Peut-on faire du développement durable un levier d’attractivité pour la Région Capitale ? Géographes, urbanistes, architectes, universitaires ont analysé le cas francilien. Leurs conclusions sont positives pour l’avenir.

Synthèse du débat « Peut-on faire du développement durable un levier d’attractivité pour la Région Capitale ? »

3^e débat de l’Observatoire de la Ville, 15 décembre 2008

Transformer les mobilités en Ile-de-France

Un parking de vélos à Amsterdam. Crédits : Alexandre Schall

Plus que les véhicules eux-mêmes, ce sont les usages qu’on en fait qui doivent évoluer pour aller vers une mobilité plus respectueuse de l’environnement : amélioration de la gestion du trafic, réduction de la vitesse moyenne de circulation, développement de nouveaux services tels que le transport à la demande, le covoiturage, ou encore les voitures en libre-service.

Si les Franciliens se déclarent en faveur du développement durable, cet élan ne se traduit pas toujours aussi nettement dans l’évolution des comportements individuels que dans les discours. Or les comportements individuels et collectifs jouent un rôle essentiel dans l’atteinte du facteur 4.

Alors, comment faciliter la prise de bonnes habitudes ? En développant des infrastructures qui permettent les déplacements de banlieue à banlieue, l’accès au logement à proximité du lieu de travail, les mobilités douces comme le vélo, les bus express…

Du côté de la gouvernance, le développement durable est une question transversale pour la ville, et mérite à ce titre une approche intégrée et la recherche de synergies, plutôt que l’accumulation de décisions techniques et sectorielles. A cet égard, le STIF est un réel atout pour travailler sur la cohérence de l’offre de transports collectifs.

Repenser la ville

La mixité sociale est en perte de vitesse, en raison de la crise du logement abordable et de la crise économique actuelle. La baisse des prix de l’immobilier ne sera sensible qu’à long terme, et risque d’être compensée par l’accroissement des coûts liés au développement durable et à la qualité de la construction.

Il existe deux manières d’envisager la ville, l’une exclusive, qui consiste à laisser faire, l’autre, inclusive, qui consiste à la repenser radicalement. L’enjeu prioritaire est de donner accès à toutes les populations, y compris les plus fragiles, à la centralité de la ville. A ce titre, Plaine Commune apporte sa contribution en rejetant tout scénario d’extension parisienne qui n’aboutirait qu’à repousser la frontière d’exclusion au-delà du périphérique. La métropole peut être pensée comme une grande mosaïque, allant dans le sens d’un polycentrisme revendiqué.

Cela pose la question du rôle des maires. Certains territoires sont abandonnés à eux-mêmes, dédiés à l’exclusion et démunis de services publics. Clichy-sous-Bois, par exemple, une ville de 55 000 habitants, n’a longtemps compté ni CAF, ni Assedic, ni transports en commun conséquents. Or, les inégalités de territoires alimentent l’exclusion culturelle, et le divorce entre les populations.

Les services publics territorialisés exercent un impact fort sur la redistribution sociale. Dès lors, l’objectif d’une politique métropolitaine doit être de restaurer l’ascension sociale à travers un traitement équitable des territoires et le développement de centralités attractives dans les banlieues.

Faut-il alors repenser la ville ou plutôt penser la métropole ? Le mouvement engagé en faveur de l’intercommunalité dans la première couronne de l’Ile-de- France, avec la fusion de communautés d’agglomération, révèle le besoin d’un niveau de gouvernance adapté à des territoires regroupant 200 000 à 300 000 habitants.

Les propositions de l’Observatoire de la Ville expriment la volonté de bâtir une ville durable autour des trois piliers économique, social et environnemental, avec la participation des Franciliens.

Pour télécharger le cahier de l’Observatoire de la Ville sur le thème « Développement durable : un levier d’attractivité pour la Région Capitale ? » cliquez ici