Japon : l’occasion, une opportunité commerciale inépuisable (3/3)

21 Avr 2015

Notre exploration des commerces au Pays du Soleil Levant s’achève ici avec un spécimen vivifiant pour nos propres vitrines. On s’intéresse cette fois au marché de l’occasion, à la fois fécond et astucieux.

Un tour au konbini du coin pour manger vite et diététique, une excursion au “Tout à 100 yen” pour remplir la valise de souvenirs à petits prix… Et si on terminait notre tour d’horizon des boutiques nippones par une flânerie dans les rayons garnis de livres d’occasion des célèbres “Book Off” ? Le Japon regorge de bons plans commerciaux, et la revente d’objets de seconde main par une chaîne de grandes enseignes figure parmi les plus judicieux.

Paradis occasion. Crédits : Jun560 / Flickr

Le paradis de l’occasion se trouve partout au Japon. Crédits : Jun560 / Flickr

Book Off & co : eldorado de la seconde main

Fondée en 1991, la compagnie Book Off s’est depuis imposée dans le paysage commercial nippon comme l’une des sociétés les plus fructueuses du secteur. Si son terrain de vente principal concerne les livres d’occasion – du manga, bien sûr, au manuel d’enseignement en passant par les albums pour enfants -, chaque magasin propose de multiples autres produits culturels. Il n’est ainsi pas rare d’y croiser un rayon CD, DVD, des jeux vidéo et consoles, ou encore des téléphones portables. L’équivalent chez nous serait les boutiques Cash Converters qui, malheureusement, se vident et disparaissent petit à petit des zones de chalandise.

Book Off - Kyoto. Crédits : [pop-up] urbain

Tachiyomi” (立ち読み) signifie littéralement “lire debout” en japonais. La tendance est ainsi tellement forte au Japon (dans les enseignes telles que le Book Off ou les konbini, pour découvrir les derniers magazines) qu’elle porte un nom de baptême ! – Photo prise dans un Book Off de la région de Kyoto. Crédits : [pop-up] urbain

A l’inverse, Book Off et compères essaiment le territoire nippon, de la ville moyenne périurbaine au dynamique centre-ville des mégapoles. Il faut avouer que le modèle est enchanteur : n’importe quel particulier peut vendre ses affaires – conservées dans un état correct – à l’établissement. Chaque objet racheté est ensuite remis à neuf (vraiment !), mis en valeur par une mise en rayon extrêmement bien organisée, et revendu à un prix ridiculement bas. Le service d’achat en ligne est également réputé pour son efficacité.

Pour ne rien gâcher, Book Off possède une multitude de petits frères, chacun spécialisé dans divers domaines de marchandises. Les enseignes estampillées Hard Off proposent toutes sortes de matériels : de l’ordinateur à la caméra, en passant par des instruments de musique. Les B-Style – parfois rattachés à un magasin Book Off, ils peuvent se trouver au sous-sol de ces derniers – sont quant à eux spécialisés dans l’écoulement de vêtements, à l’image de nos friperies. Bien d’autres types de ces “Recycle Off” existent, mais l’objectif n’est pas ici d’en faire la liste exhaustive !

Mandarake : antre du collectionneur

A l’instar des nombreux bazars d’Akihabara (quartier de Tokyo surnommé “Electric town”, mondialement célèbre pour ses enseignes dédiées aux nouvelles technologies et aux jeux vidéo), ainsi que des Hobby Off (spécialisés dans la vente de jouets, figurines et autres cartes à jouer à la mode), les enseignes Mandarake incarnent des cavernes d’Ali Baba pour les fans de pop-culture nippone vintage.

Plus encore qu’au Book Off, vous y trouverez des tonnes de mangas et comic-books anciens, ainsi qu’une multitude de produits dérivés. Jeux vidéo et figurines de collection, revues rétro et rares raviront les passionnés de la culture “otaku”. Une fois de plus, chaque artefact est ici parfaitement conservé, ré-emballé avec soin, et exposé de façon claire et méthodique. Attention : les prix peuvent grimper assez haut puisqu’on y déniche facilement de précieuses denrées au tirage limité ! Vous rêvez de chiner la première édition d’un exemplaire de bande dessinée datant de votre enfance ? Vous avez certainement frappé à la bonne porte…

Mandarake - Tokyo. Crédits : Sekihan / Flickr

Aperçu d’une enseigne Mandarake, à Nakano (Tokyo). Crédits : Sekihan / Flickr

 

Kajiu. Crédits : Adam / Flickr

Ces figurines vintage de “Kaiju” (monstres colossaux de la culture pop nippone) et autres héros en collant, s’arrachent à prix d’or entre fouineurs avertis. Crédits : Adam / Flickr

Le plus connu de tous se trouve à Tokyo dans l’arrondissement de Nakano : une douzaine de petites enseignes estampillées Mandarake y sont concentrés au sein d’un vaste centre commercial, chacun spécialisé dans son domaine. Par conséquent, on ne peut que vous recommander la balade, que vous soyez des collectionneurs confirmés, ou des curieux amateurs de cette culture populaire littéralement foisonnante.

Pour aller plus loin :

• Xiaoying Duan, “Book Off : New-used book selling system” – sur Academia.edu
Mandarake – sur DeepJapan
Flee Markets : an alternative to shop souvenirs – sur DeepJapan

 Lire la première partie et la seconde partie de l’article 

{pop-up} urbain
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