Comment concilier la pratique du sport et la préservation de l’environnement ?
Qu’il s’agisse d’évènements hors-normes (JO, coupes du monde) où de pratique amateur, le monde du sport cherche la parade pour s’adapter au réchauffement climatique et réduire son empreinte carbone. Ce qui passe par plusieurs niveaux : adapter les infrastructures, mais aussi le matériel.
Le secteur sportif, qu’il s’agisse d’événements de grande envergure comme les Jeux Olympiques ou de la pratique amateur, cherche des solutions pour s’adapter au changement climatique et réduire son empreinte carbone. Cela implique des changements à plusieurs niveaux, notamment dans les infrastructures et le matériel.
Une autre priorité est également de repenser la manière dont les événements sportifs sont organisés, en intégrant les enjeux environnementaux dans leur fonctionnement et dans celui des sportives et sportifs. Comme sur beaucoup de sujets, le monde du sport fait ainsi face à plusieurs enjeux : réduction des déchets, transports bas-carbone et amélioration des équipements.
Réduire les déchets des évènements sportifs
Les événements sportifs génèrent une quantité importante de déchets, tant pendant leur préparation que lors de leur déroulement et de leur démantèlement. On estime ainsi que chaque participant à un évènement sportif va générer entre 0,25 et 0,5kg de déchets. Cela dépend évidemment du type de compétition. Par exemple, le Super Bowl produit 40 tonnes de déchets chaque année là où un top club de football français va produire environ 100 tonnes de déchets annuels.
Des stratégies sont proposées pour réduire ces déchets, notamment en sensibilisant le public, en organisant une meilleure collecte et un tri efficace des déchets, et en cherchant des partenaires pour les valoriser et les recycler. Cela passe également par une réduction du merchandising et des goodies ainsi que par une offre alimentaire éco-responsable. Le compostage des restes de nourriture est également une piste à privilégier.
Repenser les transports
Les spectateurs des événements sportifs représentent une grande part des émissions de gaz à effet de serre liées à ces événements, principalement en raison de leurs déplacements. Selon l’ADEME, plus de 80 % des émissions de gaz à effet de serre imputées à une manifestation sportive sont dues aux transports des personnes.
Le choix de la localisation des infrastructures sportives joue un rôle clé, car les événements en périphérie de ville entraînent généralement des déplacements plus émissifs. L’utilisation de transports publics et durables est encouragée pour réduire ces émissions.
Il en va de même pour le transport des sportifs et de leurs équipements. En ce moment, certaines équipes de rugby prennent le TGV pour se déplacer en France pendant la coupe du monde au lieu de prendre l’avion. De nombreuses équipes de football se voient souvent reprocher d’utiliser des jet-privés plutôt que le train pour se déplacer le week-end.
Optimiser les infrastructures
Les infrastructures sportives doivent être conçues pour réduire leur consommation d’électricité, en favorisant l’utilisation d’énergies renouvelables, et pour minimiser leur utilisation d’eau, en réduisant les fuites. La gestion de l’eau est particulièrement cruciale pour l’entretien des terrains de sport, ce qui nécessite aussi de repenser les techniques d’irrigation (par exemple avec la réutilisation des eaux usées).
Des labels environnementaux et une pensée décroissante
En outre, il existe aujourd’hui des labels environnementaux, comme le label « Développement durable, le sport s’engage ® », qui sont mis en place pour encourager les acteurs du sport à adopter des pratiques plus durables. Ces référentiels permettent d’accompagner les décideurs dans la mise en place de bonnes pratiques.
Pour aller plus loin, certains plaident également pour une réduction globale du nombre de compétitions sportives, ou encore la synchronisation des compétitions féminines et masculines afin de réduire l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre du secteur. Ce serait aussi une manière de prendre soin de la santé des athlètes qui sont confrontés à des calendriers et des exigences de plus en plus folles.
Engagement des équipementiers
Les fabricants d’articles de sport doivent également faire des efforts pour réduire leur impact environnemental. Les fibres synthétiques, les perfluorocarbures et d’autres matériaux utilisés dans la fabrication d’équipements sportifs peuvent avoir des conséquences environnementales importantes. Il est nécessaire de repenser la fabrication et le choix des matériaux ainsi que le réemploi des équipements en fin de vie.
Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir sur ces sujets pour atteindre une véritable transformation écologique du sport mais ces pistes doivent permettre d’y parvenir. Elles sont d’ailleurs très liées aux émissions du secteur de l’événementiel de manière plus globale, puisque les évènements comme les festivals de musique et les concerts sont également concernés par ces mesures.