Déchets et gaspillage : place à l’action

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27 Juil 2016

La première édition du festival Zero Waste s’est tenue au Cabaret Sauvage à Paris le premier week-end de juillet. Cet événement festif est l’occasion de comprendre les enjeux d’un mouvement mondial dont l’objectif est crucial pour l’environnement : parvenir au zéro déchet.

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Un Français produit chaque année 354 kg d’ordures ménagères d’après les chiffres fournis par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). © Emily Estienne

Sur Terre, l’activité humaine générerait 10 milliards de kilos de déchets par jour. Le mouvement Zero Waste a pour objectif de recycler ou composter 100 % des détritus que nous produisons. Le festival entendait ainsi démontrer pendant 3 jours comment « réduire tout ce qui n’est pas essentiel, réutiliser tout ce qui peut l’être et recycler ou composter pour préserver la matière ». Flore Berlingen, directrice du Cniid (Centre national d’information indépendante sur les déchets), explique que l’idée de ce festival est née fin 2015 : « Nous ressentions un fort besoin de rassembler les différents publics engagés dans une démarche zéro déchet. Nous avons choisi l’appellation Zero Waste plutôt que Zéro Déchets France, parce qu’en anglais, waste signifie à la fois déchets et gaspillage, et que nous nous inscrivons dans le cadre du réseau Zero Waste Europe ».

200 collectivités italiennes engagées dans la démarche

Des villes comme San Francisco, Capannori, Parme ou encore Roubaix, font office de modèles dans la gestion des déchets et la sensibilisation des citoyens. Capannori, en Toscane, avec 46 000 habitants, a mis en place différentes méthodes pour parvenir en 2020 au « zéro déchet » : « En collectant de manière séparée les biodéchets, les déchets organiques, en ouvrant des magasin de vente en vrac, c’est-à-dire sans emballage, en multipliant les ateliers de réparation ou les magasins de seconde main », rappelle Flore Berlingen. Le centre de recherche de Capannori analyse les « fractions résiduelles » (boîtes de plats préparés, flacons de sauce, emballages en plastique, papiers alu, couches, etc.). Ces déchets sont impossibles à recycler ou composter. Les chercheurs en rudologie (gestion et traitement des déchets) font remonter leurs conclusions aux industriels qui cherchent des innovations pour leurs produits. Près de 200 collectivités italiennes suivent la voie de Capannori.

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L’affluence du public lors du Festival Zero Waste démontre son intérêt pour la question des déchets et de leur revalorisation.
© Stefano Borghi

14 milliards d’euros dépensés pour le traitement des déchets

La France dispose du plus important parc européen en matière d’incinérateurs, 129 au total. La présence de 250 décharges sur notre territoire illustre également la masse considérable de déchets produits au niveau national. La plus grande décharge d’Europe se trouve en Île-de-France. « 14 milliards d’euros sont dépensés chaque année pour le traitement des déchets. Pour un emploi dans les industries dites d’élimination, on peut en créer jusqu’à 10 dans les industries du recyclage et jusqu’à 100 dans toutes les activités liées à la réduction à la source des déchets ».

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La ville de Capannori, en Toscane, est régulièrement citée comme un modèle en Europe. Les ordures résiduelles ont fondu de 57 % en 5 ans, passant de 340 kg par habitant en 2006 à 146 kg/hab en 2011. © Comune di Capannori

 

Mettre en place des logiques circulaires à tous les niveaux

Le mouvement Zero Waste appelle la participation de tous : élus, citoyens, commerçants, des entreprises, écoles, lycées. Les collectivités ont tout intérêt à favoriser la réduction des déchets à la source, en vue de réaliser des économies budgétaires mais aussi de prendre soin de l’environnement. L’Italie et l’Espagne montrent l’exemple en Europe. La région administrative de Guipuscoa au Pays basque, qui compte 750 000 habitants, recycle maintenant 70 % des déchets grâce à une politique adaptée. Pour Flore Berlingen, le recyclage ne constitue pas un objectif en soi : « L’objectif est de mettre en place des logiques circulaires à tous les niveaux, à commencer par chez soi. La priorité numéro 1 aujourd’hui est de réduire les déchets à la source. »

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La municipalité de San Francisco impose l’usage de 3 couleurs différentes pour les poubelles : la verte pour les déchets organiques, la bleue pour les produits recyclables et la noire pour ce qui est indestructible. La ville compte sur le civisme des habitants pour respecter les règles du tri. © Margo Moritz

 

En France, la destination de nos déchets se répartit ainsi (moyennes nationales) :

Incinération : 30 %

Décharges : 36 %

Valorisation matière (recyclage) : 20 %

Gestion biologique (compostage/méthanisation des déchets organiques) : 14 %

 

Pour suivre l’actualité du mouvement

@ZeroWasteFR

Le scénario Zero Waste, éditions Rue de l’Échiquier

Usbek & Rica
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Vos réactions

Poizat
27 juillet 2016

Bonjour,
La ville de Rueil Malmaison teste actuellement la collecte des biodéchets dans une des cantines scolaires de la ville. A partir de septembre 2016, les biodéchets générés par les 2 plus gros groupes scolaires de la ville seront collectés et valorisés séparément par le prestataire qui gère la cuisine centrale de la ville.
Pour en savoir plus:
https://rueilenvertetpourtous.net/2016/05/23/tri-des-biodechets-a-lecole-des-buissonnets/

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