D’Hanoi à Mumbai 7000 km d’étonnements urbains
Après avoir quitté Hanoi, l’une des premières étapes sur la longue route vers l’Inde a été Danang, troisième plus grande ville du Vietnam, au dynamisme économique intense. La ville, située en front de mer, dégage un vrai bouillonnement. Elle contraste avec les villes historiques voisines, Hué et sa citadelle, Hoi An et ses petites maisons traditionnelles.
A Danang : Des ponts qui se transforment en attractions
La plus belle vue sur la ville est probablement au pied d’une grande statue d’une « lady boudha », depuis l’autre côté de la baie, point depuis lequel on voit se découper la skyline naissante de la ville. Cependant, c’est de nuit et sur les ponts que l’étonnement est le plus grand. Les ponts à Danang sont nombreux. Le plus surprenant est, assurément, celui en forme de dragon qui attire une fois par semaine, le samedi soir, une foule importante de locaux qui viennent en famille pour voir cracher la créature. En effet, telle une attraction touristique, la tête du dragon crache trois boules de feu puis un grand jet d’eau. Malgré une durée de seulement quelques minutes c’est un véritable évènement. On coupe pour l’occasion la circulation sur le pont et la compétition est à celui qui sera le plus téméraire pour s’approcher du rideau d’eau.
Delta du Mekong et Cambodge : des villages et marchés flottants
Descendant le Vietnam je fais étape dans le Delta du Mekong, à la frontière avec le Cambodge. Les villages flottants retiennent mon attention. Les premiers visités à la frontière, sont surprenants d’optimisation. En effet, les poissons sont cultivés dans des cages immergées sous la maison et l’on n’a qu’à ouvrir une trappe sur la « terrasse » pour les nourrir.
Les marchés flottants par ailleurs ont beau être une attraction touristique, ils restent bien vivants. Il n’y a pas de voie de passage clairement définie, et chaque bateau s’installe ou bon lui semble formant un attroupement déconcertant de densité au milieu du canal. Dès lors, pour repérer – même de loin – qui vend quoi, chaque bateau accroche au bout d’une longue tige de bambou les denrées proposées, ananas, etc.
Plus loin, sur le Lac Tonlé Sap, les villages flottants ont des tailles bien plus importantes. L’organisation de la « trame » semble suivre le tracé conventionnel de rues sur lesquelles les maisons (mobiles!) s’alignent.
Cependant, leur manque de vitalité contraste avec celle des villages terrestres à quelques kilomètres de là, où nombreux sont les habitants qui passent leur journée sur le perron pour profiter de l’animation de la rue. Au contraire, dans les villages flottants, la nécessité absolue de s’y déplacer en embarcations annihile une grande partie de l’animation de la rue comme espace public et la rencontre est soudain nettement plus difficile à provoquer.
A Bangkok un réseau de transports en commun 360°
Après une étape cambodgienne marquée par des villages particulièrement reculés, je retourne dans la bouillonnante Bangkok qui n’est définitivement pas dans la même catégorie que ses homologues sud-asiatiques que j’ai pu traverser. Cependant, il serait faux de décrire Bangkok exclusivement comme le centre d’affaire trépidant où un skytrain futuriste survole des boulevards encombrés de taxis aux couleurs criardes et de tuk-tuks pétaradants. Un autre Bangkok existe, plus calme, préservé, principalement piéton.
Pour le découvrir une des clés est d’explorer la diversité des transports en communs que propose la ville, et notamment les bateaux-bus encore très actifs sur les quelques canaux qui ont perduré. On embarque et débarque à une vitesse impressionnante ! Par ailleurs, connectés en certains points aux réseaux de métro, celui des bateaux dessert des quartiers souvent à l’écart de la fièvre des boulevards.
Le réseau de transports de Bangkok est donc extrêmement riche bien que peu évident à appréhender pour les néophytes. Métro aérien (BTS), métro sous-terrain (MRT), bus, mini-bus privés, et bateaux, chacun a son tarif ! Souvent le prix est déterminé à la distance de trajet parcouru. Les interconnexions ne sont pas des plus évidentes et c’est l’usage plus que les plans qui vous apprendra l’itinéraire des bus. Pour rejoindre deux lieux de la ville il ne faut pas hésiter à jongler entre les différents modes et à compléter par un moto-taxi pour les relier.
A Rangon : Des ascenseurs à commissions
Parmi les dernières étapes avant d’entrer en Inde, Rangon, en Birmanie. Dans l’ancienne capitale (qui est toujours le centre névralgique du pays), l’une des curiosités les plus ingénieuses que j’ai pu observer est un « ascenseur à commissions » dont l’usage semble être assez généralisé dans la ville. Les immeubles sont hauts (souvent entre 6 et 11 étages) et des cordes pendent depuis les balcons des appartements. L’extrémité basse arrive à hauteur de buste pour les passants. Une petite pince y est suspendue afin de pouvoir y accrocher le journal du matin ou le sac d’oeufs ramené par un ami. Il n’y a plus qu’à hisser sans avoir besoin de descende et remonter tout l’immeuble.
Dans le Nagaland, des villes et villages accrochés sur les hauteurs
Enfin, arrivé en Inde par les Etats de l’extrême-est situés au-delà du Bangladesh, la route traverse le Nagaland, région montagneuse où les précipitations peuvent être très intenses en saison humide. Face à ce climat peu clément, afin d’éviter les inondations, les habitants ont construit les villages mais aussi des villes entières sur le sommet des montagnes et non dans les vallées. Au-delà de l’amusement paysager, c’est le rapport à la rue qui en est modifié, une grande partie des voies étant par conséquent des escaliers !
Me voilà donc arrivé en Inde, où commence la deuxième étape sédentaire de l’étude à Mumbai. A très vite !