Jean-François Caron : « Faire la ville, c’est la coproduire »
Au cœur du bassin minier des Hauts-de-France, Loos-en-Gohelle a été profondément marquée par 136 ans d’exploitation du charbon puis par l’arrêt de cette activité dans les années 1980. Jean-François Caron, le maire de la ville, dévoile les grandes étapes de la résilience loossoise, centrée sur l’implication des habitants et le développement durable.
Un passé minier assumé
« Notre ville a une identité propre autour d’un passé minier assumé. On ne peut pas demander aux gens de se transformer en exigeant qu’ils se renient d’abord. Le passé minier de Loos-en-Gohelle a profondément marqué les esprits et les territoires. Nous avons donc souhaité le valoriser et en faire un atout. A l’arrêt de l’activité minière, mon père, maire de la ville à l’époque, a eu l’intuition de conserver les terrils (les plus hauts d’Europe) et le chevalement. Je me suis moi-même battu pour le classement à l’UNESCO du bassin minier, obtenu en 2012. Avec des événements comme le festival des Gohelliades ou le land art sur les terrils, les Loossois se sont réapproprié leur mémoire et en ont tiré une grande fierté.
Dans les années 1980, la ville a été confrontée à la fin du modèle minier, exemple de non durabilité. Mon choix dès lors a été de créer un modèle centré sur le développement durable. Je suis persuadé qu’un projet développement durable revendiqué et mis en œuvre crée l’adhésion. »
Un exemple de leadership coopératif
« Cette démarche repose sur une forte implication des habitants. Faire la ville, c’est la coproduire. Loos-en-Gohelle est un exemple de leadership coopératif : l’implication habitante est un outil extraordinaire de résilience et son impact est bluffant. Elle produit de la reconnaissance, génère de l’intelligence collective dans l’écoute, légitime la démocratie, augmente la puissance publique et génère un processus d’empowerment. En tant que maire, mon rôle est celui d’un entraîneur/joueur dans une équipe de foot : il s’agit d’agencer au mieux les acteurs et de faire système.
Et les résultats sont là ! Loos-en-Gohelle est devenue une place forte de l’écoconstruction. Depuis plus de 15 ans, la ville ne consomme pas un seul litre d’eau potable pour ses équipements. Depuis 1997, tous les bâtiments des appels d’offres gérés par la municipalité sont en écoconstruction. La Base 11/19, située sur le site minier, a été reconvertie autour du développement durable et de la culture, créant ainsi 130 emplois qualifiés.
Ville pilote qui accueille le premier démonstrateur de conduite du changement de l’ADEME, Loos-en-Gohelle est devenu à la fois un terrain d’expérimentation et une source de savoir-faire. L’agencement d’acteurs est donc devenu fabuleux. »
Propos recueillis par Fabienne Bouloc.
Retrouvez l’exemple de Loos-en-Gohelle dans l’exposition Réver(cités), villes recyclables et résilientes, actuellement à la Cité de l’architecture & du patrimoine. Jusqu’au 4 décembre, accès gratuit.
Vos réactions
Jean François, passons à la création d’emplois durables dans la continuité de ces actions.
Comment? Par le développement mutualisé (Voir les actions de Planète Aroma dans le nord de la France et à Madagascar.), par la réinscription de la collectivité en tant qu’acteur économique, par la suppression des minima sociaux (en créant du travail pour tous).
Unissons nous car planète Aroma a la même philosophie: créer de l’emploi non de localisable dans notre région du nord
Jbreton soeur de Daniel ancien maire de grenay