La voiture du futur sera sans pilote
L’irrésistible ascension de la voiture totalement autonome est en marche. Plus écologiques, ces véhicules au pilotage robotisé devraient aussi permettre de réaliser des économies considérables. Présentation des modèles les plus prometteurs.
Les moniteurs d’auto-école ont du souci à se faire. Dans un futur peut-être pas si lointain, leur métier pourrait bien disparaître. Seuls quelques irréductibles amoureux de la tôle seront encore prêts à payer pour apprendre à conduire. Et pour appuyer sur le champignon à leur guise, ils devront sûrement se rendre sur des circuits agréés. Car dans les villes et sur les autoroutes du futur, les véhicules 100% automatisés pourraient bien être les seuls à circuler. Plus sûre, plus écologique, plus confortable, plus pratique, la voiture sans pilote fera partie de notre quotidien d’ici à 2020. Elle devrait même rapidement s’imposer comme la norme en matière de déplacements urbains. « Les voitures seront des ordinateurs géants avec un nombre incalculable d’outils d’intelligence artificielle qui gèreront l’environnement et communiqueront intelligemment avec les autres sur la route ; elles pourront analyser la circulation, décider du meilleur itinéraire et analyser la vitesse des autres. Et pendant que le robot conduira la voiture, le « conducteur » pourra préparer sa journée », ose le cabinet Frost and Sullivan dans un rapport publié en décembre 2013. Permettant de réduire la facture énergétique d’au moins 30%, la conduite sans chauffeur permettra aussi de réaliser des économies considérables : le gain de temps et les conditions de sécurité renforcées permettraient de d’économiser l’équivalent de 8% du PIB américain… La technologie est déjà au point. Reste désormais à compléter le volet juridique, avant une prochaine mise en service. Si ce nouveau marché a été initié par des acteurs venus de l’économie numérique (Google, Intel), les constructeurs traditionnels ont su prendre le train en marche (Mercedes, Nissan, etc.), comme l’a démontré la dernière édition du salon automobile de Francfort. Présentation des projets de voitures sans pilote les plus ambitieux.
La Google Car
En 2010, le célèbre moteur de recherche avait surpris son monde en annonçant avoir mis au point un système de pilotage automatique baptisé « Google Car ». Trois ans plus tard, les essais se poursuivent sur les routes de Californie. Avec succès puisque les Toyota Prius équipées de ce système n’ont toujours pas connu le moindre accident à ce jour. La Google Car n’a pas besoin de pilote humain : les radars, la caméra, le système GPS et les capteurs placés sur les roues suffisent à faire avancer le véhicule en toute sécurité. Google prévoit de créer une société pour vendre sa technologie (coût estimé : environ 150 000 dollars) aux constructeurs automobiles intéressés. En 2013, les responsables du projet ont annoncé leur intention de rendre la Google Car accessible au grand public entre 2016 et 2018.
http://www.youtube.com/watch?v=cdgQpa1pUUE
Le Stop & Go Pilot de Mercedes
Cet assistant de conduite mis au point par le constructeur allemand est capable d’arrêter le véhicule après avoir détecté un piéton qui traverse brusquement. Surtout, plus besoin de tenir le volant : les roues peuvent tourner sans la moindre impulsion manuelle. Le système, qui associe trois caméras, huit radars et un GPS, coûte seulement 2700 euros. Déjà disponible sur la nouvelle Mercedes Classe S, il est la preuve de la volonté du constructeur allemand de s’imposer comme un leader du marché de la voiture autonome. À l’occasion de l’édition 2013 du salon de Francfort, Thomas Weber, chef de la recherche chez Mercedes, a ainsi confirmé que les clients pourraient « voyager dans une Mercedes autonome en 2020. » Une perspective crédible quand on sait qu’une Mercedes sans pilote a déjà réussi à effectuer sans le moindre incident les 150 km de route séparant Francfort de Mannheim.
http://www.youtube.com/watch?v=hIJeqD3Ax40
La Cadillac SRX de General Motors
Moins médiatisé que le projet de Google, le projet de collaboration entre le constructeur américain et l’université Carnegie Mellon est tout aussi ambitieux. Contrairement à la Prius de Google, dont les capteurs sont installés de façon assez disgracieuse sur le toit du véhicule, les technologies de pointe de la Cadillac SRX sans pilote habillent l’engin sans que cela ne soit très visible de l’extérieur. Utilisant la technologie de reconnaissance des objets pour identifier les obstacles susceptibles de se présenter sur sa trajectoire, la Cadillac intelligente communique en temps réel avec les feux de signalisation pour renforcer la sécurité des passagers.
http://www.youtube.com/watch?v=SxGY4iH5AAc
La Leaf électrique de Nissan
En 2014, une version autonome de la voiture électrique de Nissan sera mise en circulation sur les routes japonaises, pour des tests grandeur nature. Le constructeur, qui prévoit de commercialiser ses premiers modèles autonomes en 2020, espère ainsi parvenir à « zéro accident mortel impliquant ses véhicules ». La Leaf autonome sera notamment capable de changer de file automatiquement, de dépasser des véhicules lents, de surveiller les angles morts ou de détecter des objets en mouvement. À terme, Nissan espère pouvoir élargir cette technologie à « l’ensemble des modèles de la gamme ».
Des Volvo autonomes à Göteborg
Une centaine de voitures du constructeur suédois devraient sillonner les rues de la capitale suédoise dès 2017. Les véhicules en question rouleront à une vitesse limitée à 70 km/h, sur un parcours d’environ 50 km. Comme les autres prototypes de voitures sans pilote, les modèles Volvo seront équipés d’un GPS, d’une caméra à 360° et de nombreux capteurs. Après avoir déposé leurs passagers à destination, les véhicules iront se garer tous seuls. Coût estimé de ce projet, baptisé « Drive me » et parrainé par le gouvernement suédois : 56 millions d’euros.