Favoriser l’adaptation de nos sociétés aux crises

6 Mai 2020 | Lecture 3 minutes

Comment la crise sanitaire que le monde vit actuellement peut-elle être porteuse d’innovations ? En cette période de confinement, c’est la question à laquelle 50 étudiants de L’École de design Nantes Atlantique ont tenté de répondre. Nom de code de l’opération : « coronathon ». But affiché : répondre à un appel à projets du Global Grad Show, un salon international de référence sur le design qui se tient habituellement à Dubaï. Ainsi, ces jeunes étudiants en première année de cycle master issus de métiers différents (espace, produit, graphisme et interactivité) et d’horizons divers (spécialités Care et City) ont testé par groupes de 5 personnes de nouvelles manières de travailler, ont expérimenté des outils collaboratifs, ont proposé des solutions. Le tout, chacun dans sa chambre ou son salon et pour une durée de deux semaines, afin de nous interroger sur les façons de changer nos modes de vies et de nous préparer aux crises à venir. Retours sur leurs propositions.

 

Des services de santé de proximité repensés

On a pu le constater, l’un des problèmes majeurs de la crise sanitaire que nous vivons est l’engorgement des services hospitaliers. En plus de cette problématique, certaines personnes éloignées des services médicaux peuvent avoir du mal à atteindre le circuit de prise en charge et de soins. Pablo Bossis, Justine Fabarez, Bastien Laffont, Claire Marquet et Johanna Santos ont proposé un espace modulable et transportable capable d’accueillir les patients dans des lieux isolés. Des tests de dépistage, des premiers soins et des opérations de type campagnes d’informations pourraient y être effectués. Ainsi, un premier tri des patients aurait lieu dans cette architecture hospitalière nomade permettant de mieux gérer la répartition des malades à l’hôpital et de désengorger les services d’urgence. Intitulée Nomadical, cette solution serait basée sur le remploi de containers intégrés à une structure mobile. Et les étudiants ont également imaginé coupler ce service à une application mobile permettant de savoir où se trouve l’hôpital roulant et quand il pourra passer à proximité de notre quartier. Une façon de repenser le service hospitalier pour davantage de proximité.

© Pablo Bossis, Justine Fabarez, Bastien Laffont, Claire Marquet et Johanna Santos

 

Utiliser la voie des airs pour communiquer

La crise sanitaire liée au covid-19 a fait apparaître une réalité : certains territoires sont particulièrement isolés, que ce soit pour accéder aux services de proximité ou aux informations via des connexions adéquates. Comment, dès lors, mieux communiquer avec les territoires ruraux ou enclavés et leur permettre un accès égal aux services de première nécessité ? Pour Thomas Chilin, Kilian Cornillon, Marion Dallibert, Philippine de Geyer et Stanley Piffard, la voie aérienne pourrait constituer une solution. A l’instar des avions qui délivrent des colis humanitaires, ici ce serait un drone qui pourrait à la fois délivrer du matériel nécessaire pour lutter contre la pandémie (masques, gels hydro-alcooliques…) et d’avoir accès à des informations officielles via un journal de type newsletter ainsi qu’un écran situé directement sur l’appareil. Une manière de lutter pour l’égalité territoriale tout en évitant les contacts physiques.

© Thomas Chilin, Kilian Cornillon, Marion Dallibert, Philippine de Geyer et Stanley Piffard

 

Favoriser le commerce de proximité et les petites enseignes en période de confinement

81 %. C’est le chiffre représentant l’augmentation du commerce en ligne pendant la période de quarantaine en Italie. Il faut bien subvenir aux besoins réels ou fantasmés des consommateurs. Mais le problème c’est que ce sont les grandes chaînes qui ressortent gagnantes, tandis que les commerces de proximité et les petites enseignes subissent de plein fouet les restrictions de sortie. De plus, l’essor de ce type de commerce en ligne a mis en lumière la vulnérabilité de nos facteurs ainsi grandement exposés aux épidémies. Joséphine Baros, Manon Chamly, Maud Chevallier, Lorenn Furic, Virginie Lelièvre ont alors imaginé Locabox, un système de consignes à colis accessible aux commerçants du quartier et permettant une livraison sans contact. Les boîtes pourrait être déverrouillées grâce à un QR code imprimé ou disponible sur smartphone évitant ainsi d’avoir à les toucher. Les étudiants ont imaginé une solution qui prendrait la forme d’un véritable mobilier urbain pouvant être utilisé au-delà de la période de crise. Une manière de contourner les problèmes sanitaires mais aussi de tendre à effacer la concurrence entre commerce en ligne et commerce physique.

© Joséphine Baros, Manon Chamly, Maud Chevallier, Lorenn Furic, Virginie Lelièvre

 

Par Zélia Darnault, enseignante à L’École de design Nantes Atlantique

L'École de design Nantes Atlantique
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Vos réactions

Nathalie Tamigneaux
7 mai 2020

C’est superbe de voir la créativité. Je suis belge et avais visité à 2 reprises « la maison du futur » à proximité de Bxl où le concept de la boite à lettre augmentée d’une capacité de livraison de colis était dj envisagée.

Nous travaillons au Kenya. Une amie confinée au Rwanda m’a fait parvenir l’info que là-bas la livraison par drône se faisait dj maintenant pour du médical. Quand l’Afrique avance…. C’est comme pour le service de paiement Mpesa (paiement via mobile) créé au Kenya il y a bientôt 15 ans.

L’idée du camion médical séduit à bcp de point de vue et merci pour l’espoir que la créativité donne

Bravo,

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