Le temps de la « biorégion urbaine »
Dans son dernier essai, La Biorégion urbaine, petit traité sur le territoire bien commun, l’urbaniste italien Alberto Magnaghi écrit qu’avec la mondialisation, notre planète est entrée dans une ère de « posturbanisation » et de « postruralisation ». D’après lui, il est grand temps de « relocaliser la territorialisation » en envisageant désormais l’avenir de la ville à une nouvelle échelle : celle de la « biorégion urbaine ».
Dans un article publié par le magazine EK, l’urbaniste Thierry Paquot voit cette proposition d’un œil bienveillant : « La biorégion urbaine est une chance pour chaque praticien et chaque habitant. Elle est le cadre situationnel propice à l’écologie existentielle qu’il nous faut d’ores et déjà inventer pour que la Terre soit notre patrie, une patrie sans frontières… », écrit Paquot, convaincu que « l’urbanisme ne résiste pas à la biorégion urbaine » et doit maintenant « se muer en un éco-urbanisme entièrement dévoué à la qualité relationnelle, processuelle, réversible, expérimentale des divers « ingrédients » indispensables à l’expression de l’urbanité ». À l’heure où la France se lance dans un ambitieux redécoupage de son territoire, la proposition de Magnaghi a en tout cas le mérite de l’audace.
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