Quand Google arrive en ville
Est-il encore nécessaire de présenter Google, maestro de l’innovation et maître de l’univers en devenir ? Cette entreprise américaine fondée en 1998 par Larry Page et Sergueï Brin ne s’arrête plus de grandir, touchant de son doigt hégémonique l’ensemble des écosystèmes qui meublent nos vies… Et logiquement, la sphère urbaine n’est pas épargnée par son leadership !
En effet, au-delà de sa toute première casquette de moteur de recherche, Google s’est très rapidement épris de la cause “spatiale”. Deux de ses logiciels emblématiques, Google Earth et Google Maps (et son service associé Street View) forment encore aujourd’hui des outils révolutionnaires et abondamment utilisés. Mais l’assaut de la ville par le géant de Mountain View est loin de se camper à une simple domination cartographique…
Au coeur de l’urbain, les mobilités googlées
De nos jours, n’importe qui peut personnaliser ses déplacements d’un point A à un point B, visiter virtuellement le bout du monde en quelques cliques, ou bien s’improviser goûteur et critique tendances dans un espace donné… Et tout cela presque gratuitement (et au service d’une seule et même gigantesque structure) !
A San Francisco, Google se voit même diriger une partie des lignes de bus, au grand courroux des riverains qui ne font pas partie de la communauté au logo quadricolore. Les affrontements qui en résultèrent cet hiver montrent entre autre les profondes transformations sociales que l’hégémonie d’un pouvoir privé peut exercer sur la sphère publique.
Pour ne rien gâcher, l’entreprise californienne présentait en mai dernier son prototype tant attendu d’automobile sans chauffeur. A l’horizon 2020, le véhicule autonome ordinaire sera donc possiblement façonné par le grand manitou du net…
Demain, nos podomètres et nos baskets seront-ils signés de la main de Larry Page ? En attendant de voyager avec “Air Google” ou bien de louer à la demi-heure un “GooBike”, on essaye de lister les quelques secteurs que le titan du web s’est pour l’instant gardé de coloniser !
La conquête immobilière en marche
Mais ce n’est pas tout : depuis que Google a racheté l’entreprise Nest – experte des équipements intelligents pour la maison – en tout début d’année, ses ambitions de développement ont pris une tournure plus urbaine que jamais. Preuve en est, le célèbre média spécialisé LeMoniteur.fr consacrait suite à cela un éclairant entretien avec Nicolas Colin (à lire et à relire) :
“L’arrivée de Google constitue une menace pour tout l’amont de la chaine de valeur du BTP, car si la marge se concentre en aval, ceux de l’amont doivent se répartir ce qui reste. Cela créé un phénomène de rareté et de pression sur les marges.”
Néanmoins, la conquête du marché de l’habitat connecté par ce grand acteur du numérique est loin d’être son seul point d’ancrage dans le bâti ! Comme ses cousins Apple et Facebook, Google possède en effet un parc immobilier grandiose, que l’on pense à ses multiples sièges aux dimensions peu modestes ou à son empire de centres de données considéré comme le nouveau pétrole immobilier.
Et vous, si vous étiez le possesseur du plus grand parc de serveurs au monde, vous construiriez quel genre de villes ? En attendant de pouvoir répondre à cette grande question, vous pouvez d’ores et déjà admirer la dernière fantaisie très urbaine de Google : un Street View archivant les oeuvres de street art du monde entier !
Pour aller plus loin :
– Google contre San Francisco : la guerre des Techs Cities est déclarée – Sur Slate
– Google recruiting “City Experts” to get more local reviews – Sur MarketingLand
– GoogleEarth 6, Sketch Up 8 : des outils pour les futurs urbanistes en herbe ? – Sur Urbanews