Des fenêtres upcyclées, une solution R-are
Aujourd’hui, de nombreux déchets émis par le secteur du logement et de l’habitat ne sont pas réemployés. L’association Atelier R-are récupère et donne une seconde vie à certains rebuts de bois issus du bâtiment. Son projet de menuiserie insolite est aussi le support d’une mission sociale d’insertion professionnelle, ce qui en fait un acteur emblématique de l’économie circulaire solidaire.
3 questions à Rachel JOZEFOWICZ, architecte au sein d’Atelier R-are
Pouvez-vous nous présenter Atelier R-are ?
Née en 2019, Atelier R-are est une jeune association qui donne une seconde vie à certains déchets du bâtiment. En plus de l’impact environnemental de notre activité d’upcycling, nous avons aussi un projet solidaire d’insertion professionnelle via la formation aux métiers de la menuiserie de publics éloignés de l’emploi. L’initiative est issue d’une recherche conduite par le mouvement Emmaüs qui s’est intéressée aux déchets qui ne trouvent pas preneur sur le marché du réemploi. On retravaille aujourd’hui particulièrement les fenêtres en bois. Avant Atelier R-are, il n’existait pas de solutions pour les recycler. On remet le bois des fenêtres en état pour en faire du mobilier, des revêtements de sol ou de bureau par exemple.
Quels sont vos liens avec les acteurs de la ville ?
Les acteurs de la ville sont à la fois nos clients, nos fournisseurs et nos partenaires. Nous travaillons beaucoup avec les communes, les bailleurs sociaux et les promoteurs immobiliers. Nous avons participé à un projet de ludothèque pour la ville de Meudon. Nous avons confectionné des tables pour la bibliothèque d’une école à Ivry. C’est le bailleur Paris Habitat qui nous fournit les anciennes fenêtres de ses logements. Nous en avons aussi fait des tabourets et un abri de rangement. Nous venons de terminer une opération avec le promoteur Nexity et la ville de Saint-Denis. Nous avons été sélectionnés dans le cadre d’un appel à projet pour l’aménagement de terrasses de logement, ce qui nous a permis de leur proposer des toitures, des jardinières et des bancs. Nous n’avons pas de catalogue de produits fixes. On confectionne au gré des demandes de nos partenaires.
Nous collaborons dès que possible avec d’autres acteurs de l’économie sociale et solidaire, par exemple l’association d’agriculture urbaine Permapolis ou d’autres projets issus du mouvement Emmaüs comme l’association Espaces, les Résilientes ou Emmaüs Défi.
Quels sont vos projets pour demain ?
Le gisement issu des fenêtres en bois est important mais il existe d’autres types de déchets qui ne sont pas recyclés aujourd’hui. Nous voulons nous spécialiser sur des bois complexes, comme les bois de structures, de charpentes, issus des portes ou de la menuiserie intérieure. Nous pourrions transformer jusqu’à 30 tonnes de déchets par an !
Aujourd’hui, nous proposons des sessions de formation alliant théorie et pratique, en collaboration avec un menuisier formateur, ancien encadrant technique d’Emmaüs Défi. Nous continuons de développer un parcours de formation complet sur les métiers destiné à former directement les salariés en insertion. Nous aimerions aussi lancer des ateliers de transformation participatifs, par exemple pour l’aménagement de logements sociaux, dans lesquels nous ferions intervenir les habitants.
Vos réactions
j’adore ce que je viens de lire ca a été très constructif pour moi.