La ville grenier 2050 – Utopies urbaines 2/7

Et si l’approvisionnement des villes en nourriture façonnait nos territoires demain ? Ces utopies, ou parfois contre-utopies, sont le moyen de réinterroger l’économie et le rapport du citoyen au territoire au travers du design urbain. Une saga en 7 volets.

Ville grenier 2050 - Manon Diesnis, Baptiste Lambert, Prune Ferré et Léonie Patron

Ville grenier 2050 – Manon Diesnis, Baptiste Lambert, Prune Ferré et Léonie Patron

Et si en 2050… Un réseau de villes moyennes autour des besoins en nourriture

Et si l’approvisionnement en nourriture d’une ville pouvait être créateur de liens avec les villes voisines? Et si nos réseaux de villes se constituaient non plus en fonction des proximités géographiques ou des affinités politiques mais bien pour servir au mieux les besoins alimentaires d’un bassin de population? Quelles conséquences pour le territoire et quelles potentialités du design urbain ? C’est de ces questionnements de départ que sont partis Manon Diesnis, Baptiste Lambert, Prune Ferré et Léonie Patron, tous étudiants en quatrième année à l’Ecole de Design Nantes Atlantique.

Leur solution s’articule autour d’une ville grenier où le stockage et la circulation des marchandises se fait en toute transparence.

Un réservoir à ciel ouvert

Pour ce groupe d’étudiants, le principal atout d’une ville doit résider dans la gestion des récoltes agricoles et le circuit des denrées alimentaires au sein de la ville. « Nous avons choisi de créer une ville grenier. L’idée était d’imaginer comment les stocks agricoles peuvent être gérés pour éviter les pertes et favoriser les circuits courts« , explique Manon Diesnis, étudiante en Mutations du cadre bâti.

La « ville intelligente » est habituellement associée à la gestion de l’énergie. Et si l’on utilisait ses potentialités pour donner une visibilité à tous de la gestion des stocks de nourriture ? Le groupe a imaginé que l’on pourrait se servir d’un totem. « Il s’agit en réalité d’un building connecté où des indicateurs interactifs visibles de l’extérieur informeraient les citoyens des stocks alimentaires disponibles« , ajoute Léonie Patron, étudiante en Mutations du cadre bâti. « Cette idée nous est venue en réfléchissant aux flux de matières premières. On a alors pensé qu’il fallait centraliser la gestion des produits alimentaires (de la récolte à la vente) afin d’optimiser au mieux les circuits alimentaires au sein de la ville, mais également entre les villes du réseau« . Et au-delà du simple outil d’information, le totem tend à devenir un symbole de la ville participant à l’affirmation de son identité et visant à rendre le citoyen plus acteur d’une consommation responsable.

La transparence ne s’arrête pas à l’information : c’est tout le système d’acheminement des marchandises qui a été repensé dans ce sens. « Nous avons imaginé un système de tuyaux qui permettent un flux de produits simplifié et plus rapide. Cela crée la liaison entre les différentes villes et participe à leur mise en réseau. La transparence dans le système alimentaire permet aussi de sensibiliser les habitants« , indique Baptiste Lambert, étudiant en Nouvelles Mobilités. Le fleuve est également utilisé pour le transit des denrées alimentaires pour faciliter le lien urbain-rural.

Sensibiliser le consommateur

La sensibilisation du consommateur prend donc une part importante dans cette ville grenier. C’est notamment par la présence de jardins partagés et pédagogiques que ce groupe d’étudiants a choisi d’intensifier la diversité agricole et de sensibiliser la population. « Nous avons aussi proposé un marché pour faciliter la vente de produits agricoles locaux ou encore un restaurant qui prépare ses plats en fonction de la saison et incite à consommer des produits du terroir« , explique Prune Ferré, étudiante en Mutations du cadre bâti. « Il s’agit également de maintenir du lien social grâce à la mise à disposition de cuisines collectives« .

Une ville dense aux circulations facilitées

Question circulation, ce sont les piétons qui ont été privilégiés : tous les transports sont en hauteur pour libérer un maximum d’espace au sol. Les bâtiments anciens ont été préservés pour conserver le patrimoine existant, mais dans un souci de densification de la ville les toits sont aménagés. Des serres y ont également été installées pour la production individuelle.

La ville grenier 2050, c’est une déclinaison de la smart city : c’est une façon d’associer le citoyen à la consommation alimentaire raisonnée, pour une meilleure gestion des stocks. Et vous, signeriez-vous pour cette ville grenier… connectée ?

Ville grenier 2050 (avec légendes) - Manon Diesnis, Baptiste Lambert, Prune Ferré et Léonie Patron

Ville grenier 2050 (avec légendes) – Manon Diesnis, Baptiste Lambert, Prune Ferré et Léonie Patron

L’exercice est convenu : « dessine-moi une ville verte ». Les étudiants du Design Lab Ville Durable de l’Ecole de Design Nantes Atlantique, encadrés par Clémentine Laurent-Polz, architecte, se sont prêtés au jeu de la confrontation des imaginaires en partant d’une donnée : les changements des modes de production agricole.

Par Zélia Darnault, enseignante.

L'École de design Nantes Atlantique
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