Du quartier à la ville de demain
Les quartiers durables peuvent-ils être la force motrice de la ville de demain ? Elus, sociologues, architectes et urbanistes se sont penchés sur la question à travers deux tables rondes.
Synthèse du 2e débat de l’Observatoire de la Ville, 3 décembre 2007.
Le quartier, laboratoire de bonnes pratiques du développement durable ?
Une vision partagée du développement durable doit être encouragée par divers moyens :
- Le calcul de l’empreinte écologique, qui motive par le constat qu’à eux seuls, le bâtiment et les déplacements ont un impact environnemental supérieur aux capacités de la planète.
- Le bilan carbone, qui déclenche l’action au niveau intercommunal.
- Une charte composée de critères d’action et indicateurs, qui articule la gouvernance de toutes les échelles du territoire : métropole, arrondissements, quartiers.
Tout l’exercice ensuite consiste à transformer une conviction intellectuelle en actions concrètes. Plusieurs solutions sont évoquées : des techniques favorables au développement durable permettant un retour sur investissement plus rapide, une démarche de démocratie participative avec des conseils consultatifs de quartier, un laboratoire d’expérimentation des politiques urbaines pour faciliter l’échange entre les citoyens et l’administration publique… Néanmoins, certains obstacles doivent être surmontés. Les maîtres d’ouvrage ont tendance à dégager des surcoûts pour augmenter les aides publiques, tandis que les banques n’intègrent pas encore la performance énergétique du quartier dans la détermination de l’éligibilité des prêts. De la même manière, la chaîne de décision reste très séquentielle, et les compétences spécifiques manquent à l’appel.
C’est pourquoi il faut rassembler les experts et les élus, et mobiliser davantage les universitaires. La gouvernance doit conférer à un même échelon territorial le pouvoir sur les bâtiments, l’urbanisme et les transports. En parallèle, le foncier doit devenir une variable d’ajustement, et non commander les décisions. Et bien sûr, l’écoquartier doit susciter le désir et l’enthousiasme de la population.
Les élus à l’épreuve du développement durable
Pour certains, l’agglomération est le périmètre le plus adapté à la réflexion et à la mise en place d’écoquartiers. Pour d’autres, il est nécessaire de prendre en compte l’échelle du quartier, de la commune, de la région et les enjeux des politiques nationales. Certains envisagent que les communautés d’agglomération soient dotées de l’ensemble de la compétence en matière d’urbanisme, estimant que les pouvoirs pertinents en matière de quartiers durables sont ceux de l’intercommunalité et des bassins d’habitat.
Et les citoyens dans tout ça ? Les démarches de développement durable et de diversité sociale doivent impérativement s’accompagner d’un effort d’explication et de pédagogie auprès de la population. Les maires considèrent de moins en moins la population comme de simples administrés, et de plus en plus comme de véritables citoyens et acteurs locaux. Dans le prolongement de cette idée, il serait judicieux de renforcer la participation des sociologues aux démarches de développement durable, pour traiter les problèmes de fragmentation sociale liés aux stratégies individuelles.
Le concept d’écoquartier signifie le rassemblement, au sein d’un quartier, de toutes les exigences environnementales en un tout cohérent. Cette cohérence exige que le sol soit conçu comme un bien précieux et non renouvelable. L’écoquartier a vocation à apporter une solution aux problèmes d’espace et à viser la plus grande autonomie énergétique possible. Le prochain défi ? Gérer la question des déchets en créant des quartiers faiblement consommateurs de matière.
Pour télécharger le cahier de l’Observatoire de la Ville sur le thème « Les quartiers durables : Nouvel enjeu de la ville de demain ? » cliquez ici