Limiter les émissions de CO2 des bâtiments

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13 Fév 2017

À l’exception des énergies renouvelables, toutes les énergies sont émettrices de CO₂, principal gaz à effet de serre à l’état naturel. Les gisements de progrès immédiats en matière d’efficacité énergétique se situent à deux niveaux : les systèmes de chauffage et l’enveloppe du bâtiment. Ils doivent être associés avec d’autres mesures : changement de comportement des usagers, conception bioclimatique, modification du mix énergétique, mutualisation de l’énergie et des espaces…

Immeuble low-tech et passif dans le Vorarlberg

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Aspect très minéral pour le bâtiment 2226 et ses abords dans la zone d’activités de Lustenau. Archphoto inc © Baumschlager Eberle

Minimiser la consommation d’énergie avec moins de technologie, tel est le défi relevé dans ce bâtiment conçu sans chauffage ni refroidissement et dépourvu de système de ventilation technique. Avec l’électricité comme seule énergie, l’immeuble de plateaux libres respecte les standards de confort intérieur : teneur en dioxyde de carbone (CO2), niveau d’hygrométrie (40 %), qualité de l’air et fourchette de température comprise entre 22 et 26° C. Les données de confort sont analysées par un logiciel qui agit, en fonction d’elles, sur différents organes du bâtiment pour les améliorer.

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La cafétéria au rez-de-chaussée. Archphoto inc © Baumschlager Eberle

Les concepteurs jouent sur l’inertie thermique d’une double enveloppe en brique creuse enduite de plâtre de chaux sur les deux faces, et sur sa capacité de stockage de la chaleur résiduelle des utilisateurs, des ordinateurs, de l’éclairage, ainsi que du rayonnement solaire. Murs et sols servent aussi à stocker la fraîcheur nocturne et différer son transfert à l’air de la pièce.

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Un bureau à l’étage avec des tables en bois aux assemblages sans clou ni vis. Archphoto inc © Baumschlager Eberle

Les espaces bénéficient de belles proportions (3,36 mètres sous plafond aux étages) et sont libres de cloisonnement et de branchement grâce à un plancher bois sur plots. Les fenêtres positionnées en profondeur des murs permettent de maîtriser l’apport de chaleur ; inclus dans l’huisserie, un volet d’aération est actionné automatiquement pour assurer en permanence une température agréable dans les pièces équipées de capteurs de contrôle. L’éclairage sert de chauffage d’appoint pendant les jours les plus froids, mais c’est assez rare. L’équipe d’architectes est convaincue de l’avenir de cette démarche d’optimisation de la consommation d’énergie visant à se passer de machines, lourdes en entretien et en maintenance.

  • Lieu : Millennium Park à Lustenau, Autriche
  • Maîtrise d’ouvrage : AD Vermietung OG
  • Maîtrise d’œuvre : Baumschlager Eberle, architecte
  • Programme : bureaux et logements
  • Surface : 2 421 m² SHON
  • Coût de construction : 950 €/m², accessoires et mobilier non compris
  • Calendrier : livraison, 2013

Bureaux à énergie positive à Rueil-Malmaison

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La forme courbe de Green Office® Rueil épouse l’irrégularité du site en répondant aux contraintes urbaines (future circulation douce, voies ferrées et connexion à une place). © Nicolas Fussler

Né quatre ans après Green Office® Meudon, Green Office® Rueil confirme et dépasse l’ambition environnementale et ergonomique du concept d’immeuble tertiaire développé par Bouygues Immobilier : un grand bâtiment vertueux, produisant plus d’énergie qu’il n’en consomme sans renoncer à faire du bien-être des occupants une priorité. À Rueil-Malmaison, l’enveloppe bâtie est très bien isolée et vitrée à 60 % pour garantir la luminosité des plateaux de bureaux, larges de 18 mètres. Les façades exposées au soleil sont équipées de protections motorisées afin de réduire les besoins en climatisation. L’éclairage naturel et les apports solaires sont privilégiés dans la conception bioclimatique du bâtiment qui capte l’air directement depuis la façade, via des unités de ventilation décentralisées.

Le recours à la géothermie (échanges thermiques avec la nappe phréatique) s’appuie sur un système de dalles et parois actives qui transforme la masse en réservoir de chaleur ou de fraîcheur, de façon à jouer sur l’inertie thermique et couvrir au final la plupart des besoins de l’immeuble.

Il en résulte une consommation d’énergie qui est 35 à 40 % inférieure à la réglementation thermique RT 2012. En complément, les panneaux solaires répartis sur la toiture permettent d’économiser 90 000 TEQ de CO2 par an sur le réseau électrique et de viser une production photovoltaïque équivalente à la consommation annuelle de près de 130 foyers.

  • Lieu : Rueil-Malmaison (92)
  • Maîtrise d’ouvrage : Bouygues Immobilier
  • Maîtrise d’œuvre : Wilmotte & Associés SAS d’Architecture ; Terrell, BET structure ; Emmer Pfenninger Partner Ag, BET façade ; Tribu Energie, Phung Consulting, BET fluides ; Lasa, BET acoustique
  • Programme : immeuble de bureaux
  • Label : NF Bâtiments tertiaires, Bépos Effinergie, HQE référentiel millésime 2011 (passeport HQE : exceptionnel), Breeam niveau « Outstanding »
  • Surface : 35 000 m² SHON
  • Calendrier : livraison, 2015
  • Émissions de GES en phase d’usage : 1,50 kg CO2/m²/an

 

Frédéric Mialet, architecte et commissaire de l’exposition Réver(cités), et Eve Jouannais, journaliste.

 

Eléments initialement présentés dans l’exposition « Réver(cités), villes recyclables et résilientes » à la Cité de l’architecture & du patrimoine, du 12 octobre au 4 décembre. Plus d’informations dans la visite virtuelle de l’exposition.

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