Les solutions de mobilité en temps de crise : il faut que ça bouge !
L’Ecole de design Nantes-Atlantique a été invitée à participer et à rendre compte des échanges du Sommet mondial Ecocity. Une chronique en 10 articles questionnant les enjeux de la mobilité durable en ville.
Nous passons notre vie à nous déplacer. Que ce soit pour le travail, pour les loisirs ou par nécessité, la mobilité fait partie intégrante de notre mode de vie. Voiture personnelle, transports en commun ou solutions alternatives, à chacun sa préférence. Cependant, face à la congestion de plus en plus importante de nos villes, de nouveaux modèles semblent devoir être inventés. Un enjeu environnemental, donc, mais pas seulement. Car les services de mobilité offrent aujourd’hui de véritables perspectives d’emploi et de création de filière. Enjeu également social, les quartiers pauvres étant généralement les grands oubliés des réseaux de transports. Il s’agit donc de les désenclaver, comme c’est le cas à Medellin (Colombie) où un téléphérique urbain a fait son apparition. Quelles solutions de mobilité pour une ville durable ? Des réponses qui bougent.
Des villes à taille humaine pour réduire les déplacements
Le premier problème ne viendrait-il pas de la taille de nos villes ? Toujours plus grandes et étendues, nos villes actuelles ont bien souvent été pensées par et pour l’automobile. Dans la droite ligne du mouvement des Cittaslow on sonne aujourd’hui le glas du modèle de la ville tentaculaire pour aller vers des villes plus humaines en réduisant l’importance de la voiture. C’est en ce sens qu’œuvre le projet Bretagne Mobilité Augmentée (BMA) chargé d’imaginer les solutions de demain. Sa spécificité ? Analyser les déplacements pour proposer des solutions de changement adaptées à chaque type de situation. Ainsi, sur un même lieu de travail on se rend compte qu’encourager le covoiturage sans se soucier des modes de vie des salariés n’a pas de sens. Car la secrétaire et l’ouvrier, même s’ils habitent à proximité, ne placent pas les mêmes priorités sur leur trajet domicile/travail : courses, activités sportives, garde des enfants, les obstacles sont nombreux. Il faut donc s’intéresser aux modes de vi(ll)e avant de proposer des solutions déconnectées des usages.
Des solutions adaptées à leur environnement
Aujourd’hui, la plupart des agglomérations n’ont pas la capacité d’investir dans des programmes lourds, de type tramway, ou métro. Il convient donc de choisir un service de transport adapté à la ville et à son organisation et pas en fonction de l’argent dont on dispose pour investir. A Melbourne, la municipalité qui disposait d’une grosse somme d’argent a fait le choix de l’investir dans un tramway. Une bonne idée : créer un nouveau réseau de transport et qui plus est non polluant ! Mais une bonne idée sur le papier seulement car pour une ville aussi étendue le tramway rallonge considérablement les temps de déplacement. Faut-il donc revenir au bon vieil autobus ? A condition d’en changer le carburant et de passer au bus tout électrique. Les avantages sont nombreux car cette solution supprime le bruit, la poussière et les vibrations. Des systèmes simples permettent de récupérer l’énergie cinétique au freinage pour un temps de chargement minimal : 10 minutes à chaque passage au terminus.
L’autopartage : une solution efficace, simple et peu coûteuse.
L’économie du partage et de la collaboration a fait depuis quelques années son apparition dans le monde de la mobilité. On part du principe que l’usage vaut mieux que la possession. Si cette pratique est devenue courante pour ce qui est du vélo avec la multiplication des plateformes de vélos en libre service c’est désormais l’auto-partage qui apparaît comme une solution simple, efficace et peu coûteuse. Depuis la mise en place des voitures en libre service à Montréal les déplacements ont été réduits de 35% par personne. La France n’est pas en reste, citons les exemples des services Autolib’ à Paris ou encore Marguerite à Nantes. Gageons qu’avec la multiplication récente des plateformes collaboratives, les solutions de mobilité seront bientôt totalement réorganisées, comme c’est déjà le cas pour le covoiturage.
Par Zélia Darnault, enseignante