Villes du futur : les projets les plus fous des cités futuristes (2/2)
Elles sont vertes, intelligentes et coûtent des dizaines de milliards de dollars. Surgies de nulle part, ces villes du futurs écologiques se voient comme des modèles de l’urbanisme de demain. Les unes sont mortes dans l’oeuf, quand les autres commencent tout juste à sortir de terre. Deuxième partie de notre tour du monde des chantiers urbains les plus ambitieux avec un focus sur les écocités chinoises.
Dongtan, la ville durable fantôme
Ce devait être un petit chef-d’œuvre urbanistique, que le monde découvrirait, ébahi, à l’occasion de l’Exposition Universelle de Shanghai, en 2010. Une ville du future écologique de la nouvelle conscience environnementale chinoise, dans un pays où la pollution met en péril l’avenir du pays. Mais Dongtan, première ville écologique « zéro carbone », n’a finalement pas vu le jour. Lancé en grande pompe par le gouvernement chinois en 2005, le projet avait été confié à l’agence britannique d’urbanisme Arup, qui avait déjà piloté le Stade olympique des jeux olympiques de Pékin. Tout était prévu pour faire de Dongtan le laboratoire de la ville durable de demain : des navettes fluviales fonctionnant à l’énergie solaire, des bâtiments de huit étages maximum, des toits entièrement recouverts d’espaces verts, des voitures roulant grâce à des piles à combustible et un ingénieux système de recyclage intégral des déchets domestiques. Aujourd’hui, en lieu et place de l’écocité virtuelle, l’île de Chongming, au nord de Shanghai, abrite toujours une réserve ornithologique, un port de pêche et quelques kilomètres carrés de terres marécageuses. Transformer cet espace rural en ville du futur écologique s’est avéré beaucoup trop cher, à tel point que les travaux n’ont jamais vraiment démarré. Mais l’échec de Dongtan n’a pas pour autant freiné les ambitions chinoises en matière d’urbanisme écologique. Une dizaine de nouveaux projets d’écocités ont été lancés dans la foulée, de Tianjin (voir ci-dessous) à Suzhou en passant par le quartier de Mentougou à Pékin. Objectif à terme : faire de la Chine le plus grand marché pour la planification des villes durables.
Tianjin, la ville durable et écologique sino-singapourienne
Située à 150 kilomètres à l’est de Pékin, dans le district de Binhai, la ville du futur de Tianjin est en train de réussir là où le projet Dongtan a échoué : devenir la première écocité modèle à sortir de terre en Chine. Cette fois, le fait de construire la ville au milieu des marais salants et des villages de pêcheurs n’a pas été un obstacle rédhibitoire. Et c’est grâce à la collaboration économique et technologique entre la Chine et Singapour que ce petit miracle vert a pu voir le jour. Toujours en chantier, la ville doit accueillir 350 000 personnes à l’horizon 2020. Mais une centaine de familles ont déjà emménagé dans les tours de ce complexe urbain de 30 km2 aux performances écologiques exemplaires : des cellules solaires thermiques placées sur les toits chauffent l’eau sanitaire, 60% des déchets ménagers sont recyclés et seuls des véhicules hybrides peuvent circuler dans les rues. À terme, les anciens puits de pétrole situés à 3000 m de profondeur pourraient même être reconvertis en réservoirs de chaleur géothermique… « Grâce aux éco-cités, nous cherchons à concilier mode de vie durable, industrialisation et urbanisation du pays », explique Wang Meng, le directeur du projet.
Baidaoping, la ville du futur qui remplace la montagne
Le problème avec les villes du futur écologiques, c’est que leur construction implique souvent la destruction de villages traditionnels ou de milieux naturels précieux. Le projet Baidaoping est, à ce titre, éloquent. Pour bâtir cette nouvelle ville durable, située à quelques kilomètres de Lanzhou, dans la province chinoise du Gansu, la chine est prête à déplacer des montagnes… au sens propre ! 100 000 m3 de terre sont déplacés chaque jour pour tasser la terre et déverser les mètres cubes d’eau nécessaires à l’érection de la future cité. Tant pis pour les quelques 700 sommets montagneux de la région, qui vont être littéralement pulvérisés pour laisser place à des gratte-ciel… « C’est comme si toutes les montagnes que vous voyez en pivotant sur vous-même allaient être aplaties », déclarait, en février 2013, Li Guanghui, le chef du chantier, dans les colonnes du Monde. Sans compter qu’il faut également « déménager » les huit villages installés à flanc de montagne. L’entreprise de BTP en charge de ces travaux pharaoniques est le Pacific Construction Group, qui travaille également depuis 2010 à l’aménagement d’un autre projet urbain titanesque, baptisé « la Nouvelle Zone », qui devrait accueillir 500 000 habitants à l’horizon 2020. L’urbanisation à marche forcée de la Chine se poursuit donc, au mépris des considérations écologiques les plus élémentaires, puisque ces travaux titanesques sont susceptibles de provoquer des tempêtes de sable et d’éroder encore un peu plus les sols.
Vos réactions
interessant
LA CITE DU FUTUR C EST CELLE QUI INTÉGRÉ L HOMME AU CENTRE DE LA NATURE AVEC L IDÉE D UNE PERFORMANCE TECHNOLOGIQUE SANS PRÉCÉDENT
PAR COMPTE IL FAUT ÉQUILIBRER LA NATURE ET LES MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION VERS UNE SYNTHÈSE D EVOLUTION DES ESPACES ET DE L UTILITÉ DE CET ESPACE A LA PRODUCTION DE L HOMME
LA CITE FUTURISTE SE CONÇOIT DE LA FORME VERS LA FONCTION EN INVENTANT UNE NOUVELLE MANIERE D HABITER L ESPACE VERS LA LUMIERE ET LES MATERIAUX TRANSPARENTS
j’ai trouvé cet article vraiment intéressant