Ljubljana : les secrets d’une capitale green
Mardi 24 juin, la capitale slovène a été élue « capitale verte européenne pour l’année 2016 ». Un titre qu’elle doit notamment à une politique volontariste en matière de restriction de la circulation automobile.
Chaque année, l’Union Européenne récompense une grande ville du continent (au moins 200 000 habitants) pour ses efforts en matière de développement durable. Mardi 24 juin, c’est Ljubljana qui a été élue « capitale verte européenne pour l’année 2016 ». La capitale de la Slovénie, qui a devancé sur le fil les villes d’Essen (Allemagne), Nimègue (Pays-Bas), Oslo (Norvège) et Umea (Suède), succède au palmarès à Nantes, Copenhague et Bristol. Et devient, au passage, la première métropole d’Europe de l’Est à intégrer ce prestigieux palmarès.
Si Ljubljana a rempli avec brio les douze critères de performance nécessaires pour remporter le titre (performance énergétique, gestion des déchets, etc.), c’est la stratégie de développement durable de la ville, baptisée « Vision 2025 », qui a particulièrement séduit le jury. Depuis 2004, en effet, la ville n’a pas ménagé ses efforts, notamment en matière de mobilité durable et de protection de l’environnement.
Une ville dé-motorisée
Parce qu’elle était trop souvent paralysée par les bouchons, Ljubljana a décidé de fermer totalement son centre-ville au trafic automobile. Une mesure radicale, mais finalement très bien acceptée par les habitants. Cette décision s’est accompagnée de la promotion de véhicules plus propres, roulant au gaz ou à l’électricité. C’est le cas notamment des Kavalir, de drôles d’engins électriques permettant de circuler gratuitement et à allure réduite (25 km/h maximum) dans le centre-ville. Pratique, surtout pour les touristes, les personnes âgées et celles à mobilité réduite. D’ici à 2020, 1400 bornes de recharge électrique doivent également être installées à travers la ville, tandis que de nouvelles stations-service de gaz naturel devraient également ouvrir leurs portes.
L’autre succès de Ljubljana en matière de transports, c’est l’installation en 2011 du service de vélos partagés « BicikelJ », qui a déjà permis de réaliser plus de 1,6 million de trajets. La ville ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. En 2012, elle s’est engagée à augmenter encore la place des transports doux dans la vie quotidienne des habitants. Objectif : qu’en 2020, les transports publics, les déplacements non motorisés et les véhicules particuliers représentent chacun un tiers de l’ensemble des mobilités dans la ville.
Un air purifié
Outre la mobilité durable, l’autre priorité de la municipalité de Ljubljana a été d’aménager la ville de façon à contribuer l’amélioration de la qualité de l’air. Depuis 2010, plus de 2000 arbres ont été plantés le long des grandes artères et dans les nombreux espaces verts de la ville. Cinq nouveaux jardins publics ont également vu le jour, couvrant au total une surface de 40 hectares. En plus de l’aménagement urbain, les autorités locales ont incité les habitants de Ljubljana à adopter des modes de vie plus respectueux de l’environnement. Le chauffage au bois, encore très répandu au début des années 2000, a par exemple été interdit dans les quartiers qui bénéficient d’un système de chauffage urbain ou d’un accès au réseau de gaz naturel.
Bref, sans forcément mettre en place de mesures révolutionnaires ou très originales, la nouvelle « capitale verte » de l’Europe a su identifier ses priorités en matière de protection de l’environnement et associer les citoyens à sa politique volontariste. Et c’est déjà pas mal.