I.c.i et maintenant le retour de la consigne !

Chaque jour, 25 millions de bouteilles en plastique sont jetées dans le pays. Or, selon l’ADEME seuls 27,8% des plastiques produits en France ont été recyclés en 2018. Si la situation reste la même, les océans du monde entier feront circuler plus de plastique que de poissons en 2050. Adrien Gelin, étudiant au City Lab de l’École de Design Nantes Atlantique, prend cette menace très au sérieux :  il a donc conçu un modèle de collecteur malin, ergonomique et performant. En l’essaimant sur le territoire, il pourrait impulser une nouvelle écodynamique française autour du réemploi et du recyclage. Pour Adrien, il n’y a plus de temps à perdre : la consigne, c’est ici et maintenant !

Aujourd’hui, les objectifs européens de taux de collecte de bouteilles en plastique sont de :

• 77 % en 2025 ;
• 90 % en 2029.

De plus 50 % des bouteilles de boisson à usage unique devront être supprimées d’ici 2030 : “La loi AGEC du 10 février 2020 vise à transformer l’économie linéaire  de type “produire, consommer, jeter”, en une économie circulaire.

Elle se décline en 5 grands axes :

1. sortir du plastique jetable ;
2. mieux informer les consommateurs ;
3. lutter contre le gaspillage et pour le réemploi solidaire ;
4. agir contre l’obsolescence programmée ;
5. mieux produire.”

Dans le futur, I.c.i. pourrait être proposé à l’éco-organisme sélectionné, l’entreprise pourrait être consolidée et prendre de l’ampleur avec une extension de gamme, une évolution de la machine en fonction des décrets relatifs à la consigne en France et une application mobile dédiée. À un moment de l’histoire où le gouvernement français prépare son grand retour sur le terrain de la consigne, vo-ici une initiative ici qui fait la part belle à l’économie circulaire de notre pays  !

La France se situe encore très loin de ces ambitions.

Le taux de recyclage des déchets plastiques (tous plastiques confondus)  en France atteint aujourd’hui seulement 26 %. Actuellement, l’État s’est engagé dans un processus destiné  à réimplanter la consigne en France et il prendra une décision ferme fin septembre 2023.

Quels bénéfices pour l’environnement ?

La consigne permet  :

• d’inciter les acheteurs à ramener leurs contenants pour faciliter leur réemploi et leur recyclage ;
• de tracer les contenants à là source, d’augmenter ainsi le taux de récupération et de recyclage des contenus ;
• d’allonger la durée de vie des emballages ;
• de diminuer le nombre d’emballages à recycler ;

En réemployant les emballages, on économise l’énergie et par conséquent, on agit pour protéger la biodiversité. Selon le directeur général de la Brasserie Meteor à Strasbourg : « On a étudié que l’impact carbone du consigné est quatre fois moindre que celui du verre perdu ou recyclable. Le produit est aussi moins cher pour le consommateur puisqu’il n’achète pas l’emballage ». 

Quels atouts pour l’économie ? 

Une étude datant de 2017, relayée par Le Monde dresse un constat  : « la consigne […] permet d’économiser jusqu’à 75 % d’énergie et 33 % d’eau par rapport au recyclage ». Deuxième constat : laver les bouteilles a un coût inférieur au fait de les briser et les fondre pour en fabriquer de nouvelles. En effet, selon l’enquête réalisée par Ecoscience et le SIVED : le recyclage coûte 35 euros par tonne et la consigne… zéro euro ! C’est un fait : tant qu’il est réutilisé : « le verre est extrait des filières de gestion des déchets, et n’a donc plus de coût pour la collectivité ».

L’avenir se joue i.c.i 

En quoi la consigne permet-elle d’anticiper plus efficacement l’obsolence programmée de nos déchets ménagers ? Quels sont les leviers d’innovation pour accélérer le retour de la consigne en France ? Voici les questions qui ont stimulé le jeune designer à concevoir le principe d’Incitation Consigne Intelligente.

Ici c’est quoi ?

Une proposition de collecteur qui s’inspire de modèles existants tels que LemonTri. Un châssis en métal enveloppe le collecteur  dans lequel est inséré un écran lumineux de 8 pouces. Celui-ci indique si le collecteur est disponible ou non.

Une gamme de collecteur qui se différencie par leurs couleurs. Le collecteur vert signifie que la             bouteille sera réemployée. A contrario, le jaune indique que la bouteille sera recyclée

L’usager insère ses contenants usagés et scanne leurs codes-barres dans l’ouverture située à gauche de l’appareil, puis il obtient un bon d’achat en guise de remboursement, à travers un compartiment situé à droite de la machine.

Un panneau, en option, fournit une explication détaillée et guide l’usager dans l’utilisation de I.c.i.

Ici c’est où ?

Il y aura 2 types de points de reprise en France :

• en grande et moyenne surface, des points de reprise automatique. Les machines vérifient automatiquement l’état de l’article, l’identifient et le trient en fonction de sa catégorie. Les articles peuvent être stockés dans des casiers ou dans des bacs spécifiques en attendant leur transport ultérieur.
• en supérette, les bouteilles seront triées manuellement par le personnel du magasin ou l’entreprise de consigne.

En France, le principe de consigne implique qu’il y ait 1,7 point de reprise pour 1000 habitants. Sur tout le territoire français, il faudrait installer environ 27 000 machines de déconsignation. Cette prévision appliquée à l’île de Nantes (16 000 habitants), il faudrait donc installer 27 points de reprise.

Cartographie des potentiels lieux d’implantation des points de reprise au sein du quartier de l’Île                                                                                    de Nantes

Le collecteur pourrait aussi être implanté dans de grandes entreprises soucieuses de leurs engagements RSE.

Le collecteur peut s’implanter à l’entrée ou dans la cafétéria d’une entreprise. Cela permet de faciliter le retour des bouteilles pour les employés et d’impliquer l’entreprise dans une démarche                                                                                         RSE.

Ici avec qui  ?        

L’état français proposera un cahier des charges détaillant les objectifs à atteindre en termes de collecte et de taux de réemploi/recyclage. Il agira en synergie avec des éco-organismes tiers tels que I.C.I. et un constructeur de collecteurs (exemple de la marque Tomra). L’éco-organisme est une entreprise ou une association à but non lucratif agréée par l’État pour organiser la collecte, le tri, le recyclage et la valorisation des déchets issus de produits mis sur le marché.

Grâce à un système de financement basé sur l’écomodulation, système d’incitation économique destiné à encourager les producteurs à favoriser les produits plus réparables et recyclables, la mise en place du projet sera facilitée. Il faut savoir que les critères d’écomodulation sont définis par des montants de primes et de pénalités incitatifs.

Dans le futur, I.c.i. pourrait être proposé à l’éco-organisme sélectionné, l’entreprise pourrait être consolidée et prendre de l’ampleur avec une extension de gamme, une évolution de la machine en fonction des décrets relatifs à la consigne en France et une application mobile dédiée. À un moment de l’histoire où le gouvernement français prépare son grand retour sur le terrain de la consigne, vo-ici une initiative ici qui fait la part belle à l’économie circulaire de notre pays  !