Les JO sont-ils faits pour durer ?
Alors que ces dernières décennies les polémiques autour du gigantisme et de l’inutilité des aménagements olympiques n’ont cessé de croître, les rumeurs semblent confirmer l’hypothèse d’une nomination de Paris comme ville hôte des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024. Avec l’ombre de la COP 21 dans le dos, la mairie de Paris doit mettre au point une proposition olympique durable, responsable et réversible.
Des jeux plus sobres, c’est possible ?
Piste d’athlétisme flottante sur la Seine, plongeoir monumental sur le pont Alexandre III, mur d’escalade au Pavillon de l’Arsenal… Pendant deux jours, la mairie de Paris a sorti le grand jeu pour attester de l’enthousiasme des Parisiens à la tenue des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) à Paris en 2024. La maire, le président de la République, et plusieurs grands noms du sport français étaient venus en ambassadeurs de la candidature. Quelques jours plus tard seulement, le 29 juin, le Conseil européen des urbanistes organisait sa 12ème Biennale des Villes. Le thème de cette édition portait sur les JOP : « Quels bénéfices pour les territoires et leurs populations sur le long terme ? ».
Et pour cause, la candidature de la capitale a beau susciter un engouement inédit pour le centenaire des Jeux à Paris, une question est sur toutes les lèvres : comment accueillir une compétition sportive internationale sans défigurer la ville à coups de projets pharaoniques inutiles une fois l’événement passé ? Co-organisateurs de la biennale et figures de proue de la candidature parisienne aux JOP, la mairie de Paris et Plaine Commune (pôle de développement du Grand Paris en Seine St-Denis) s’emparent pleinement de cette problématique de la réversibilité des équipements.
« Non aux jeux du béton »
Selon une étude de Wladimir Andreff, non seulement tous les budgets prévisionnels olympiques depuis 1988 ont explosé, mais beaucoup d’équipements se retrouvaient inutilisés dès la fin des jeux. Les reportages photos à Rio (2016) ou Athènes (2004) sont à ce titre stupéfiants.
En septembre dernier la nouvelle maire romaine Virginia Raggi annonçait le retrait de sa ville de la course aux jeux par une exclamation sulfureuse : « Non aux Jeux du béton, non aux cathédrales dans le désert ! ». Puis en février, ce fut le tour de Budapest – secouée par une opposition populaire massive – de renoncer aux jeux. Un groupe d’activistes avait réussi à recueillir 266 000 signatures (quasiment le double du nécessaire) pour l’organisation d’un référendum sur le retrait de la candidature. La pétition « Nolimpia » pointait du doigt une logique de dépenses aveugles dans un contexte de délabrement des services publics.
Ces deux départs laissaient Paris et Los Angeles seuls en course pour 2024, mais réactualisaient vivement la critique à l’encontre des jeux. Pour l’avenir, le CIO veut tourner la page et nettoyer par le vert ces fameuses cathédrales de béton : organiser des jeux sobres, écoresponsables, et qui intègrent leur propre date de péremption pour mieux penser les besoins de demain.
95% d’installations déjà existantes
« Nous avons l’ambition d’organiser les Jeux les plus durables de l’histoire » explique Tony Estanguet (coprésident de Paris 2024, champion du monde et champion olympique de canoë) en réponse aux appels du pied du CIO. Naviguant entre un contexte budgétaire difficile, et l’élan de la COP 21, la candidature parisienne prévoit notamment de réduire de 55 % l’empreinte carbone des JOP. Pour cela, la priorité est mise sur l’exploitation d’installations déjà existantes, et des constructions écoresponsables. Ainsi 95 % des équipements sportifs à exploiter sont déjà en place, les autres installations subiront des remises aux normes. Seul un centre aquatique d’envergure internationale devrait voir le jour à Saint-Denis, face au Stade de France. Parallèlement, le village des athlètes et celui des médias sont pensés comme des nouveaux quartiers résidentiels et commerçants.
Dans un tel contexte, le gros du travail ne porte pas sur la gestion de chantiers géants mais plutôt sur une transition fluide et un changement de la ville sur elle-même. Il s’agit de concilier le tissu territorial actuel, les besoins logistiques de la compétition et le retour à une activité normale. On note dans la candidature parisienne les réaménagements de sites incontournables de la capitale comme la Gare du Nord ou les quais de Seine.
« Un accélérateur formidable »
La tenue des JOP dans une ville permet de booster sensiblement les projets d’urbanisme : Anne Hidalgo s’efforce de présenter la candidature parisienne comme un « formidable accélérateur » du développement urbain. Effectivement, l’attraction provoquée par la compétition sportive permet de réunir des fonds plus facilement, qu’ils soient privés, publics, ou même issus de la Commission Européenne comme c’est le cas pour le projet CDG Express. L’autre catalyseur est le caractère exceptionnel des Jeux et le calendrier qu’ils imposent.
Certains projets de rénovation sont parfois embourbés depuis plusieurs années dans des négociations avec les acteurs locaux. Sans bien sûr présager les expropriations massives qui avaient eu lieu dans les favelas à Rio, Paris pourrait profiter de la dynamique pour taire les protestations locales. Plusieurs sites en vue pour les JOP font l’objet de grogne citoyenne depuis quelques années. C’est le cas des Serres botaniques d’Auteuil qui devraient être rognées pour l’agrandissement de Roland Garros. C’est aussi le cas du parc Georges-Valbon à la Courneuve qui devait être en partie bétonné pour accueillir 24000 logements sous Manuel Valls. Une association de riverains craint que le projet ne soit remis à flot par les impératifs des JOP et que le parc classé ne soit défiguré.
Liés au secteur privé, ces projets garderont-ils en tête les objectifs de médiation locale, d’empreinte écologique et de transition urbaine humaine visés par l’Etat ?
Vos réactions
On est bien d’accord, les jeux sont faits pour durer. Regardez la Rome antique. Les combats de gladiateurs on fait les beaux jours des romains assoiffés de sang pendant trois siècles. Il a fallu que les barbares viennent tout gâcher pour que ça cesse. D’ailleurs, j’ai des nouvelles du Futur. Voici un extrait de mon roman » Nigoland »
« ….
― Priscilla ! Où tu as mis le programme télé ?
― S’il n’est pas sur la table basse, c’est que tu l’as posé ailleurs. Pourquoi tu le cherches ? Ce soir il y a une rétrospectives des années 2000… Il repasse Koh-Lanta.
― Oh ! Y-en a marre des Rétrospectives. C’est nul Koh-Lanta ! leurs épreuves à la gomme, genre rester debout sur un pied au dessus de la mer toute bleue où il n’y a même pas de requins. Moi j’ai envie de regarder Thor contre les Muslims. Ce soir ça se passe dans le désert Ardéchois, là où les Christols se sont réfugiés dans les années trente pour échapper à la première invasion de l’État Islamique.
― Kevin, tu sais que je ne supporte pas les images de cette émission. L’autre jour j’ai failli vomir quand le mec de l’équipe des Christols s’est fait égorger par le finaliste de l’équipe des Talibans.
― Qu’est-ce que tu peux être sensible Priscilla. Un jour tu auras des ennuis avec ça. Heureusement qu’on faisait les courses ensemble l’autre jour. Si j’avais pas explosé le mec qui s’était précipité sur toi un rasoir à la main, tu serais peut-être morte à cette heure-ci. Faudrait vraiment que tu apprennes à garder ton sang-froid..et à sortir ton arme plus vite. Priscilla, tu m’écoutes !
Priscilla prit son air de petite fille qui va se faire disputer. Elle baissa les yeux en signe de soumission car elle savait que les colères de Kevin pouvaient être redoutables… »