Îles de la Seine, l’invitation au voyage
Le Pavillon de l’Arsenal propose jusqu’au 2 octobre 2016 une exposition consacrée aux îles de la Seine. Tant de territoires méconnus de Melun à la mer ! Certaines îles ont disparu, d’autres sont des réserves inaccessibles, mais toutes appartiennent à un même archipel métropolitain, dépeint ici avec sensibilité.
Faire de la Seine un territoire attractif à l’échelle continentale et mondiale : une ambition commune partagée par Paris, Rouen et Le Havre depuis mars 2016. L’appel à projets « Réinventer la Seine » fait écho à celui de « Réinventer Paris », dont les résultats avaient été dévoilés par Anne Hidalgo en février dernier. 41 sites stratégiques sont concernés le long de la Vallée de la Seine, un territoire qui rassemble 15 millions d’habitants et 7 millions d’emplois. L’exposition « Îles de la Seine » met en lumière le patrimoine naturel et historique qui ponctue le fleuve, de Source-Seine au Havre, sur près de 776 kilomètres.
Des îles proches et exotiques à la fois
Des 300 îles qui ont un temps existé, 117 ont survécu aux crues ou aux travaux d’aménagement du territoire. Leur condition insulaire a renforcé leur identité avec autant de légendes et d’anecdotes. Le périple proposé par le Pavillon de l’Arsenal invite à découvrir 32 îles, d’amont en aval. Proches et lointaines, voire même exotiques, elles ont la particularité d’évoquer parfois des contrées aux antipodes de la région francilienne. Le Douanier Rousseau, qui n’a jamais voyagé, a pourtant peint des jungles, inspiré par la nature des îles franciliennes.
La Seine, vecteur d’identité de la métropole
« Paris, Rouen, Le Havre, une seule et même ville dont la Seine est la grande rue ». Cette déclaration de Bonaparte en 1802 entre en résonance avec le projet « Réinventer la Seine » qui entend concrétiser la cohérence du territoire. Les ports des 3 villes se sont réunis en un seul établissement public, baptisé Haropa. L’architecte urbaniste Antoine Grumbach, à l’origine du projet Seine Métropole, a pour ambition de faire du Havre le port naturel de Paris. Pour Antoine Grumbach, « la Seine est le vecteur d’identité de la métropole ».
L’île de Physiopolis dans les Yvelines
L’exposition revient sur l’histoire de Physiopolis, située sur l’île de Platais dans les Yvelines. C’est là que les frères Durville, des médecins hygiénistes, fondent dans les années 20 le tout premier domaine naturiste de France. Jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale, près de 2 000 personnes viennent sur l’île suivre les préceptes du naturisme. Des petits bungalows et un stade constituent le décor de Physiopolis où on invente « avec 20 ans d’avance le bikini ». L’île est toujours habitée par des physiopolitains, dont le mode de vie convivial s’inspire des idées défendues par les frères Durville. Émile Zola y avait un chalet et Cézanne, son ami, aimait s’y rendre pour peindre les paysages de la Seine. Des paysages en plein devenir aujourd’hui.
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