l’énergie urbaine et donc de développer de nombreuses applications pour la ville », assure Alexandre Marciel, adjoint au maire de Toulouse en charge de l’éclairage public, à l’origine de ce projet. 5 mètres de dalles pourraient alimenter un lampadaire à hauteur de 100 watts. L’élu estime que la consommation de l’éclairage public pourrait être réduite de moitié d’ici 2020 grâce à la « piézoélectricité ».
C’est la première fois que de telles innovations citoyennes sont présentées au grand public.
La ville que nous désirons
L’exposition invite chaque visiteur à enrichir les différents contenus proposés ou à participer à des jeux pour mieux comprendre ce que signifie la consommation en énergie d’une ville ou son attractivité. Le visiteur pourra aussi réaliser une carte subjective pour restituer sa conception du territoire, parisien ou pas, en fonction de sa personnalité. Une interactivité bienvenue qui éclaire les multiples perceptions de la ville.
L’exposition met également en lumière des initiatives dans quatre villes remarquables : Detroit, Medellin, Copenhague, et Songdo en Corée du Sud. En plus d’être ludique, Mutations urbaines fait le point de manière claire sur les conséquences de l’urbanisation du monde. Les nombreuses questions soulevées ont le mérite de tous nous interroger sur la ville que nous désirons ou que nous imaginons.
L’exposition sera présentée en juillet 2017 au Museum of London puis dupliquée pour le Centre de Sciences de Singapour.
Cité des sciences et de l’industrie
30, avenue Corentin-Cariou – 75019 Paris
M Porte de la Villette T 3b
Horaires : Ouvert tous les jours, sauf le lundi, de 10h à18h, et jusqu’à 19h le dimanche