Mobilités adolescentes : les déplacements urbains, un voyage intérieur ?

2 filles sur leur téléphone dans la rue
29 Jan 2018

Les façons dont les mobilités sont abordées par les usagers nous fascinent. Après nous être penchés sur la question des transports et du déplacement chez les seniors, et pour éviter toute guerre des générations, nous nous intéressons aujourd’hui aux mobilités chez les jeunes adultes. Car la question du territoire, et donc de la mobilité dans le territoire, est cruciale lorsque l’on devient adulte.

Les opportunités d’étudier, de travailler, de se divertir et de voyager… sont toutes liées (à des degrés différents) à la possibilité de se déplacer plus ou moins facilement, plus ou moins souvent. Alors en route, et observons les manière dont les 15-25 ans envisagent les nouvelles mobilités !

2 filles sur leur téléphone dans la rue

Il faut que jeunesse se fasse… à pied ou en métro – Crédits LucasAs sur Flickr

Sociabiliser par le transport

A l’âge des premières sorties sans les parents, un vent de liberté souffle évidemment sur les sociabilités adolescentes. Comme le souligne cette étude, l’adolescence est généralement la période de la vie où l’on apprend à se déplacer et à sortir des mouvements pendulaires routiniers. Les mobilités, même lorsqu’elles n’impliquent pas de compétences particulières des usagers (conduire, pédaler, piloter tel ou tel véhicule etc.), ne sont donc pas innées. L’utilisation des transports en commun, l’orientation en zone urbaine ou périurbaine, les transitions de la périphérie vers le centre… tout cela s’apprend ! Et par extension, les déplacements créent bien souvent de nouvelles sociabilités.

2 filles se déplacent avec un fauteuil roulant dans la ville

Se déplacer à plusieurs, c’est toujours mieux – Crédits Kat Northern Lights Man sur Flickr

Si les mobilités adolescentes sont prédéterminées par une multitude de facteurs socio-culturels (revenus des parents, position dans la fratrie, activités extrascolaires…), le contexte résidentiel n’est pas à négliger, les jeunes habitants dans des zones bien desservies par les transports en commun étant clairement avantagés. En sortant d’un contexte strictement familial, amical ou scolaire, les jeunes font leurs premiers pas en autonomie et doivent donc jouer avec les différentes modalités sociales et spatiales inhérentes aux usages des transports en commun. Ces mobilités nouvelles représentent ainsi l’un des vecteurs essentiels de l’insertion de ces urbains balbutiants dans l’espace public. De fait, ces déplacements sont une manière de se confronter et d’apprendre les règles qui peuvent en découler (pour finalement choisir de les respecter… ou non !).

Conjointement, ces voyages quotidiens forgent bien souvent un sentiment d’appartenance à un groupe social, que ce soit positivement (retrouver des visages familiers dans le cadre d’une destination commune, se faire des amis etc.) comme négativement (regards réprobateurs de passagers tiers vis-à-vis de certains adolescents). En somme, cette découverte des mobilités construit les individus, en même temps que les modes de vie urbains sont mis à l’épreuve par ces néo-citadins…

Le permis n’est plus une priorité… dans les villes

Passons ensuite à une tendance de fond depuis plusieurs années chez les jeunes urbains : l’acquisition du permis de conduire – et donc de la voiture personnelle – n’est clairement plus une priorité pour une part importante des jeunes générations. En Île-de-France, seulement 22% des 18-20 ans possèdent le précieux passeport, soit trois fois moins que ceux vivant en milieu rural. Mais la tendance touche à peu près tout le territoire français, dès lors que l’on a affaire à des villes moyennes.

2 jeunes partagent le même vélo dans la ville

Moins de voitures, plus de swag – Crédits V.T. Polywoda sur Flickr

Les raisons sont multiples : coût des cours de conduite puis de l’entretien d’un véhicule rédhibitoires, évolution des pratiques sociales et numériques… Aussi, les problématiques environnementales sont au coeur des préoccupations des générations actuelles.

Des déplacements éco-responsables

C’est également le constat qui ressort d’une étude récente commandée par Ford à Kantar TNS. Le déplacement en voiture individuelle n’intéresse plus vraiment la jeunesse, et cette dernière semble largement favoriser la rentabilité de ses déplacements motorisés.

Evidemment, comme l’étude a été réalisée pour Ford, la question de la voiture n’est tout de même pas évincée du débat… Mais dans ce domaine encore, les jeunes se distinguent en se revendiquant très favorables au covoiturage – même sur de courtes distances – et, dans une moindre mesure, aux transports mis à disposition à la demande et aux véhicules en libre-service. Là encore, c’est bien l’optimisation et le collaboratif qui sont de mise. Cela dit, ne soyons pas naïfs, les jeunes privilégient un certain nombre de ces outils et services pour palier une précarité évidente.

Outils de sociabilisation, les mobilités des jeunes semblent ainsi plus en phase avec leur temps (ils profitent ainsi de certains outils numériques et/ou services émergents) et les enjeux à venir (notamment écologiques) que celles pratiquées par leurs aînés.

Thomas Hajdukowicz

{pop-up} urbain
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