Les grandes ambitions de l’aménagement dunkerquois

7 Mar 2024 | Lecture 3 min

Longtemps perçue comme un territoire désindustrialisé au climat peu racoleur, Dunkerque est en train de se réinventer une image, à cheval entre la station balnéaire et le pôle de
technologie verte.

Comme chaque mois, plongez dans le futur de la ville avec notre série “Habiter 2035”, où l’on vous dresse des scénarios possibles pour la prochaine décennie. Retenez votre souffle, immersion dans 3, 2, 1 …

Ruée vers le nord

Le soleil baigne la terrasse de la maison Vaucamps d’une lumière douce. Le café crème arrive, accompagné d’une cramique, la brioche locale fourrée aux raisins secs. Karen réside à l’hôtel 4 étoiles juste au-dessus. Elle se laisse rêvasser face aux étendues de la mer du Nord. En plein tour d’Europe, elle a choisi Dunkerque pour sa première étape en France. L’escale aurait semblé incongrue 20 ans plus tôt, elle est aujourd’hui parfaitement banale. Depuis que la ville a développé son offre culturelle et son image et surtout que le climat du nord s’est adouci, les touristes viennent désormais du monde entier dans cette ancienne cité corsaire. Cet après-midi, Karen visite le tout récent Pompidou Dunkerque. Demain, elle a réservé une visite guidée un peu spéciale, celle de la giga factory Verkor. C’est l’usine à la pointe de la technologie dont tout le monde parle, spécialisée dans la construction de cellules de batterie bas-carbone.

Scénario possible ou récit de science-fiction ? Analyse.

Yannaty-Kouyate- unsplash

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Attractivité nouvelle

Historiquement tournée vers son port et son industrie, Dunkerque a souffert comme d’autres de la désindustrialisation et a perdu plus de 6 000 emplois directs ces 20 dernières années. Mais récemment, la ville semble avoir repris son destin industriel en main. Elle accueille l’installation de deux “gigafactories”, ces usines géantes spécialisées dans les composants de véhicules électriques. Ce faisant, elle s’inscrit dans la nouvelle vallée européenne de la batterie électrique qui est en train de se constituer dans les Hauts-de-France. La deuxième ville du nord pourrait devenir ainsi la locomotive de “l’industrie verte” chère à Emmanuel Macron. Mais ce n’est pas tout. La ville où le tourisme était “quasiment inexistant” en 2014, des mots de son ancien maire Patrice Vergriete, commence à se rêver en destination touristique. Après avoir mené une trentaine de projets touristiques, réhabilité les digues, mis en place le bus gratuit, multiplié les tournages (Dunkerque de Christopher Nolan ou la série Baron noir), l’image négative de la ville évolue et les chiffres du secteur hôtelier sont en hausse régulière. La Gazette des communes la compare au Havre, et parle de la revanche des villes en béton armé, reconstruites après la guerre.

Mathias-Reding-unsplash

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Tonneau des Danaïdes

Reste un défi qui mériterait peut-être de passer avant les autres : celui de l’eau. Toutes les cartes prévisionnelles le disent et l’actualité récente nous l’a rappelé, le littoral nord est très exposé aux inondations car c’est un polder, une terre gagnée sur la mer. Par ailleurs, 15 000 habitants de la région vivent déjà dans un territoire menacé par la montée des eaux selon l’Insee. Comme ses voisines, Dunkerque est pris en étau entre ces deux risques. Depuis 2021, la Communauté urbaine de Dunkerque mène un programme de recherche et développement pour identifier les leviers de l’aménagement résilient dans les zones à risque avec le Cerema.

Usbek & Rica
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