Adaptation au changement climatique – Quand les villes traînent…

4 Déc 2024 | Lecture 3 min

2035, une nouvelle inondation frappe la vallée de la Roya. Mais à y regarder de près, les dégâts de la catastrophe sont inégaux d’un côté à l’autre de la frontière franco-italienne. Et si la différence tenait aux politiques d’adaptation menées localement par chaque pays ?

Comme chaque mois, plongez dans le futur de la ville avec notre série “Habiter 2035”, où l’on vous dresse des scénarios possibles pour la prochaine décennie. Retenez votre souffle, immersion dans 3, 2, 1 …

Ni Météo France, ni aucun système d’alerte ne l’a vu venir. En quelques heures, la vallée de la Roya s’est assombrie et les nuages se sont vidés. Un désastre, 15 ans après la tempête Alex qui avait provoqué la plus grande destruction civile depuis la Deuxième Guerre mondiale. Les premières images sont malheureusement familières : des habitants dans des monticules de boue, hébétés devant les ruines, les voitures retournées et les arbres arrachés. Mais passé la détresse des premiers jours, la vallée relève la tête. Au global, les dégâts sont bien moins importants qu’en 2020, alors que la violence de la tempête était comparable. Il n’y a aucun mort à déplorer, très peu d’infrastructures détruites, l’eau courante et l’électricité sont rétablies rapidement… À quelques centaines de mètres de là, les voisins italiens ne peuvent pas en dire autant. Depuis 15 ans, les collectivités locales ont fait la politique de l’autruche : tout a été reconstruit à l’identique et sans aucun souci d’adaptation. Le bilan y est catastrophique…

le-sixieme-reve-unsplash

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Scénario possible ou récit de science-fiction ? Analyse.

En octobre 2020, la tempête Alex ravageait effectivement la vallée de la Roya. Elle provoquait dix morts, huit disparus, près de 13 000 sinistrés et des dégâts estimés à un milliard d’euros. En urgence, les collectivités et l’État avaient dû s’organiser pour remettre sur pied les routes, les communications, loger les victimes, et permettre aux 500 entreprises de relancer leurs activités. Mais au-delà de cette première réponse, comment penser l’aménagement d’une vallée à risque ? Alors que l’intensité et le nombre de ces « épisodes méditerranéens » sont amenés à augmenter à l’avenir, comment adapter nos territoires au dérèglement climatique ?

chris-gallagher-unsplash

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L’urbanisme a un rôle majeur dans ce type d’événements, dans la mesure où l’artificialisation des sols contribue à en accroître les effets dévastateurs et que les zones habitées sont souvent installées à proximité des cours d’eau, en zone inondable. Si une meilleure connaissance de ces enjeux nous permet de produire de meilleures réglementations d’urbanisme, le principal enseignement de ces dernières années est que l’on « ne vit plus contre l’eau mais avec l’eau », comme l’affirme Magali Reghezza-Zitt, géographe et maîtresse de conférence à l’Ecole normale supérieure. Autrement dit, mieux vaut creuser un marais que d’ériger une digue.

La Cour des Comptes consacre cette année un chapitre de son rapport annuel à l’adaptation des villes au changement climatique. D’après elle, les villes et groupements de plus de 50 000 habitants ont tardé à mettre en place des stratégies d’adaptation qui finalement « ne répondent que partiellement aux enjeux identifiés ». Dénonçant un enchevêtrement complexe de documents de planification, elle considère que « leurs effets sur les organisations demeurent limités et l’évaluation des coûts associés est lacunaire ». Les conclusions sont plutôt raides… à quand les Intervilles de l’adaptation pour tirer tout le monde vers le haut ?

Usbek & Rica
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