Les outils de pilotage énergétique des villes
L’Ecole de design Nantes-Atlantique a été invitée à participer et à rendre compte des échanges du Sommet mondial Ecocity sur l’écologie urbaine. Une chronique en 10 articles questionnant les enjeux de la ville durable.
La maîtrise. Voilà un des grands concepts qui semble régir la construction de nos futures villes durables. Tous nos types de consommations sont passés au crible dans un seul but : les réduire. Et parmi elles, la consommation d’énergie est l’objet de toutes les attentions. De la part de nos collectivités, dont les plans climat et les Agenda 21 ont intégré depuis longtemps un volet énergétique, mais aussi de nos entreprises qui ont compris qu’économie d’énergie rime avec économies tout court. Et en temps de crise, ça n’a pas de prix ! Quels outils au service du pilotage énergétique de nos villes ? Tour d’horizon des bonnes pratiques et des solutions proposées par les collectivités et les entreprises.
Des plans climat à la labellisation : les collectivités s’engagent
Les collectivités n’ont pas attendu pour prendre leur place dans la lutte contre le gaspillage énergétique. Agenda 21, plans climat, etc. les modes d’engagement sont nombreux. Pour les récompenser, l’ADEME a lancé le label Cit’ergie®, déclinaison française de l’European Energy Award®. Dès 2010, la Ville de Nantes s’est vue décerner ce label. Une manière de reconnaître les efforts fournis mais aussi d’inciter à être encore plus ambitieux. Pour Pascale Chiron, adjointe à la maîtrise de l’énergie, bâtiments publics, « il faut maintenir ce cap car le label Cit’ergie® sera à nouveau évalué au bout de 4 ans. Il est donc primordial de continuer à mener à bien les projets et de coordonner les actions avec Nantes Métropole ».
Les smartgrids au service des entreprises
Dans un souci constant de faire des économies, les entreprises aussi se saisissent des outils de pilotage énergétique. Mais au-delà du simple aspect financier, l’entreprise engagée dans la réduction énergétique peut avoir un véritable rôle de sensibilisation et d’éducation des salariés/ citoyens. C’est un des objectifs de l’horloge énergétique mise au point par EDF R&D. Elle permet de suivre en temps réel les consommations énergétiques d’un bâtiment, mais également de comparer ces données avec des objectifs prédéfinis. Grâce à un affichage simple et ludique, l’ensemble des occupants et visiteurs du bâtiment est sensibilisé aux économies d’énergie. D’autres entreprises ont décidé de mutualiser leurs moyens pour s’offrir des outils de pilotage énergétique innovants. C’est ainsi qu’est né Ecoza, un projet de smartgrids unique en France. Onze entreprises de la Chapelle-sur-Erdre, commune de la métropole nantaise, réparties sur une même zone d’activités ont pris part à ce programme. Chacune a eu droit à des capteurs permettant d’évaluer en temps réel les différents postes de consommations d’énergie afin de les réguler.
Les environnements connectés, une nouvelle manière de gérer l’énergie ?
On l’aura compris, le pilotage énergétique des villes passera par le déploiement de plateformes numériques. Et il y a un domaine dans lequel cela va plus loin que la simple information/ régulation proposées par les smartgrids : celui des environnements et des objets connectés. « J’ai bien pensé à débrancher le fer à repasser ? J’ai bien éteint la lumière ? », bientôt ces inquiétudes n’auront plus lieu d’être ! C’est ce que propose « my plug », un concept de prise électrique intelligente développé par Orange. Un simple SMS permettra de vérifier si l’appareil est bien hors service, un autre permettra de le désactiver. Les étudiants de l’Ecole de Design Nantes-Atlantique réfléchissent également à des solutions innovantes. C’est le cas, par exemple, de Félix Lepoutre, étudiant en cinquième année option Information Design, qui s’intéresse plus particulièrement à la consommation intelligente dans le domaine de l’éclairage public. Les potentialités offertes par les innovations numériques sont donc colossales, elles sont une des clés de la réussite des smart cities de demain.
Par Zélia Darnault, enseignante.