Le cheval sera-t-il le dada des urbains de demain ?

Les chevaux en ville sont devenus rares.
15 Juin 2017

Au royaume des animaux, le cheval tient depuis très longtemps une place de choix. Que ce soit dans les usages de l’Homme au fil de l’Histoire ou dans l’imaginaire collectif, le cheval a en effet pu incarner une figure capitale dans la construction de nombreuses sociétés.

Un cheval dans la brume de la ville de Saint-Pétersbourg

Un cheval dans la brume de Saint-Pétersbourg – Crédits kishjar? sur Flickr

De nos jours en Occident, les chevaux ont globalement disparu de nos rues, mais leur popularité se retrouve par exemple dans différents loisirs et sports toujours actuels. Les phénomènes accélérés d’industrialisation et d’urbanisation en marche au siècle dernier ont ainsi (plus ou moins rapidement) chassé les équidés hors des sentiers citadins.

Par ailleurs, certains signaux égarés viennent de temps en temps remettre le cheval au cœur de la ville, et ce de manière toujours insolite !

A cheval entre deux mondes

Les chevaux en ville sont devenus rares.

Heart of Dublin – Crédits Jason Goodger sur Flickr

Vous l’avez sans doute vue passer sur les réseaux sociaux, une vidéo amateur redonnait tout récemment ses lettres de noblesse à l’équitation urbaine… Elle mettait alors en scène un jeune homme en selle sur son fidèle destrier au beau milieu des rues du Haut-Montreuil. Déjà culte dans l’imaginaire de la banlieue parisienne, cette séquence de balade équestre sur la chaussée[1] évoque de fait d’autres images fortes de la culture populaire récente.

Le tout premier épisode (2010) de la série américaine The Walking Dead marquait ainsi les esprits de millions de téléspectateurs en mettant en scène le héros à cheval, fuyant sa petite ville infestée de zombies pour chercher de l’aide dans la métropole d’Atlanta.

Le premier épisode de la série The Walking Dead met en scène un héros à cheval.

Affiche officielle de la saison 1 de The Walking Dead

Bien que très différentes dans la forme et dans le fond, ces deux séquences audiovisuelles dépeignent pleinement l’attraction d’un tel fantasme sur le grand public. En comparaison avec d’autres représentations de la « ville animalière » plus sauvages, la confusion des deux mondes (urbain et animal) créée par la présence équine dans l’espace urbain déclenche une « dissonance raisonnable » dans l’imaginaire collectif. Surprenante, mémorable mais jamais traumatisante, elle y résonnerait ainsi a priori davantage comme une réminiscence de la ville d’hier, plutôt que comme une projection d’un futur alarmant…

(Re)mettre la ville à l’étrier ?

Au-delà des balades équestres informelles ou fictives présentées ci-avant, la réinsertion de la cavale en ville peut prendre des formes plus officielles… On pense par exemple à la police montée, qui est très ancienne et présente dans certains pays (comme au Canada ou en Grande-Bretagne), mais qui est plus récente et encore balbutiante – en termes de fonctions et d’effectif – dans d’autres contrées…

La police montée est ancienne et présente au Canada.

Rien de mieux qu’un parc urbain pour patrouiller à cheval – Crédits Canadian Pacific sur Flickr

En France, sa faction nationale apparaît en 1994 et compte 28 cavaliers pour 16 chevaux. Les données (date de création, effectif, parcours des patrouilles…) municipales sont en revanche plus nébuleuses. Dans tous les cas, les articles de presse locale soulignent généralement le bon accueil de cette police équine par les citoyens des villes concernées. L’un des discours mis régulièrement en avant présente ainsi le cheval urbanisé comme un générateur de convivialités citoyennes… C’est en tout cas le témoignage d’une policière de Garges, recueilli par Le Parisien l’année dernière :

« Les gens osent davantage nous parler quand on est en patrouille, que lorsqu’ils voient passer nos collègues en voiture, souligne Emmanuelle. Le cheval est vecteur de contact. Les gens aiment bien, ils viennent, ils les caressent. De fil en aiguille, ils nous parlent des problèmes dans leur quartier. »

En dehors de cette cavalerie très policée, le retour du cheval en ville s’institutionnalise de différentes manières, que ce soit pour de belles balades privées dans Paris ou la promotion d’un événement sportif tout équidé… D’ici que le cheval redevienne un habitant banal de nos espaces urbains, il y a encore du travail ! Car les infrastructures dédiées à leur bien être manquent en ville, et il faudra évidemment leur préparer un accueil digne de ce nom…

 

Pour aller plus loin :

 

[1]D’après la loi, un cavalier a le droit de se déplacer dans une agglomération, sauf si la ville en question ou la préfecture du département ont pris un arrêté contraire” précisait Le Parisien dans son article consacré à l’événement montreuillois !

 

{pop-up} urbain
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