Les maisons tubes de Hanoï
Souvent les règles d’urbanisme donnent aux villes leurs principales caractéristiques formelles. Ainsi chaque époque a ses propres lois et marque la ville avec de nouveaux traits. Nous sommes à Hanoï, la capitale du Vietnam, où une typologie particulière de maison existe et a dessiné une ville singulière : ce sont les maisons tubes.
Le 3 mai dernier, nous arrivons à Hanoï, après avoir passé une nuit dans l’aéroport de Saigon. Nous attendions, là bas, un avion d’une compagnie low cost prévu tôt dans la matinée. Il a deux heures de retard, et finalement c’est le pilote qui, énervé de ne pas savoir où était son avion, arrive en salle d’embarquement et décide de prendre la situation en main en se rendant directement sur le tarmac accompagné d’une partie de son équipage. Arrivés un peu avant midi, nous prenons un bus en direction du centre ville de la capitale. Dès l’aéroport, situé en dehors de la ville, des maisons aux formes étranges surgissent de nulle part. Des parallélépipèdes fins et rectangles siègent entre les champs et rizières cultivés de ces parties de la ville pas encore gagnées par l ‘urbanisation largement croissante.
3,4, 5 ou 6 mètres, sont les largeurs moyennes des maisons tubes. La majorité des maisons sont très étroites, ce qui crée une architecture singulière en façade. La taxe foncière à Hanoï est calculée au prorata du nombre de mètres linéaires de la façade installée sur la rue. Le calcul a très vite été fait, les maisons à Hanoï ont poussées depuis les débuts du régime communiste d’Ho Chi Min de cette manière. Une façade réduite se prolongeant sur des parcelles entre 10 et 20 mètres de longueur, les étages eux aussi se multiplient donnant des maisons de 4 à 5 niveaux.
Originellement, elles appartiennent à une seule et même famille, cette dernière utilisant la plupart du temps le rez-de-chaussée pour un commerce. Plus il y a de vitrine disponible et exposée sur la rue, plus la taxe est élevée : c’est ce qui peut expliquer une partie des motivations de la taxe au mètre linéaire. La maison se déploie dans un entre-deux murs riche de contraintes. Il n’y a aucune fenêtre sur les façades latérales, ou alors elles sont bouchées lorsque le mur des voisins arrive, souvent à quelques centimètres ou complètement contre le premier. Au centre de la maison et de la parcelle il y avait une cour, qui apportait de l’air et de la lumière. C’est toujours le lieu de l’escalier qui relie les étages entre eux. Le prix du foncier croissant a densifié les quartiers et élargi les planchers des niveaux des maisons. En augmentant la surface habitable, la cour intérieure a disparu. Le cœur de ces maisons que nous avons essayé de visiter est devenu sombre.
Pour se rendre compte du paysage urbain que ces maisons produisent, nous arrivons à nous faufiler jusque dans les ascenseurs des hôtels luxueux qui dominent le centre de la ville. Depuis les roofs tops la vue est impressionnante. Nous découvrons une ville coupée au couteau, les maisons sont de fines tranches regroupées en ilots le long des avenues. La coupe est renforcée par les multiples formes, couleurs et les différences altimétriques des toitures. Le paysage est saisissant, à croire que l’installation de cette taxe a réussi à donner à la ville les richesses d’un paysage très éloigné de la monotonie d’une ville trop uniformisée.
Ces maisons tubes sont une aberration pour certains. L’architecture a besoin d’espace et de lumière mais d’autres sont profondément attachés à cette typologie d’habitat. Ces maisons font partie intégrante du patrimoine de la ville d’Hanoï. De jeunes cabinets d’architecture travaillent toujours sur ce sujet unique et propre au Vietnam. Souvent pour des maisons à beaux budgets, dans la réhabilitation ou dans la construction neuve, ces architectes travaillent sur ces problématiques d’espace et de lumière. Des nouvelles propositions architecturales ponctuent les différents quartiers de la ville. Nous rencontrons Dao Thanh Hung, fondateur de AHL Studio un atelier prometteur basé dans le centre d’Hanoï. Il s’est spécialisé dans l’habitat. Les maisons qu’ils conçoivent et construisent portent le nom des dimensions du rectangle des parcelles dans lesquelles elles s’insèrent : 7×18, 4,5×20, 3×16. La recette est simple et efficace, ouvrir les planchers, dilater les espaces, et créer des cellules d’intimité à l’intérieur d’un espace ouvert et fluide. Pour la lumière au cœur de la maison, il perce le toit, et crée à nouveau un patio intérieur, les murs clairs la diffusent. L’escalier est, lui, redevenu la pièce maîtresse de l’architecture de ces maisons.
Après la découverte de ce contexte urbain, riche de contraintes, mais auquel l’architecture a su offrir de belles solutions, nous partons en direction de la Chine avec une étape de quelques jours dans les vallées du Nord Vietnam. Là-bas vivent encore des tribus, majoritairement Hmong, dont les architectures traditionnelles sont restées inspirées par leurs ancêtres originaires du sud de la Chine.
Vos réactions
Arrêtez d’inventer des choses qui n’existent pas chez nous. *La taxe foncière à Hanoï est calculée au prorata du nombre de mètres linéaires de la façade installée sur la rue*…….c’est quoi ce bordel? Ceci n’existe pas chez nous. On paie la taxe foncière pour le m2 qui donne sur la rue ou pour les m2 qui sont à l’arrière au même prix. Merci pour le coup de pub, mais arrêtez vos conneries.
Ok M. Nguyen Dung, je suis un lecteur qui essaye de comprendre pourquoi ces maisons tubes qui sont si moches et si inconfortables à vivre et la piste d’une taxe responsable comme ce fut le cas pour nos fenêtres dans le passé, ce qui a donné nos vieilles maisons sombres. En fait, vous êtes en train de me dire que les viets ont des goûts nuls à chier qui vont totalement à l’encontre des règles d’esthétique de l’architecture. Je Suis déçu car j’ai une tendance à idéaliser les viets.