La nuit de l’architecture du futur
Mardi 26 mai, l’espace parisien Volumes Coworking, dédié aux architectes et designers, organisait la deuxième édition de la Future Architecture Night. L’occasion de découvrir les nouveaux talents d’une discipline « au carrefour des nouvelles technologies et des nouvelles cultures collaboratives ».
Fraîchement ouvert au cœur du quartier de la Mouzaia, dans le XIXe arrondissement de Paris, Volumes est un espace de coworking intégrant une cuisine collaborative et un atelier de fabrication numérique. L’endroit idéal pour organiser une soirée dédiée aux projets architecturaux les plus innovants, la Future Architecture Night. Pour l’occasion, les intervenants ont dû se plier aux règles très contraignantes du format oratoire pecha-kucha, très en vogue au Japon : 6 minutes de temps parole pour pitcher son projet, avec seulement 20 images qui se succèdent à l’écran toutes les 20 secondes. Une dizaine de start-up et d’agences d’architectes ont ainsi pu partager leur travail en se prêtant à cet exercice délicat. Nous avons sélectionné trois projets particulièrement originaux.
Les biofaçades de X-TU Architects
L’agence XTU architects, menée par Anouk Legendre et Nicola Desmaziere, est engagée depuis plusieurs années dans une démarche mêlant sciences du vivant, architecture et urbanisme, le tout au service de la ville durable. En 2008, l’agence a déposé le concept de « biofaçade » au travers du projet Symbio2. Ce dernier vise à d’améliorer les qualités environnementales des bâtiments (performance énergétique, système de captation du CO2, diminution des îlots de chaleur, réduction de l’étalement urbain, circuits courts) et constitue une solution économique alternative pour la filière algocole, dont le développement est freiné aujourd’hui par des coûts de revient trop importants. Les biofaçades imaginées par XTU seraient capables de produire de l’énergie solaire en cultivant des microalgues à l’intérieur de « photoréacteurs » : des panneaux ultrafins de cinq centimètres d’épaisseur, économes en eau et installés sur les façades les plus exposées au soleil. Un procédé qui permettrait notamment de « réduire de plus de 50% les consommations de chauffage et de rafraîchissement par rapport à un bâtiment standard », selon l’agence XTU. Cette dernière a décroché des aides publiques à hauteur de 1,7 million d’euros pour développer son projet.
Le Mushroom Kiosk de David Tajchman
Ce kiosque connecté, qui sera peut-être installé sur le rivage du lac Michigan, à Chicago, pourrait être construit à partir de 130 tranches de contreplaqué de 2 cm d’épaisseur chacune, simples à découper et à assembler manuellement. Ses tranches sont peintes en blanc et équipées d’un revêtement élastomère pour protéger le kiosque des altérations du soleil et de la pluie. Sa façade translucide est composée d’un seul panneau de plastique incurvé et un affichage LED programmable y sera incorporé. Ce projet de kiosque a été imaginé par l’architecte franco-belge David Tajchman, qui aime s’inspirer des structures et des formes existant dans la nature. Ici, il a choisi de travailler sur une forme de champignon, avant de déterminer une méthodologie de construction adaptée.
CivicWise, la plate-forme de codesign
CivicWiseest une plate-forme numérique de crowdsourcing et de codesign, qui se présente comme le “premier système peer-to-peer de conseil pour l’engagement civique et l’urbanisme participatif”. Pour Domenico Di Siena, architecte et membre fondateur de Civicwise, « la plateforme veut canaliser et utiliser la connaissance mondiale pour améliorer tout projet civique local. Pour y arriver, nous devons changer la manière dont nous travaillons.” Pour mettre en pratique cette ambition, CivicWise propose notamment d’introduire “une gouvernance distribuée et un système de conseils entre les individus. » Basés à Londres, les porteurs du projet développent aujourd’hui la version bêta d’un protocole de co-conception, afin que la plateforme finale soit élaborée de la façon la plus ouverte et collaborative possible. Pas de date de lancement prévue pour le moment mais il est possible de devenir un CivicWiser pour co-construire la plateforme.