Top 5 des villes animalières dans la culture populaire

4 Déc 2014

Que nous apprend la pop-culture sur la faune urbaine ? A vrai dire, plus d’inquiétude qu’autre chose, à en juger par la désolation qui semble frapper les villes imaginaires que nous avons ici recensées ! Cela fournit ainsi un éclairage intéressant quant au regard que nous portons sur nos amis les bêtes, dès lors qu’elles font leur nid en zone urbaine..

Villes animalières - Vitoria Gasteiz : Photographe : Roberto Cacho Toca

Villes animalières – Vitoria Gasteiz ; Photographe : Roberto Cacho Toca

Il y a un peu plus d’un an, nos collègues d’Usbek & Rica publiaient dans ces mêmes colonnes un diptyque consacré au sujet du jour : quelle place pour les animaux dans nos villes ? Un sujet trop souvent méconnu par les acteurs du béton, quand il n’est pas tout simplement occulté par les considérations plus humaines.

Pourtant, comme l’avait montrés leur article et surtout l’interview du vétérinaire Jean-Michel Michaux (fondateur de l’Institut Scientifique et Technique de l’Animal en Ville), il s’agit d’une problématique essentielle de nos gouvernances urbaines. La question se pose avec d’autant plus d’acuité que la ville se conjugue progressivement au durable, avec tous les petits tracas que cela peut engendrer… (à ce sujet, nous vous recommandons la lecture croquignolesque des travaux de Vincent Renauld, mentionnés à la fin de ce billet).

Le sujet mérite donc amplement qu’on l’approfondisse. Nous avons choisi l’angle des cultures populaires, puisque c’est à travers ce prisme que nous aimons à explorer la ville. Voici donc une sélection, évidemment non-exhaustive, de villes imaginaires marquées par l’abondance animalière… et ce qu’elles nous enseignent.

#1 – L’armée des 12 singes

Sorti en 1995, le film de Terry Gilliam nous plonge dans un futur post-apocalyptique, situé en 2035. La surface de la terre est devenue invivable pour l’Humanité, après qu’un virus bactériologique a tué 99% des habitants… en 1996. C’est le point de départ d’une série de voyages entre les deux époques, qui conduisent Bruce Willis à explorer le temps en quête d’indices, pour comprendre ce qui est arrivé.

Dans une séquence assez marquante, que l’on aperçoit d’ailleurs dans la bande-annonce, le héros explore la surface dévastée de la Terre. Il se retrouve ainsi dans les rues enneigées de Philadelphie… face à un ours en chair et en os ! En effet, en 1996, les animaux du zoo local ont été libérés par un groupe d’activistes de la cause animale. En mettant ces deux histoires en parallèle, le film soulève ainsi la question de la coexistence – supposément impossible ? – entre l’Homme et le Monde animale sur notre planète. Ainsi, il faudrait donc que l’Humanité s’éteigne pour que les animaux reprennent le contrôle de la Terre, et donc de nos villes… ? Un trope narratif classique en science-fiction, comme le montre les deux exemples suivants, et dont La Planète des Singes est peut-être l’avatar le plus connu.

#2 – I Am Legend

Dans la même lignée, mais moins enneigé, le film I Am Legend fait la part belle à la faune urbaine. Sorti en 2007, le film met en scène Will Smith dans le rôle du dernier humain survivant sur Terre… du moins, croit-on au départ. Accompagné par son fidèle compagnon, il va errer dans les rues de New York pour tenter de transmettre son immunité aux “individus” qu’il rencontrera. Au détour de ses pérégrinations, on peut découvrir les rues de Big Apple sous un jour nouveau, transformées en terrain de chasse peuplé d’animaux sauvages. Une vision assez enthousiasmante si vous êtes férus de “friches urbaines”, et qui a été approfondi dans l’exemple suivant. De telles images sauront peut-être réveiller le chasseur-cueilleur qui sommeille au fond du plus urbain des citadins ?

#3 – Tokyo Jungle

La ville post-humaine telle que décrite dans les deux exemples ci-dessus trouve d’ailleurs un écho merveilleux dans le jeu vidéo Tokyo Jungle, sorti en 2012 sur Playstation 3. Comme son nom l’indique, le jeu se déroule dans la capitale japonaise… à ceci près que celle-ci est abandonnée, toute trace de vie humaine ayant disparu. Une (légère) partie du jeu vous amènera d’ailleurs à découvrir les raisons de ce drame, mais l’essentiel est ailleurs. Le gameplay vous met en effet dans la peau de divers animaux – urbains, sauvages ou échappés du zoo -, avec pour seule mission : survivre parmi les artères et ruelles tokyoites. Le jeu vidéo peut ainsi se targuer d’offrir l’une des représentations les plus iconoclastes de la faune urbaine…

#4 – Jumanji

A l’inverse des trois oeuvres citées ci-avant, Jumanji ne s’inscrit pas dans un décor post-apocalyptique. On est au contraire en terrain connu, dans une suburbia américaine semblable à tant d’autres… Mais une partie de jeu de société va venir semer le trouble dans cette paisible zone pavillonnaire, en y faisant apparaître des animaux tout droits venus de contrées tropicales… Crocodiles, chauve-souris, lions, araignées et rhinocéros géants viennent ainsi transformer la petite bourgade en véritable zoo à ciel ouvert. Voilà qui pourrait presque évoquer la récente affaire du “Tigre de Seine-et-Marne” ! Le regretté Robin Williams est magistral dans ce classique du film pour enfant, qui n’a pas pris une ride – malgré quelques effets spéciaux dépassés.

#5 – Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? (Blade Runner)

Notre dernier exemple déroge quelque peu à la règle, puisqu’aucun animal ne vient y détruire la ville. Certes, à l’instar de tous les cas précédents, la surface de la Terre a été dévastée, ici par une guerre nucléaire, et seuls les habitants n’ayant pas réussi à émigrer vers Mars continuent à y habiter. C’est dans ce contexte particulièrement désenchanté, et représentatif de la science-fiction de l’époque, que Philip K. Dick nous raconte le récit de Rick Deckard, chasseur d’androïdes illégalement présents sur Terre.

Les animaux occupent une place à part dans cet ouvrage fondateur, publié en 1966, et qui gagnera la reconnaissance du grand public avec son adaptation cinématographique par Ridley Scott sous le nom de Blade Runner, en 1982. Ainsi, le test permettant de détecter les androïdes s’appuie notamment sur l’empathie des sondés à l’égard des animaux. Mais surtout, la possession d’animaux domestiques est dans l’ouvrage un véritable Graal qui obsède notre héros, lui qui ne possède qu’un mouton “électrique” et rêve de pouvoir le remplacer par un “vrai”.

Dans ce livre, les animaux – artificiels ou charnels – vivent sur les toits des gratte-ciels de la ville. Philip K. Dick, déjà prophète pour de nombreuses innovations, préfigurait-il les “fermes urbaines” sur lesquelles se penchent un nombre croissant de métropoles ? L’ouvrage a le mérite, à l’époque, de révéler une utilité inédite à ces toits de ville, si souvent laissés-pour-compte de l’urbain… Pas étonnant que cet exemple visionnaire soit finalement le seul cas de rapport “pacifié” que nous avons recensé ici !

Pour aller plus loin :

{pop-up} urbain
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